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La tentation marxisto-freudienne du fqih
Publié dans La Gazette du Maroc le 15 - 11 - 2004


A. Alaoui M' daghri
Lui, au moins, sait que les lauriers de la littérature adoucissent les fins pas souvent tolérables d'une carrière. Abdelkebir Alaoui M'daghri vient de publier un roman. C'est l'histoire d'une femme, Zannou, à l'enfance éternelle qui, éducation religieuse aidant, ne daigne pas se révolter. Le livre, d'ailleurs s'intitule la “Révolution de Zannou”. Mystique et indépendante, elle rappelle un peu le “deuxième sexe” de Simone de Beauvoir ! A tout le moins, le roman est un miroir que l'ancien ministre des Habous essaie de promener le long des méandres de l'âme humaine. Marocaine, surtout. De la compagne de Sartre, il garde l'opposition du monde féminin à l'univers masculin. Le “Contre-univers” à ce qu'elle disait, la mégère! “Que serait le monde -s'enquit en effet l'ancien Habous- si son sort était entre les mains des femmes ? La femme est source de lumière et de beauté. Chose que les hommes politiques ne sauraient admettre”. D'où le ministre qui a présidé au destin d'un mégadépartement, sans être un homme politique (paraît-il), tient-il cette révélation ? “Mon refus de tout ce qui se passe dans le monde de la politique et du pouvoir”. C'est pourquoi, le romancier à ses heures se situe en dehors. Du système, s'entend. Et quand on botte en touche, cela incite à la rêverie, au récit de vacance. Mais surtout à la psychanalyse. Ben, oui. L'homme qu'on donnait pour le porte-étendard de la mouvance néo-conservatrice, en cache en fait un autre. Un Freudien attesté. Le roman, comme son entretien accordé à “Al Ayyam”, parle de cette discipline que les religieux n'hésitent pas à taxer d'hérétique. Pas pour A.A. M'daghri. Lui, il se complait assez bien dans le rôle d'un médecin traitant, maintenant qu'il ne porte plus le “burnous” du Fqih. A vous d'imaginer toute la panoplie psychanalytique: complexe d'Œdipe, névrose obsessionnelle, dépression phallique, complexe d'Electre.. itou, itou. Pour l'instant, le roman s'intéresse davantage à la place des politiques dans le champ de la psychanalyse qu'à l'histoire désarmante de la folie. En clair: “Je mets mon expérience au sein du ministère au profit d'une certaine psychanalyse”, dit-il. Qui donc s'étend sur le divan, l'incurable ministre, ou ses collègues? A en juger par le ton, les “demeurés” ce sont les autres. Après le romancier, le psychanalyste. Il n'y a pas lieu donc de s'inquiéter sur le sort des ex-ministres : l'oisiveté est la mère de toutes les sciences... et A. M'daghri a beaucoup d'âmes à sauver.
Quelqu'un disait, ce devait être un fin psychologue, que la psychanalyse est d'origine religieuse. Dont acte. A l'en croire, les raisonnements des Faqih, c'est aussi valable pour le marxisme. Rien d'étonnant, avec Alaoui M'daghri sans portefeuille. Toujours original, il tente de comprendre la situation de la femme, de la violence sociale et des tensions inter-individuelles. D'où cette idée, aux relents marxistes : “les inégalités et donc la lutte entre les classes mènent aux ressentiments et la vendetta“. Et pour soigner le revanchard, il n'y a que l'amour de la femme, et “surtout la violence douce !” pour prêcher la bonne parole ! Une violence douce, en voilà une trouvaille ! “S'il est nécessaire de changer par le biais de la violence, alors qu'elle soit douce”! philosophe-t-il. Mâtinée d'une romance bigote, la lutte de classe, selon le faqih, ne peut faire l'économie (politique, selon Marx) de quelques heurts et malheurs. Dieu merci, il y a la femme toujours. Elle, n'a pas appris les leçons de la violence (deuxième sexe, S.D.B), c'est l'enfant “Emile”, le naturel de J. J. Rousseau. Pure, elle est le salut, l'âme rebelle qui “se soulèvera contre les diktats de certaines conditions, inhumaines. Il lui arrive ce que j'appelle “Al wahba”. Franchement, c'est un néologisme aussi sibyllin qu'étranger. Sa résonance, prête- t-elle à la confusion? Wahba et Wahhabisme, même racine étymologique ? Le ministre n'est pas disert là-dessus. On passe...! L'histoire de Zannou pour qui est tenté d'en savoir plus, se déroule au 19 siècle. Colons et rebelles, derviches et soufis, toutes les vies évoluent au rythme de celle de Zannou. Cette dame qui est, semble-t-il pour A. M'daghri ce que madame Bovary était pour Flaubert. Le grand maître de la narration disait: “Mme Bovary, c'est moi”. Plus nuancé, A. M'daghri: “Il ne fait aucun doute, qu'il y a du personnel dans la révolution de Zannou”. Le confesseur confessé se met dans une place équivoque, “entre ciel et terre”. A l'intersection de plusieurs tentatives de vivre, freudo-marxisto-émiliennes, il paraît sous l'emprise d'une autre image. Celle du rival ? On pense à Ahmed Taoufik. Lui aussi est un romancier, un mystique qui puise son inspiration dans le passé (presque récent) des deux siècles derniers. L'adaptation de son “Les voisines d'Abou Moussa” risque de faire des émules sur le grand écran. Car A. M'daghri compte lui emboîter le pas. Une dernière tentation de fqih qui, vu le contexte ambigu des rivalités, ne manque pas d'inspirer les fins psychologues. D'ailleurs, les voies du roman, seraient-elles aussi impénétrables que celles du Seigneur ?


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