Les supputations des politiciens vont bon train dans les coulisses des préparatifs du XVème Congrès du PI du 30 octobre au 2 novembre et des signes avant-coureurs pronostiquent la reconduction du leader actuel Abbas El Fassi pour un 3ème mandat consécutif. Partisans et opposants vont se déclarer la guerre. La démocratie interne du vieux parti nationaliste serait-elle compromise avec les intenses tractations portant sur un amendement des statuts pour baliser la voie vers un troisième mandat consécutif à l'actuel Premier ministre Abbas El Fassi ? L'on a cru déceler deux camps contradictoires qui mènent une rude bataille «clandestine» dans les rangs des militants istiqlaliens entre les partisans du chef nationaliste, qui seraient les plus nombreux et les plus actifs au sein de l'appareil, notamment le Comité exécutif, le Comité central et le Conseil national et les opposants emmenés par des caciques à l'instar d'un Moulay M'hammed Khalifa, auquel on prête des ambitions de leadership après qu'il se soit désisté des partielles du 19 septembre courant dans la circonscription du Gueliz à Marrakech, ainsi que des membres du Conseil de la Présidence piloté par M'Hammed Boucetta. Pour ces derniers, il n'est pas question de remettre en cause les règlements du fonctionnement démocratique en plaidant fortement pour la normalité et l'égalité des chances au plus grand nombre désirant conquérir de hautes responsabilités dans l'appareil. D'aucuns ont laissé entendre un avant-goût du prochain congrès qui s'ouvre fin d'octobre prochain : «si les statuts sont changés pour un troisième mandat, ce sera la guerre». Pour les pro-El Fassi, comme l'a indiqué Nizar Baraka, «seul l'intérêt du parti prime avant toute chose et si celui-ci rend impératif un 3ème mandat, le congrès demeure souverain pour en décider». Les atouts plaidant pour le Premier ministre sont conséquents, selon les pistes de travail de la commission préparatoire du congrès. D'abord, l'argument massue se traduisant par la victoire transparente de la démocratie aux urnes du 7 septembre 2007 dont le lauréat incontesté est le PI et son chef légitimé à la tête du gouvernement. Mieux encore, en dépit de ses charges à la Primature, El Fassi a poursuivi son action partisane pour renforcer la cohésion et l'unité du parti et s'attelle à préparer les échéances électorales dont le scrutin communal et professionnel en 2009. Image du parti renforcée Un rendez-vous soigneusement entrepris dans le même style percutant de campagne que lors des précédentes législatives qui ont vu les techno-politiques réalisant les meilleures performances gouvernementales développer des programmes chiffrés, pragmatiques et volontaristes. L'image du parti en est sorti grandement renforcée dans l'opinion publique et qui plaide fortement au crédit du leader actuel Abbas El Fassi qui a coupé les ponts avec les «conservateurs gérontocrates» pour lâcher du lest aux jeunes «loups» s'imposant brillamment sur la scène nationale, à l'instar des Ghellab, Hjira, Douiri, Baddou et autres. Et ce, au moment où d'autres formations de la majorité classique ont perdu de leur aura et s'empêtrent dans des querelles intestines menaçant l'appareil d'implosion. Enfin, le chef du gouvernement a su résister à toutes les tempêtes et campagnes hostiles qui ne l'ont pas épargné même en période de grâce des 100 premiers jours à la tête de l'Exécutif. On l'avait dit malade, vieillissant, affaibli, isolé, ignorant les dossiers économiques, désavoué par le palais Royal, et ses adversaires ne cessaient de réclamer son départ.n