Le PML met en cause Aziz Akhannouch et réclame la démission du gouvernement face à la montée des protestations sociales    Recul de la fécondité, vieillissement accéléré et urbanisation massive : le diagnostic préoccupant du Haut-Commissariat au plan    Les autorités de Mediouna s'activent avant une visite royale    Sahara : L'Algérie courtise le véto russe au Conseil de sécurité    Maroc : Les manifestations de la Gen Z dispersées dans plusieurs villes    Genève : Cimea75 révèle des éléments inédits sur l'expulsion des Marocains d'Algérie en 1975    Affaires et industrie : Le Maroc, «hub stratégique» selon le Département d'Etat américain    Aviation civile: Le Maroc et l'OACI signent un accord à Montréal pour développer leur coopération    Le Maroc participe au Congrès mondial des produits de la mer en Inde en 2026    Des déchets textiles venus du Maroc alimentent un nouveau scandale environnemental en Andalousie, selon la presse espagnole    La certification d'origine américaine confirme la percée de l'usine marocaine de Sentury dans les marchés occidentaux    USA : la Cour suprême autorise le gel de 4 milliards de dollars d'aide internationale    Le Premier ministre du Niger à l'ONU : « L'uranium a fait la gloire de la France et apporté le malheur à notre peuple »    Donald Trump annonce un événement "spécial" au Moyen-Orient    CDM U20 Chili 2025 / Ce soir, Les Lionceaux face à l'Espagne : Horaire ? Chaînes ?    Mondial U20 : L'entraîneur du Maroc fait appel à Ilyass Mahsoub    Tirs au but : une règle inédite pourrait changer le destin des matchs    Le Qatar désigné pour accueillir la phase finale de la Coupe Intercontinentale 2025    Le peuple marocain célèbre lundi l'anniversaire de S.A.R. la Princesse Lalla Asmaa    Sáhara: Argelia busca el veto ruso en el Consejo de Seguridad    Joe & The Juice abre su primera tienda en África con una tienda insignia en Rabat    Le Maroc lance la vente des billets du match amical contre le Bahreïn    Majid Bekkas, Jean-Pierre Bissot : Musical connections woven at Jazz in Rabat [Interview]    Saïd Jedidi, la voix espagnole de la télévision marocaine, tire sa révérence    MAGAZINE : Jimi Hendrix, d'ange heureux    Diaspo #408 : La réalisatrice Rachida El Garani transforme la douleur en récit    Majid Bekkas, Jean-Pierre Bissot : Les complicités musicales tissées à Jazz à Rabat [Interview]    Lions à l'affiche : De Targhalline à Ez Abde jusqu'au choc Maroc – Espagne    INDH: 10 projets pour près de 2 millions de dirhams approuvés à Sefrou    Al-Ittihad se sépare de Laurent Blanc après la défaite face à Al-Nassr    AG de l'ONU: Berdugo souligne que le Roi Mohammed VI est le garant des trois religions au Maroc    La DGI intensifie les contrôles sur plus de 153 entreprises soupçonnées d'évasion fiscale massive    Don royal aux Chorfas de la Zaouïa Qadiriya Boutchichiya    Sidi Bennour: L'INSAP annonce d'importantes découvertes archéologiques sur le site d'Al-Gharbiya    Gad Elmaleh sans filtre à Casablanca : entre rires, confessions et émotions    Le Festival national de l'Art Griha et Malhoun s'ouvre à Taroudant    Transport maritime: Reprise de la ligne Tanger Med-Motril    Le SG de la Chambre des représentants élu président de l'Association des secrétaires généraux des parlements africains    Foot/Amical : la vente des billets du match Maroc-Bahreïn lancée le 29 septembre    Sahara : l'Assemblée générale de l'ONU a renforcé le soutien international au plan d'autonomie (Bourita)    Rabat – Quand la mémoire s'élève dans le ciel : lancement féerique de "Nostalgia by Drone" à Chellah    Un séisme de magnitude 5,6 secoue le nord-ouest de la Chine    Après l'agression barbare à Taza... La Princesse Lalla Meryem prend en charge Imane    Salé : la police arrête trois individus et saisit 1 700 comprimés psychotropes et du cannabis    Si Sparte remplaçait Rome    ( Chronique judiciaire) El Jadida – Affaire de l'enlèvement d'une septuagénaire pour 200 000 dirhams : huit ans de prison ferme pour les ravisseurs    France: Sébastien Lecornu annonce que son gouvernement sera nommé avant le 1er octobre    Joudia Touri, neurochirurgienne marocaine en lice pour une mission spatiale avec SERA    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A la recherche des axes perdus
Publié dans La Gazette du Maroc le 16 - 06 - 2003

Le prince héritier d'Arabie Saoudite, Abdellah ben Abdelaziz, vient d'effectuer une tournée dans trois pays arabes : la Syrie, l'Egypte et le Maroc. Si le but annoncé consiste à réaliser la solidarité arabe, le véritable objectif porte essentiellement sur le retour à la politique des axes. Les pressions américaines sur Ryad, la crainte d'une politique hostile au voisinage pouvant émaner du Conseil du gouvernement provisoire en Irak, sont apparemment à l'origine de la dernière initiative saoudienne.
