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Quelques questions à …Angel Colom
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 06 - 2003


Entretien
Notre but : que la nouvelle génération trouve un référent commun pour résoudre les conflits par la non-violence.
La Gazette du Maroc : pouvez-vous vous présenter en quelques mots ainsi que l'association dont vous êtes responsable?
Angel Colom : d'un engagement pacifiste, je suis depuis longtemps impliqué dans des associations pour la paix et la non-violence y compris dans le domaine politique.
A ce titre, j'ai été durant onze ans de 1988 à 1999 élu député à Barcelone, dont 3 ans en tant que sénateur à Madrid.
Je suis chargé depuis le début de l'année 2003, par le gouvernement de Catalogne, d'ouvrir les relations entre la Catalogne et le Maroc.
Cette coopération s'organise autour de quatre grands volets pour tisser des liens entre notre province et le Maroc :
• Le soutien institutionnel et une aide à l'investissement des entreprises catalanes au Maroc
• Une intervention dans le domaine de l'humanitaire
• Une réflexion sur l'émigration : informer, orienter et réguler les flux migratoires
• Une relation intergouvernementale, entre les institutions, pour instaurer une meilleure connaissance et un partage culturel, au sein de la société civile.
Nous avons donc actuellement plus de cinquante projets en route. L'Université d'été est une de nos premières réalisations concrètes pour le volet culturel.
Comment est né ce projet ?
L'Université d'été était un projet qui me tenait personnellement à cœur mais il ne semblait pas réalisable et n'était prévu qu'à l'horizon 2004. Les événements du 16 mai ont eu un effet déclencheur et nous avons reçu une demande pressante de la part des jeunes qui voulaient "faire quelque chose et dès maintenant". Face à cet enthousiasme, ce sursaut démocratique, nous nous sommes efforcés avec juste deux mois de préparation de relever le défi. C'est ainsi que cette première édition a pu se tenir grâce à un effort, une mobilisation et un travail incroyable des jeunes organisateurs qui faisaient ici leurs premiers pas dans ce domaine de l'encadrement et du milieu associatif.
Pourquoi le choix d'Essaouira?
Essaouira nous a semblé dès le début le lieu idéal pour cette rencontre. C'est une petite ville magnifique et festive puisque déjà le festival de Gnoua s'y tient au mois de juin. Mais elle était aussi très intéressante par son poids historique et la symbolique culturelle. J'avais été très touché en lisant un livre sur Essaouira par le mélange et la cohabitation pacifique qui a existé ici entre les différentes religions et cultures : arabe, juive et musulmane. Essaouira est réellement une ville de dialogue et une ville culturelle. Elle s'imposait pour devenir l'emblème de notre engagement.
Etes-vous satisfait de cette première édition ?
Je trouve que c'est vraiment un beau succès. Le challenge a été relevé. Ce qui était important c'était de la faire et avec au moins 500 personnes. De ce côté-là, c'est une parfaite réussite.
Bien sûr, nous allons aussi faire notre propre autocritique. Il y a eu comme toujours des petits dysfonctionnements dans l'organisation et la logistique mais c'est normal. Cet évènement a été préparé en deux mois seulement par de jeunes organisateurs pleins de volonté mais pour la plupart sans expérience ou formation. Nous avons atteint notre objectif.
Nous avons permis à des jeunes très différents de se rencontrer et de débattre sur des thèmes primordiaux pour envisager l'avenir. En plus pour certains des participants, c'était la première fois qu'ils sortaient de chez eux et qu'ils voyageaient sans leurs parents.
Notre plus grande récompense c'est que nous avons réussi à susciter des envies associatives chez certains jeunes qui n'étaient pas auparavant impliqués dans ce type d'activité. Certains ont décidé de créer eux-mêmes de nouvelles associations et de s'engager encore plus pour la paix et le développement.
Alors en route pour l'année prochaine?
Bien sûr! Il y aura une deuxième édition l'an prochain et elle se prépare dès maintenant. Entre temps, nous allons mettre en place des relais locaux. La prochaine réunion aura lieu au Sahara à Laâyoune en novembre. Mais il y a aussi d'autres projets comme celui d'un campus itinérant dans tout le reste du pays du côté de Safi , de Tétouan, etc…
Nous allons mettre à profit tout ce qui s'est passé ces derniers jours pour encore et toujours nous améliorer.
