Accord agricole Maroc-UE amendé : un partenariat renforcé entre Rabat et Bruxelles    France : Démission éclair de Sébastien Lecornu, situation institutionnelle inédite    USA : Trump annonce des licenciements dans les services fédéraux en pleine paralysie budgétaire    La coopération maroco-allemande au service de la gouvernance et de la résilience climatique    l'Acaps met en place un dispositif inédit pour contrôler la vente en ligne des assurances    Acer s'allie à Disty Technologies pour renforcer sa présence au Maroc    La Fondation Al Mada et l'INPT lancent à Rabat un Master Data & IA unique au Maroc    Lecornu fustige « les ambitions partisanes » à l'origine de sa démission    Australie : Fusillade à Sydney, jusqu'à 100 coups tirés et 20 blessés    Naima Moutchou, une voix franco-marocaine au cœur du gouvernement Lecornu    Amical U17 : Double confrontation Maroc – Sénégal à Dakar    Mondial U20 : Le Maroc face à la Corée en huitièmes de finale    S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan préside à El Jadida la cérémonie de remise du Grand Prix S.M. le Roi Mohammed VI de saut d'obstacles    Températures prévues pour le mardi 07 octobre 2025    Réforme du système de santé : Vers une redistribution géographique des investissements    Décès à l'hôpital d'Agadir : le ministère de la Santé saisit la justice et suspend provisoirement les responsables    Epson et le FIAV forment la nouvelle génération d'artistes marocains au vidéo mapping    African Young Women in Action : Le cinéma africain s'écrit au féminin    Cobalt : le Maroc dans le top 10 africain    Industrie : un programme pour propulser 30 entreprises en Bourse    La Chine déclenche une alerte d'urgence après le typhon "Matmo"    Espagne : La COAG engage des poursuites contre l'accord agricole Maroc-UE    Maroc : Des manifestations sans usage contraire au droit au rassemblement pacifique (CNDH)    Maroc : Quatre ans de prison ferme pour un meneur de violences à Agadir    Construction : une croissance de 4,5% prévue pour 2025    Ministère de la Santé : le Conseil de gouvernement acte une réorganisation    Abdessamad Ezzalzouli shines as Real Betis secures victory over Espanyol Barcelona in La Liga    Four-year prison sentence in Agadir for Facebook incitement linked to recent riots    Morocco's CNDH praises peaceful conduct of GenZ 212 protests    Mehdi Bensaid et la génération Z : quand la communication ministérielle se transforme en réunion partisane fermée    Edito. L'heure de vérité    Marrakech: le musée Yves Saint Laurent accueille une exposition sur le couturier et ses chiens    Salon international du livre de Bakou : la Bibliothèque nationale présente en force    "Chergui 2025" : coopération militaire maroco-française pour renforcer la sécurité régionale et faire face aux menaces transfrontalières    Le Parti du Progrès et du Socialisme : la plus longue présence au ministère de la Santé, mais la plus courte distance vers la réforme    Tour du Faso : top départ prévu le 24 octobre    France : Lecornu a remis sa démission, quelques heures après l'annonce d'un nouveau cabinet    Liga : Ezzalzouli porte le Betis à la victoire face à l'Espanyol (2-1)    Omar El Hilali attire les convoitises en Angleterre    Mondial U20 : Les Lionceaux de l'Atlas connaissent leur adversaire pour les 8ès    Près de 150.000 visiteurs au 16e Salon du Cheval d'El Jadida    France: le nouveau gouvernement nommé    Rabat : des milliers de Marocains manifestent contre le génocide à Gaza et la normalisation avec Israël    Le Salon du cheval d'El Jadida, miroir des liens Homme-cheval    Nouvelle tournée diplomatique du ministre chinois des Affaires étrangères : l'Italie et la Suisse au cœur de la stratégie européenne de Pékin    Espagne : la police madrilène violemment confrontée aux manifestants propalestiniens    MAGAZINE : Abdelhadi Belkhayat, la vie aux chants    L'envoûtante Meknès se vêtit à l'international pour fêter son deuxième festival interculturel sur le soufisme et la poésie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



“Un plafond de verre bloque l'ascension sociale des immigrés”
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 01 - 2005


Rachid Madrane
La Gazette du Maroc: comment se concrétise la discrimination à l'embauche en Belgique ?