“Si les 22 pays arabes vont hésiter à prendre une position claire à l'égard de l'avenir de l'Irak et de la Palestine, ce serait alors du ressort, voire du devoir des grands de cette nation de le faire ”, soulignait Farouk al Chareh, ministre syrien des Affaires étrangères, quelques heures avant l'atterrissage de l'avion du prince Abdellah à l'aéroport international de Damas. De plus, le responsable syrien a tenu à rappeler à ses proches collaborateurs que si Riyad et le Caire avaient réagi, il y a quelques mois à l'appel conjoint du roi du Maroc, Mohammed VI et le président Bachar Al Assad, quant à la réactivation de la solidarité arabe, nous ne serions pas dans cette situation aujourd'hui. En tout état de cause, force est d'indiquer que l'initiative saoudienne d'aujourd'hui, se croisant avec les stratégies et les intérêts régionaux aussi bien de l'Egypte que de la Syrie, est le résultat d'une conviction. Si l'Irak s'éloigne du monde arabe, devient un Etat dominé par une pensée isolationniste ou bien s'il tombe dans le piège du démantèlement confessionnel et ethnique, cette dangereuse donne pourra se répercuter rapidement sur son entourage direct, l'Arabie Saoudite et la Syrie en tête. Autre facteur inquiétant : les pressions exercées sans relâche par les Etats-Unis, administration et congrès confondus, auxquelles se sont ajoutées la semaine dernière celles des Britanniques avec l'annulation des liaisons aériennes de British Airways.
Retour aux constantes
A chaque fois qu'un réel danger se profile à l'horizon, les quatre pays pesant le plus sur l'échiquier politique arabe, se concertaient pour mettre en place un mécanisme capable d'y faire face ou d'amortir les chocs. Ils l'ont prouvé lors de la guerre du Ramadan en 1973, également avec l'invasion de l'Irak de Saddam Hussein au Koweït en août 1990.
Durant moins de deux décennies l'axe Egypte, Syrie, Arabie Saoudite a fonctionné à la perfection. La coordination a touché tous les domaines, du sécuritaire au militaire, au financier, même au sauvetage de régimes. Dans ce cadre, force est de souligner que l'Arabie Saoudite a soutenu sans faille durant des années, une économie syrienne en grande difficulté, assurant l'équilibre de la majorité de ses balances. Avec le Caire, cette dernière s'est rangée aux côtés du président Hafez Al Assad, dans sa bataille sanglante contre les Frères musulmans.
