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Banques : trois billions de dollars plus tard…
Publié dans La Gazette du Maroc le 22 - 05 - 2009

N'est-ce pas la meilleure période qui soit pour une banque ? Avec de l'argent et du courage, les marchés regorgent d'opportunités. C'est ce qu'a compris Goldman Sachs, qui a une fois de plus décidé de prendre tous les risques. La menace de nationalisation recule, ce qui a pour effet de revigorer le cours des actions des banques. Les taux d'intérêt baissent, les dépôts sont nombreux et les emprunteurs désespérés ; le crédit promet donc des marges intéressantes. Avant le krach, les bénéfices des banques ne faisaient que paraître importants ; aujourd'hui, ils le sont réellement. Les gouvernements et les organismes de contrôle veulent que les banques réalisent des profits et qu'elles se refassent une santé rapidement après avoir reçu presque 3 billions de dollars d'aide.
Dans un monde idéal, tout gouvernement se promettrait que, la prochaine fois, ce sera chacun pour soi. Mais les promesses de laisser la finance se débrouiller toute seule demain sont sapées par les vastes plans de sauvetage d'aujourd'hui. Parce que le marché a vu l'Etat intervenir au pire moment de la crise, il continuera de laisser les financiers prendre trop de risques. Parce que les contribuables subventionnent les banques, ils subventionneront aussi les dividendes de leurs actionnaires et les primes de leur personnel.
Il devrait être évident maintenant dans les secteurs bancaire et financier, que le duo infernal risques excessifs-récompenses excessives peut corrompre le capitalisme et ravager l'économie. Pourtant, le prix à payer pour sauver la finance est de créer un système plus vulnérable et plus dangereux qu'il ne l'était déjà.
Certains affirment que seule une nouvelle réglementation draconienne peut éviter aux contribuables une nouvelle crise. La structure doit être changée. Les gouvernements doivent purger les banques qui sont suffisamment grandes pour représenter un risque pour le système. Le fait pour les nouvelles banques d'être plus « limitées » leur garantirait une place dans le canoë de sauvetage de l'Etat. Le reste du secteur serait libre de nager à sa guise… et de couler.
Mais, cette quête de grande solution structurelle se retrouve face à deux problèmes. Le premier est que la réforme n'est pas aussi ingénieuse qu'il n'y paraît de prime abord. Personne ne veut de banques si grosses qu'elles empêchent toute concurrence (elle-même source de stabilité). Mais le fait de sectionner les banques en plus petits morceaux qui ne posent aucun risque systémique représente une tâche aussi complexe que longue.
Le deuxième désavantage est le manque d'efficacité. Limiter la taille des banques pourrait les empêcher d'avoir les épaules assez larges pour assurer le financement du commerce mondial. Confrontés à des restrictions, les financiers innovent : ces dernières années, par exemple, le risque s'est déplacé vers des non-banques, telles que des titres de placement sur le marché monétaire, qui ont ensuite eu besoin d'être sauvées. Les organismes de contrôle peuvent mettre un terme à l'innovation, qui a en effet causé des dommages dans certains cas.
Il est préférable à la place de se concentrer sur deux aspects plus délicats qui pourraient produire des résultats intéressants : la réglementation et le capital. Quelles que soient les mesures prises, les organismes de contrôle ont besoin d'aide. Cette aide ne se traduit pas par la création d'une nouvelle autorité mondiale en matière de finance : l'argent des plans de sauvetage provient toujours finalement des Etats individuels. Mais une bonne réorganisation réfléchie doit être réalisée et une ligne de conduite générale efficace doit être mise en œuvre. Les organismes de contrôle doivent porter leur attention sur la fonction : si un établissement se comporte comme une banque, alors la même réglementation s'applique à lui. Idéalement, chaque juridiction doit intégrer une série de grands principes généraux, servant de points de référence à une finance prudente.
Les organismes de contrôle peuvent également se baser sur les marchés. La solvabilité des banques repose entièrement sur les capitaux. Les organismes de contrôle pourraient surveiller la manière dont les échanges se font ou utiliser les marchés qui mesurent le risque d'insolvabilité pour déterminer à quel moment les banques ont besoin d'accroître leur capital. Les organismes de contrôle pourraient aussi obliger les cadres à guetter les risques systémiques en reliant proportionnellement leurs primes aux obligations bancaires. Si les financiers s'identifient aux actionnaires, tel qu'actuellement, alors ils porteront un intérêt tout particulier aux pertes de ces derniers. Les banquiers deviendraient ainsi plus prudents dans la gestion de leur argent et auraient moins tendance à prendre des paris risqués en vue de toucher des primes démesurées.
L'idée est donc d'avoir des organismes de contrôle plus intelligents et des règles mieux établies. Mais malheureusement, comme la crise l'a démontré de façon brutale, les organismes de contrôle ne sont pas infaillibles. Avec le temps, les financiers ont tendance à prendre l'avantage sur leurs gardiens. Ils sont mieux payés, plus qualifiés et plus influents. Les législateurs se laissent facilement séduire par les périodes de prospérité et les lobbies. Les électeurs ignorent et ne s'intéressent pas à la réglementation. Plus un système financier dépend de la sagesse des organismes de contrôle, plus il a de chances de s'écrouler de façon catastrophique.
D'où l'extrême importance du capital. Les banques devraient être obligées de se financer à l'aide de capitaux propres et d'autres capitaux à risques, par exemple en utilisant des obligations qui se convertiraient automatiquement en capital-actions en cas de problème. Si l'on rehaussait les exigences liées au capital, une plus grande part de l'argent des actionnaires serait exposée au risque et cela permettrait d'une manière décisive aux banques d'absorber plus de pertes en période de crise. La réglementation ne peut empêcher toutes les crises financières, mais elle peut en limiter les dégâts. Charger les banques de fonds propres ralentit le crédit, mais la récompense pour un système financier sain en serait une croissance plus rapide sur le long terme. Il existe trois billions de raisons de penser que ce compromis en vaut la peine.


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