Rachid Madrane : Aujourd'hui, à Bruxelles comme en Flandres et en Wallonie d'ailleurs, la segmentation du marché du travail selon les catégories nationales ou allochtones est bien réelle. Si l'on se réfère à une récente étude de l'université catholique de Louvain, on constate que les ressortissants masculins marocains continuent à travailler dans l'industrie, et principalement dans les secteurs pour lesquels ils avaient été recrutés à l'époque. Les plus jeunes n'ont guère changé de secteurs. Ils produisent la main-d'œuvre pour ces secteurs, mais parfois avec un indice de concentration plus faible. Les femmes marocaines quant à elles se retrouvent aussi dans les secteurs industriels (textile, confection, …) mais principalement dans la catégorie du travail intérimaire (service aux entreprises ), les hôpitaux, les soins de santé et les services sociaux. A noter aussi et c'est significatif, qu'il ressort également de l'étude que les “nouveaux Belges” n'abandonnent guère les secteurs où les travailleurs immigrés travaillent habituellement. Alors qu'ils pourraient bénéficier de droits égaux à ceux des Belges autochtones et accéder aux emplois publics (administration, enseignement…), il restent de façon manifeste sous-représentés dans ces secteurs. Ce n'est que dans le secteur “hôpitaux/soins de santé” à Bruxelles qu'une percée est manifeste. L'ethnostratification du marché du travail bruxellois est donc bien réelle. La position des Belges de souche est bien meilleure que celle des ressortissants marocains et avec eux les Turcs ou des populations africaines.
Peut-on donc réellement parler d'une volonté de blocage de l'ascension sociale pour les immigrés ?
Je pense que oui, il y a manifestement une sorte de “plafond de verre” qui bloque l'ascension sociale de nombre de nos concitoyens d'origine étrangère, notamment Marocains, discriminés en raison de leur patronyme, de la couleur de leur peau ou de leur appartenance supposée à un groupe ethnique. Ils sont exclus de pans entiers de la sphère économique et de l'administration publique et lorsqu'ils parviennent à entrer, ils sont en général surdiplômés ou utilisés dans des fonctions subalternes largement en-deçà de leur niveau d'études. Sans vouloir généraliser, il y a encore des secteurs importants de la fonction publique qui n'ont pas encore réalisé le changement sociologique et démographique de ce pays. Heureusement, les choses évoluent positivement ici et là mais trop lentement à mon goût. Aujourd'hui, les députés d'origine étrangère représentent, cependant, un poids politique important et nous sommes bien décidés à faire changer les choses d'autant plus que c'est inscrit dans la déclaration gouvernementale.
Vous avez proposé la rédaction d'une "charte de la diversité" à l'image de celle établie en France. Cette charte n'est-elle pas en contradiction avec "la politique de préférence communautaire" au niveau de l'UE?
Je ne le pense pas. L'idée est de sensibiliser les responsables des ressources humaines à la diversité. C'est symbolique mais c'est important. Il s'agit de faire prendre conscience des enjeux économiques et sociaux de la diversité. En France, 40 entreprises tant publiques que privées (Axa, Adecco, Radio France, France télévision, SNCF, Canal+, Schneider électrique, IBM, Total, RATP, Carrefour, Casino, Peugeot-Citroën,…) ont signé la charte de la diversité. Elles se sont engagées à former et sensibiliser les dirigeants et les collaborateurs des ressources humaines aux enjeux de le non-discrimination, promouvoir l'application du principe de non-discrimination sous toutes ses formes et dans toutes les étapes de gestion des ressources humaines, enfin chercher à refléter la diversité de la société et notamment sa diversité culturelle et ethnique aux différents niveaux de qualification.
Vous avez réfuté, dans votre intervention, le système des quotas dans l'accès au travail. Quelles seraient les conséquences d'une telle approche?
En tant que socialiste et internationaliste, je refuse les quotas car c'est une approche communautariste. Par ailleurs, dans le modèle anglo-saxon qui développe les quotas, on a constaté que dans la population afro-américaine ce système des quotas favorise d'abord et avant tout la classe bourgeoise. Je pense qu'il faut des actions positives et volontaristes et je suis plutôt favorable à des quotas territoriaux. Favoriser l'engagement des jeunes issus des quartiers défavorisés plutôt que des d'origines marocaine, turque ou autre. C'est l'inégalité sociale qu'il faut combattre. Les pauvres vivent les mêmes problèmes quelle que soit leur nationalité ou leur origine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.