La recherche aujourd'hui par Riyad de cet axe tripartite moyen-oriental perdu, devait remplacer un autre mort-né il y a environ treize ans juste après la libération du Koweït. Il s'agit des Etats d'Al-Taouk ” (ceinture) baptisé alors “ Déclaration de Damas ”. Ce dernier rassemblant en plus de l'Egypte, de la Syrie et du Liban, les six pays membres du C.C.G (Conseil de Coopération du Golfe). Cet axe avait pour principal objectif d'anticiper les éventuelles crises inter-arabes, d'identifier les foyers de tension afin de les maîtriser à temps. Cependant, vu les divergences et les conflits d'intérêts existant entre ses diverses composantes, cet “ axe élargi ” n'a pu à aucun moment jouer son rôle, finissant par disparaître de la circulation laissant derrière lui des querelles et des interrogations. La dernière guerre d'Irak, son occupation et ses répercussions néfastes, ne tardant pas à surgir et constituer un véritable danger en cas de débordement et de dérapage, ont obligé les dirigeants saoudiens à bouger. Le retour au rassemblement de la famille arabe malgré ses contradictions internes, les adversités, pourrait diminuer les dégâts. D'autant plus que ces derniers sont conscients qu'ils sont de plus en plus visés par leur allié stratégique les Etats-Unis. Les Saoudiens estiment que les Américains tentent aujourd'hui de jouer des cartes arabes dans la multiplication de leurs pressions, voire la déstabilisation de leur régime. “ Les récentes déclarations du colonel Kadhafi à l'égard de l'Arabie Saoudite qui ont divulgué le Wahhabisme et de là le terrorisme religieux ne sont pas innocentes. Elles font le jeu du lobby anti-saoudien à Washington”, disait le prince Saoud al Fayçal, ministre des Affaires étrangères, lors de sa rencontre avec des journalistes égyptiens.
Sortir de l'impasse
Les trois pays arabes concernés par cet axe sont, à l'heure actuelle “sujets à des pressions américaines”, certes différentes de par leur ampleur ou leur nature. Une raison suffisante pour engendrer leur rapprochement tout en prenant en compte le fait de ne guère provoquer Washington. Car l'essentiel, c'est de sortir de la situation d'immobilisme arabe qui est devenu avec les échecs successifs une impasse. Imaginer l'Irak s'éloigner de sa nation arabe, commence d'ores et déjà à faire paniquer ces trois pays. La réticence quant à l'acceptation de recevoir des représentants du Conseil de gouvernement provisoire en Irak le confirme. Ce, alors que les Emirats Arabes Unis, petit pays du Golfe, ont tranché dans ce sens. Une délégation de ce groupement se rendra à Abou-Dhabi dans les prochains jours. On s'interroge si cette visite a été coordonnée avec le nouvel axe afin de dévoiler les intentions du Conseil irakien en place, ou bien si elle est le fruit des déclarations du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, qui a fait clairement savoir que les Etats-Unis exerceront de nouvelles pressions sur les pays arabes afin d'apporter un soutien plus important au Conseil de gouvernement provisoire, formé le 13 juillet dernier. Parallèlement, le ministre égyptien Ahmed Maher, a déclaré à la fin de la réunion avec ses homologues, syrien et saoudien au Caire, que le Conseil mis en place par Washington “ ne représente pas le pouvoir légitime en Irak ”. Néanmoins, il ajouta que l'Egypte est prête à recevoir des membres de ce conseil “ à titre individuel” et non en tant que représentant du peuple irakien.
En tout état de cause, les pays formant cet éventuel axe ne peuvent agir autrement. Car un régime fort en Irak exécute les ordres des Américains à la lettre, optant pour un système fédéral, chose confirmée à La Gazette du Maroc par Mahdi Al Hafez, un des proches d'un membre du Conseil, le sunnite Adnan al Bajdiji, pourrait non seulement fausser le jeu à tous les niveaux (allant de l'Opec jusqu'au retrait de l'Irak de la Ligue arabe), mais devenir une source d'instabilité de la région. Ce que craignent le plus les pays ayant des frontières avec la Syrie, comme l'Arabie Saoudite, puisque la Jordanie mise sur les Américains pour l'aider non seulement à éviter le déraillement des Haouzales chiites, mais aussi à développer les échanges commerciaux avec le grand voisin. Pour ce qui est de l'Iran, malgré les anticipations de la République Islamique qui a dépêché une délégation officielle à Baghdad pour rencontrer les membres du Conseil, tout dépendra de l'issue des négociations en cours, sous la table, entre Washington et Téhéran. Reste à savoir si l'axe en vue a de fortes chances de devenir opérationnel dans un proche avenir. Les analystes les plus avertis se demandent même si les éléments qui rapprochent ces pays sont beaucoup plus nombreux que ceux qui les éloignent.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.