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D'un œil solitaire
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 04 - 2008

Il arrive souvent qu'au cours d'une conversation banale jaillit une formule qui attire l'attention sans que l'on fasse référence à son véritable auteur. Celui-ci où les auteurs sont pourtant des contemporains. Là aussi il arrive qu'on ne prête qu'aux riches.
C'est de saison que tendre l'oreille vers mai 68, où l'imagination régnait sans gouverner. Qui a oublié «il est interdit d'interdire» ? Pourtant, l'auteur n'en était pas un manifestant, du quartier latin. A sa manière, sur une radio périphérique française où il animait une émission, l'acteur Jean Yanne, disparu depuis, avait tenu à dépaver les rues de Paris mais par la voie des ondes. Par contre, c'est bien Daniel Cohn Bendit, dit à l'époque Dany le rouge, qui a déclaré récemment à la télévision «il faut aller foutre le bordel à Pékin» pour perturber les Jeux olympiques. La Sorbonne dans la Cité interdite, c'est original.
Par ailleurs, il est des affirmations qui ne sont pas reprises parce que dangereuses. L'humoriste Pierre Desproges, parti il y a tout juste vingt ans, commettait l'imprudence de dire «je n'aurai pas le cancer parce que je ne l'aime pas». Il est mort à quarante ans. D'un cancer. C'était probablement à cause d'un anti-américanisme primaire, puisqu'à l'époque une grande entreprise pharmaceutique conseillait aux ulcéreux «faites de votre ulcère un copain». En tout cas, la question demeure posée, le cancer survit-il à ses victimes. Avant de s'en aller, Pierre Desproges, humoriste authentique et donc lucide, avait écrit, entre autres ouvrages, «Chroniques de la haine quotidienne». C'est lui qui avait dit «qu'on pouvait rire de tout mais pas devant n'importe qui».
Humoriste aussi, avec la même placidité, Chris Marker, cinéaste et écrivain, avait réalisé un film pendant la guerre du Viet Nam, «Le fond de l'air est rouge», où, la caméra placée dans le cockpit d'un chasseur américain montrait des tireurs qui canardaient les Vietnamiens au sol, comme font encore aujourd'hui les Américains en Irak et en Afghanistan, à l'instar des Israéliens à Ghazza. C'est Chris Marker qui définissait l'humour comme étant «la politesse du désespoir». C'est à quelqu'un d'autre qu'est dûe la définition «l'humour c'est lorsqu'on a tout perdu et qu'il ne reste plus que les yeux pour pleurer de rire».
Dans certains pays, des mannequins sont mortes d'anorexie, couvertes de falbalas et de dollars. Aussitôt des Parlements ont légiféré, il est interdit de maigrir. Manger une pomme par jour devient illégal, dans des pays où l'on ne pense qu'à manger et bien manger puisque c'est le début du bonheur. On les dit riches, ces pays. Mais dans les pauvres aussi, on ne pense qu'à manger. Et si c'est parfois des galettes de terre, ce n'est pas pour devenir comme un porte manteau, selon la formule du couturier Paco Rabane qui décrivait le mannequin idéal.
Il n'y a que Jean Cocteau qui pouvait dire après avoir revu un de ses films «j'ai trouvé les acteurs meilleurs que la dernière fois». Cela paraît absurde mais pourtant explicable. Peut-être que ce jour-là, il était dans de meilleures dispositions où que le public réagissait de la manière qu'il fallait. Sacha Guitry l'exprimait à sa façon quand après le rideau final il notait «ce soir le public avait du génie». C'est une façon de reconnaître que les comédiens et lui-même étaient meilleurs qu'auparavant. En apparence, cela n'a pas de lieu, mais rappelle un Jean-Luc Godard, leur cadet, qu'un journaliste voulait piéger en lui demandant quel genre de cinéma il préférait et qui répond «J'aime le cinéma dont j'ai besoin sur le moment.
Jean Cocteau était obsédé par le monde d'ailleurs que le journaliste-scénariste-dialoguiste, Henri Jeanson définissait cruellement «la vie est un combat contre la mort. Le meilleur ne gagne pas». Si l'auteur de la «Machine à écrire» semait à tout vent des formules, il n'hésitait pas dans «Orphée» à emprunter les messages codés qu'utilisait la résistance. On retient «l'oiseau chante avec ses doigts». Cela ne pouvait que séduire le poète.
Jean Cocteau avait toujours le dernier mot, «il faut savoir jusqu'où on peut aller très loin».


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