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Conjoncture : Une croissance en berne en 2004
Publié dans La Gazette du Maroc le 17 - 11 - 2003

Baisse prévue du taux de croissance en 2004, augmentation du chômage, aggravation du déficit commercial, fragilité persistante et même accrue des finances publiques, tous les indicateurs montrent que l'économie nationale peine à trouver le chemin d'une croissance forte et soutenue. Les perspectives pour les deux prochaines années s'annoncent particulièrement médiocres, selon la Direction de la Politique Economique Générale (DPEG), relevant du ministère des Finances et de la privatisation.
Après 3,2 % de croissance en 2002, le PIB devrait enregistrer une progression de 5,5 % en 2003, contre 4,5 % initialement prévu. C'est l'augmentation du PIB agricole d'environ 20 % à la suite d'une bonne campagne céréalière avoisinant les 80 millions de quintaux, conjuguée à l'augmentation du PIB non agricole de 3,2 %, qui est à l'origine de ce taux de croissance plus élevé que prévu. Mais la Loi de finances 2004, actuellement en discussion au Parlement, ne table que sur une croissance de 3 % pour l'année prochaine. L'observateur extérieur ignore les raisons qui ont poussé le ministère des Finances à retenir un taux si faible. Depuis que l'actuel ministre occupe ce poste, les budgets se suivent et se ressemblent, du moins dans les hypothèses retenues qui, année après année, sont pratiquement reconduites à l'identique (campagne céréalière moyenne, prix du pétrole à 25 $ le baril, inflation aux alentours de 2 %…). Cette prévision d'un taux de croissance si bas soulève de nombreuses interrogations. L'économie nationale se porte-t-elle aussi mal ? A quoi auront servi le rétablissement et la préservation des grands équilibres macroéconomiques ? Les efforts fournis pour améliorer l'environnement des affaires n'ont-ils pas produit les effets positifs escomptés ? Les projets ambitieux de
Driss Jettou dans les infrastructures (routes, autoroutes, rail, port de Tanger Méditerranée), le logement social, l'électrification des campagnes et l'accès des populations rurales à l'eau potable, n'auront-ils qu'un impact limité sur la croissance ?
Taux de croissance insuffisant
En tout cas, avec un taux aussi faible, l'économie se retrouvera au bord de la récession. Certes, cette dernière est définie techniquement par deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité. Ce qui n'est pas le cas ici. Mais, les économistes fixent le seuil de récession pour l'économie mondiale prise dans son ensemble à 2,5 %. Compte tenu de l'accroissement démographique national (1,7 % par an) et des impératifs de rattrapage des énormes retards accumulés dans tous les domaines économiques et sociaux, les 3 % de croissance prévus se rapprochent dangereusement du seuil de récession. Le plus grave, c'est que le pays s'inscrit dans un trend de croissance baissier depuis une décennie. S'il reste sur cette trajectoire, non seulement il faudra plus de 50 ans pour doubler le PIB par habitant, mais surtout il existe un risque majeur de voir le Maroc basculer à l'horizon 2010 dans le groupe des pays les plus pauvres de la planète.Ce qui est surprenant, c'est que les prévisions ne semblent nullement tenir compte des facteurs exogènes, en particulier les aléas climatiques et la conjoncture internationale, que l'on s'empresse d'habitude d'incriminer chaque fois que l'on enregistre un taux de croissance faible. Or, personne ne peut préjuger aujourd'hui du déroulement de la prochaine campagne agricole. Ses résultats vont conditionner en grande partie, comme par le passé, le taux de croissance du PIB. D'autre part, on assiste actuellement à une reprise de l'économie mondiale, laquelle va afficher une croissance de 3,2 % en 2003, contre 3 % en 2002, et tous les prévisionnistes tablent sur un taux de 4,1 % en 2004. Cette reprise concerne toutes les principales zones économiques, notamment les USA et le Japon. L'économie américaine a enregistré au cours du dernier trimestre une très forte progression de 7,2 % en rythme annuel, ce qui lui permettra de terminer l'année avec un taux de 2,6 % et de tabler sur une croissance de 4 à 4,5 % en 2004.