La “déclaration d'Essaouira”, clôture de l'Université d'été
La clôture a été marquée par la lecture de la "Déclaration d'Essaouira" lue par une jeune fille, représentante de l'ensemble des participants. Cette Charte dont voici quelques extraits ancre l'établissement de l'Université d'été et la projette dans l'avenir. Sa présentation a eu lieu juste entre la réception par le gouverneur de la province d'Essaouira et l'hommage en musique aux victimes du 16 mai.
Une place symbolique qui renforce le contenu de la Charte…
Les participants à l'Université Internationale des Jeunes :
‡ Convaincus de leur attachement aux principes et aux valeurs des droits humains comme garantie du dialogue, de la compréhension et du respect de l'autre, fondements essentiels et incontournables de la paix et à la compréhension internationales.
‡ Affirment leur rejet catégorique du terrorisme et de la violence comme moyen de pression politique et de désorganisation des sociétés sans toutefois que la lutte contre le terrorisme remette en cause les acquis et les aspirations démocratiques.
‡ Réaffirment leur volonté pour réussir l'insertion des jeunes dans les processus de développement culturel , économique , social et politiques aux plans local et national car la jeunesse est la première à souffrir des déficiences en matières de chômage et d'encadrement éducatif et d'intégration sociale.
‡ Soucieux d'enrichir et d'approfondir le caractère interculturel et multiidentitaire qui a présidé aux travaux et à l'organisation de l'Université Internationale des Jeunes d'Essaouira.
En conclusion et pour l'avenir, les participants recommandent :
‡ La création d'un espace associatif des jeunes afin d'assurer l'encadrement le plus large possible de la jeunesse dans le monde rural et urbain.
‡ La mise en place de structures locales, régionales et nationales dans le but d'assurer la formation des jeunes, dans le cadre d'un partenariat international initié par les gouvernements de Catalogne et du Maroc.
‡ La promotion des échanges réguliers et permanents entre les jeunes par une approche de proximité interculturelle et multiidentitaire.
L'élan associatif, au cœur de l'engagement pour faire bouger les choses
Après la fête de la Jeunesse à Casablanca, en parallèle avec le Congrès international des jeunes de Bouznika, et maintenant avec cette Université internationale des jeunes pour la paix et la modernité, on peut percevoir un réel désir d'engagement de la jeunesse. Comme on le retrouve dans le discours des autorités politiques et dans l'intervention des délégués du gouvernement présents à ces manifestations, le Maroc réaffirme, par son parrainage et en liaison avec l'après-16 mai, sa volonté d'installer un espace de dialogue pacifique et démocratique international. De tels évènements, ces manifestations qui sont utiles pour la compréhension mutuelle, ne pourraient se tenir sans certaines volontés institutionnelles. Il faut ainsi rappeler qu'elles sont souvent sponsorisées à la fois par des fondations privées, par des subventions des Etats mais également par des entreprises soucieuses de participer tant soit peu au développement du pays où elles sont installées. Plus particulièrement à Essaouira, on a pu se rendre compte de l'impact et de l'étendue du réseau associatif au Maroc. Cela nous confronte à ses besoins et à la taille du travail à accomplir. Il existe de plus en plus d'associations dispersées dans toutes les régions du Maroc, souvent représentées et initiées par de jeunes gens sans beaucoup de moyens. Ces jeunes gens œuvrent sans cesse pour le développement de leur pays en montant des coopératives agricoles, des dispensaires sanitaires ou des écoles dans certaines régions isolées et complètement marginalisées. Peut-être est-ce là réellement l'engagement pour l'avenir. L'action de ces jeunes est sûrement primordiale si on veut que le progrès s'installe définitivement partout dans le pays. Il leur reste cependant à trouver une réelle écoute auprès des autorités compétentes et avoir les moyens concrets pour réaliser leurs objectifs. À ce titre, les manifestations, les discussions et les rencontres qui ont été organisées cet été sous le signe de la jeunesse et de l'engagement participent au processus de démocratisation et d'amélioration sociale qui tend à se mettre en place au Maroc.


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