Ce coup-ci, la tradition des Intégrales de l'Investissement a eu la pertinence de focaliser les débats économiques sur les espoirs fondés par le Royaume dans la mobilisation des potentiels de nos MRE dont l'effort de contribution est de cibler la création d'affaires et d'opportunités de richesses et d'emplois dans leur pays d'origine. En effet, le changement d'état d'esprit dans l'approche plus pragmatique du rôle que doivent jouer les Marocains résidant à l'étranger est plus expressif dans un souci de mobiliser les potentiels en matière d'investissements directs productifs et de les canaliser vers des secteurs porteurs à forte valeur ajoutée. Un appel pressant à tous les talents et valeurs sûres dans l'apport en matière de R&D et de transfert maîtrisé, adapté et innovant des nouvelles technologies vers le Royaume. C'est le substrat même du message Royal adressé aux 1500 participants à la cinquième édition des Intégrales de l'investissement dont le Premier ministre Abbas El Fassi a donné lecture en y apportant ses propres convictions et celles de son équipe gouvernementale. Le Souverain n'a-t-il pas fait part de son souhait que «Les marocains résidant à l'étranger puissent investir davantage dans les secteurs d'avenir et à forte valeur ajoutée, dans les domaines de l'économie du savoir et des hautes technologies, autant qu'ils le font depuis longtemps dans les secteurs du Tourisme, l'Agriculture, l'Industrie et de l'Immobilier. A cet égard, la communauté des Marocains à l'étranger compte, partout où elle existe, d'excellents talents scientifiques, de chercheurs, d'entrepreneurs, de consultants et de financiers qui peuvent mettre leur expérience et leur savoir-faire au service de leur pays d'origine». Ces talents de notre cru ont déjà conquis les grands espaces économiques dans les vieux et nouveaux continents où ils font merveille dans les plus grandes firmes du monde, à l'instar de Boeing et de GE (General Electric) pour ne citer que ces deux exemples avant-gardistes. Tous comme nos MRE font un tabac dans les PME/PMI créées à leur initiative en Europe et ailleurs. Y compris celles de ces entreprises les plus huppées dans les créneaux de très haute technologie. Au fait, où est le fameux projet d'implantation d'un cluster des nano-bio-technologies dont le projet avait été caressé il y a plus d'une année avec le ministère de d'Industrie et du Commerce pour que des implantations s'opèrent au Technopolis de Rabat-Salé ? Silence radio, jusqu'à présent sur une initiative qui aurait révolutionné la donne à l'initiative de nos propres scientifiques marocains d'Europe qui ont mis sur le marché des PME gagnantes de marchés, y compris aux Etats-Unis et au Japon ? Tant que les paroles et promesses de nos décideurs institutionnels ne sont pas concrètement traduites en actions pragmatiques, toutes les Intégrales de l'investissement de la planète n'y changeront pas grand-chose. Car, il est vraiment étonnant que, notre pays disposant d'une carte planétaire des compétences des Marocains du monde, dans tous les domaines y compris dans les secteurs les plus évolués scientifiquement et techniquement, comme celui des nanotechnologies, n'arrive toujours pas à décoller résolument en manquant de cohérence, de suivi et de coordination dans l'incitation aux investissements directs étrangers boostés par nos MRE. Et il est pour le moins regrettable qu'un lustre plus tard, après le déroulement de cinq colloques du genre au palais des Congrès de Skhirat, nous en soyons encore à «tâtonner» autour du concept «Intégrales» dont on espérait, en tout cas, beaucoup plus que le maigre bilan décliné jusqu'ici, sachant que «l'intégralité» projetée n'est pas encore pour demain. Sinon, pourquoi le directeur des Investissements extérieurs, qui est aussi le président de ces «Intégrales», s'attache-t-il encore à peaufiner des idées au lieu de programmes et d'actions centrés, comme indiqué par le choix du thème de cette session «Les investisseurs marocains du monde, acteurs de la diplomatie économique». Hassan Bernoussi n'a-t-il pas évoqué le constat qu'au-delà de cette rencontre, «une évaluation nous permettra de statuer sur la continuité du concept -Intégrales- ou sur l'innovation d'une nouvelle démarche». En tout cas, le pragmatisme se trouve plutôt du côté de la CGEM qui, à chacune de ses rencontres avec des confédérations patronales étrangères, arrive à concrétiser des promesses d'IDE au Maroc. Foi de Moulay Hafid Alami qui l'a rappelé à Skhirat en ces termes : «chaque rencontre avec le MEDEF s'est soldée par des investissements directs au Maroc». Aux protagonistes des Intégrales de tenter de faire mieux, du moins aussi bien.