De son côté, le Japon renoue avec la croissance après plus d'une décennie de stagnation et devrait afficher un taux de 2 % en 2003. Même l'Union européenne, notre principal partenaire économique, commence à sortir de sa léthargie et semble avoir retrouvé la voie de la croissance, après un premier semestre de récession dans de nombreux pays de la zone, notamment l'Allemagne. Celle-ci a affiché, au troisième trimestre, son premier chiffre positif de l'année (0,2 %). La France a échappé de peu à la récession, enregistrant un modeste 0,35 % entre juillet et septembre. Certes, la reprise reste fragile dans la zone euro et demande à être consolidée. On table pour l'ensemble de la zone sur un taux de 0,5 % seulement pour 2003, mais de 1,9 % en 2004. En relation avec cette légère reprise dans l'UE, la demande étrangère adressée au Maroc devrait croître, en volume de 2,7 % en 2003, puis de 5 % en 2004.
Toutefois, il ne faut pas écarter le risque d'un affaiblissement de la reprise européenne. Les énormes “déficits jumeaux” du budget et du solde courant américains (respectivement 4,3 % et 5,1 % du PIB) pourraient conduire à une forte baisse du dollar, compromettant le redémarrage européen en pénalisant les exportations suite à la perte de compétitivité sur le marché mondial. Pour tâcher d'y voir clair, la DPEG a procédé à des simulations des impacts sur l'économie nationale. La simulation a été conduite en prenant en considération deux hypothèses : une hausse du prix du pétrole de 5 % compte tenu de la situation actuelle du marché et une baisse de la demande adressée au Maroc de 2 points consécutive à la baisse du rythme de croissance de l'UE en 2004.
Impact du change sur l'économie
Par rapport aux hypothèses adoptées dans la Loi de finances 2004, ce scénario montre que le rythme de croissance des exportations diminuerait de 0,8 % en 2004 puis de 1,5 % en 2005 du fait de la baisse de la demande étrangère. La réduction des débouchés extérieurs conduirait les entreprises marocaines à comprimer leurs effectifs, faisant reculer l'emploi dans l'industrie de 0,3 % en 2004, puis de 0,6 % en 2005. Ce recul de l'emploi devrait provoquer une baisse de la consommation des ménages, respectivement de 0,2 % et 0,4 % en 2004 et 2005. Au final, la croissance du PIB serait amputée de 0,3 point du PIB en 2004, puis de 0,5 point en 2005. Cependant, “l'appréciation de l'euro par rapport au dollar permettrait d'atténuer les résultats de ce scénario. Ainsi, la prise en compte de l'effet change se traduirait par une amélioration du PIB de 0,8 point en 2004 comme en 2005 et par une baisse du taux de chômage de 0,4 % ”, souligne la DPEG. De même, la dépréciation du dirham par rapport à la monnaie européenne aurait un impact sur les échanges commerciaux. Les importations diminueraient de 1,5 point en 2004 et 2,1 points en 2005. A l'inverse, les exportations progresseraient de 0,8 point en 2004 et de 0,7 point en 2005. Néanmoins, le solde courant perdrait 0,3 point du PIB en 2004, avant de s'améliorer de 0,1 point en 2005.L'effet change contribuerait à compenser partiellement l'effet de la baisse de la demande étrangère. D'une part, une appréciation du dirham par rapport au billet vert allégerait la charge de la dette extérieure contractée en dollar ainsi que la facture pétrolière. D'autre part, l'effritement de la monnaie nationale face à l'euro se traduirait par un accroissement des transferts des MRE, selon la DPEG. Concernant ce dernier point, une remarque s'impose. Si la tendance observée ces sept-huit dernières années devait se poursuivre, on assisterait plutôt à une baisse de ces transferts. Les statistiques montrent, en effet, que l'année qui suit une bonne campagne agricole enregistre un recul des transferts MRE, et inversement. Par ailleurs, une forte appréciation de la monnaie européenne alourdirait la charge de la dette extérieure libellée en euro. Ce qui devrait conduire le Maroc à poursuivre la politique de gestion active de sa dette extérieure. Enfin, la DPEG estime que “globalement, l'impact sur les équilibres fondamentaux demeurerait maîtrisable”. Pour consolider la capacité du pays à amortir les chocs extérieurs, elle recommande de mettre en œuvre des politiques économiques proactives et de promouvoir les activités tertiaires. De même, elle préconise la diversification des relations de partenariat avec l'étranger, en particulier avec les USA, mais aussi la Chine, nouveau géant économique et commercial. Diversification nécessaire pour élargir les débouchés afin de mettre les entreprises marocaines à l'abri des retournements cycliques de la conjoncture.


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