Yasmina Baddou La secrétaire d'Etat chargée de la Famille, de l'enfance et des personnes handicapées n'est pas femme à tenir sa langue au placard, ni à se gargariser de démagogie politique ou partisane. Yasmina Baddou, plus que toute autre, va directement au charbon pour remuer les problèmes sociaux qui pénalisent l'épanoussieement de la société marocaine des “bas fonds” où certains ont voulu les dissimuler. Et tout y passe, avec la même crudité de langage, exploitation sexuelle des enfants, violences contre les femmes, insertion des handicapés et autres combats aussi rudes que nobles que notre grande dame du gouvernement est en mesure de faire aboutir. Il est plutôt rare , dans le Maroc d'aujourd'hui, qu'une femme de talent aussi douée que Yasmina Baddou soit en mesure, dans un activisme débordant et un volontarisme tranchant, de maîtriser autant de missions et de responsabiltés cumulées. Ministre du cabinet Jettou où elle donne entière satisfaction, ayant passé haut la main le cap du “remaniement” de parcours, militante istiqlalienne dont elle ne cache ni sa fierté ni son identité d'appartenance, élue de la nation en tant que députée PI de Casablanca-Anfa et présidente communale que ses électeurs ont vite fait de reconduire dare dare lors du dernier scrutin communal, active dans l'action de proximité en dynamisant le tissu associatif de développement local, et j'en passe. Et tous ces engagements respectés dans l'esprit et la lettre en dépit d'un agenda très chargé ne l'empêchent guère de s'acquitter, dans les règles de l'art, de ses responsabilités familiales, mère exemplaire et épouse modèle (demandez à son directeur général de mari, Ali fassi Fihri qui trouve ainsi le terrain bien dégagé pour vacquer sereinement à ses occupations publiques). Protéger les enfants… La dame aux yeux clairs et à la douce physionomie, avocate au barreau de Casablanca, le sourire constamment accroché aux visage et la bienséance accomplie, est décidément de tous les combats que vit la mutation profonde de la sociaté marocaine. En investissant par sa présence remarquée et appréciée les fronts de la lutte politique, du pilotage institutionnel, du militantisme social, de l'action de proximité et autres. C'est que notre lauréate juriste de l'université Mohammed V de Rabat n'hésite pas à ruer dans les brancards quand il s'agit de prendre fait et cause dans la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants. Un crime horrible qu'elle dénonce toutes “griffes” dehors dans un cri de détresse relayé par les mères souffrant le calvaire. “Nos enfants sont notre richesse et il est de notre devoir de les protéger”, balance-t-elle dans tous les forums de circonstance en s'attachant à aiguiser la fibre “révolutionnaire” des parents et des décideurs invités à “agir et réagir” pour stopper le “massacre” de notre jeunesse en herbe. Et c'est grâce à elle, en grande partie, que le complot du silence a été brisé au Maroc et que le sujet n'est plus tabou. “Nous sommes un des rares pays de la région africaine et arabe à avoir brisé ce tabou et à aborder cette question avec responsabilité pour tenter d'y apporter des solutions idoines”, avait-elle harangué les participants à la Conférence arabo-africaine pour la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants récemment tenue à Rabat du 14 au 16 décembre dernier. Tranchant dans le vif avec les pratiques de lenteur ou d'indifférence manifestes dans la gouvernance régionale en matière de célérité d'action préventive et de mobilisation des forces sociales contre le fléau. Baddou s'est affirmée comme un partenaire irremplaçable de l'UNICEF qui font cause commune pour fairé échec à “la vulnérabilité de l'enfance face à l'exploitation, la violence et l'abus sexuel” partout dans le monde. …et promouvoir la femme… L'autre combat de taille qu'elle ne cesse de mener tambour battant intérese la promotion de la condition féminine. La moudouwana à elle-seule s'avère insuffisante si d'autres lois ne se mettent pas en place pour protéger le genre complémentaire de l'homme. “Il est très important que la femme soit protégée sur le plan juridique. Mais il n'y a pas que la moudouwana. Il y a d'autres lois concernant la violence, des lois discriminatrices qu'il faut revoir, tout un travail juridique qui doit être effectué”. En attendant ces “protections législatives”, Baddou s'applique à mettre en œuvre une stratégie nationale de lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination dont sont victimes les femmes marocaines. Et c'est en mettant “le feu aux poudres” dans le mouvement associatif qu'elle s'acharne à alérgir l'éventail des mobilisations et des contributions cherchant à mettre un terme à la lutte contre la pauvreté, l'analphabétisme, l'enclavement rural… Baddou tisse également des partenariats dans divers domaines, notamment avec le département de la Santé visant à réduire la mortalité provoquée par les accouchements, diminuer les risques de handicaps à la naissance, améliorer la santé reproductive des femmes. Un autre volet accapare les priorités de la secrétaire d'Etat, consistant en la dynamisation de programmes de promotion féminine dans l'insertion d'activités économiques génératrices de revenus. … sans oublier les personnes handicapées Elle met, d'emblée, le holà à toute velléité de “discrédit” de l'Etat s'agissant de son implication dans la réhabilitation des personnes infirmes ou invalises. Au double plan d'ailleurs, physique et mental : “L'intégration de tous ceux qui sont exclus est essentielle. Nous voulons que la personne handicapée ait un statut de citoyen à part entière, entièrement intégrée dans les circuits de développement économique, social et culturel du Royaume”. L'allusion est évidemment faite, en premier lieu, au grand projet, et non moins ambitieux, d'accessibilité au service d'une catégorie de populations qui a sa “plus-value à apporter”. Et les résolutions sont déjà prises puisqu'elle jure que désormais, “aucun permis de construire ne sera délivré si l'accessibilité des personnes handicapées n'est pas prise en compte.” Baddou, qui est par ailleurs présidente d'une ONG de rflexion et d'orientation dénommée “Alliance Pro”, s'est également distinguée, à maintes reprises, dans la diplomatie “sociale” quêtant les bonnes volontés internationales pour mettre leur assistance au service du développement social au Maroc. Particulièrement, ce projet de “SAMU” social dont elle avait fixé les contours lors de sa visite à des responsables du gouvernement français. Le transfert de cette expérience européenne dans le Royaume permettra aux citoyens les plus démunis de bénéficier d'un service médical d'urgence approprié. Yasmina, une “battante” politicienne et une “dynamo” de l'action sociale, porte aussi très bien sa quarantaine toute récente avec beaucoup d'élégance, d'ailleurs. Et ce n'est pas pour rien qu'elle fut surnommée, dernièrement lors d'un passage en France, “madame la ministre”(promotion anticipée ?) qui est à l'aise dans ses “bottes écarlates, chemise du même ton et tailleur gris à la dernière mode parisienne”. Mais baddou, c'est surtout une touche d'affectivité et une note de solidarité dans un gouvenrment pris dans le “tourbillon” des affaires économiques. Heureusement d'ailleurs, et avec le charme, en plus!