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Abbas au point mort
Publié dans La Gazette du Maroc le 04 - 04 - 2005


Palestine
A la veille de sa visite à Washington, le président de l'Autorité palestinienne se retrouve confronté à de nouvelles rudes épreuves émanant aussi bien de son propre camp, le Fath, ainsi que de son interlocuteur, Ariel Sharon. Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa le provoquent et haussent le ton, alors que les autorités israéliennes poursuivent leurs plans visant à isoler Al-Qods du reste de la Cisjordanie.
Alors que les attentions sont attirées par l'Irak, où le pouvoir élu depuis le 31 janvier dernier n'arrive pas jusqu'ici à former un gouvernement ; et en direction du Liban, où la crise politique risque un dérapage incontrôlable entre loyalistes et opposition, la situation dans les territoires occupés semble, elle aussi, glisser vers l'impasse. En effet, vendredi dernier, le Premier ministre israélien a mis fin aux doutes concernant sa position vis-à-vis du statut de la Cisjordanie, notamment après le retrait prévu de la bande de Gaza en juillet prochain. Dans une déclaration au quotidien, Yaodote Aaronde, Ariel Sharon a affirmé que rien ne changera en Cisjordanie, sauf pour l'évacuation de quatre colonies isolées dans la région de Jénine. Pour le reste, l'armée israélienne poursuivra son rôle de contrôle habituel.
Cette déclaration a rapidement semé la discorde entre, d'une part, le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre Ahmed Qoreih . Ce dernier, qui, depuis environ plus de trois semaines, montre explicitement ses divergences avec les méthodes de gouvernance adoptées par le premier. Ce qu'a démenti à La Gazette du Maroc, le ministre palestinien, Saëb Oreikat. Ces contestations d'Abou Alaâ se recoupent avec la campagne menée, à partir de Tunis, par le membre du Comité exécutif du Fath et un de ses membres fondateurs, Farouk Kaddoumi (alias Abou al-lotf), contre Abou Mazen et ses concessions successives. Des pressions qui interviennent quelque jours après les attaques des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa contre la Mouqata'â où siège Mahmoud Abbas.
Ces provocations qui commencent à prendre l'allure de défis ont poussé celui-ci à prendre des initiatives visant à regrouper tous les services de sécurité de l'Autorité et, les transférer à Ariha. Abbas voulait ainsi reprendre la situation en main avant de se rendre à Washington pour rencontrer George Bush et Condoleezza Rice. Le président palestinien compte, selon ses proches, présenter un bilan de ce qu'il a déjà réalisé sur les plans de l'apaisement de la situation sécuritaire avec l'Etat hébreu- même si ce dernier n'a pas tenu ses engagements dans ce domaine- ; également sur la restructuration de son administration et sur les tentatives visant à intégrer les organisations islamiques au sein de l'OLP. En revanche, Mahmoud Abbas demandera aux Américains d'éclaircir leurs positions envers l'intention du gouvernement du Likoud portant sur la construction de 3250 logements autour de la ville sainte et la spoliation des biens des "Makdiddis".
La tâche du chef de l'Autorité ne sera pas facile si les extrémistes juifs mettent leurs menaces à exécution d'envahir la mosquée d'al-Aqsa. Ce qui placera ce dernier dans une situation critique. D'ores et déjà, le mouvement Hamas a fait savoir à Mahmoud Abbas que si les Israéliens commentaient une telle erreur, aucun engagement ne sera plus désormais respecté. Répondant aux questions posées par La Gazette du Maroc à propos de la réaction de l'administration américaine, le colonel Mohamed Dahlan, l'homme fort de Gaza a indiqué que l'Autorité ne pourra plus aller plus loin si ce flou "positif" israélien persiste. Il estime que les Américains doivent intervenir en définissant, une fois pour toutes, les lignes rouges. Si non la situation ira vers une explosion certaine. Et à Dahlan de révéler : "certains responsables américains découvrent aujourd'hui sur le tard que feu Yasser Arafat n'était pas le seul et unique obstacle. Ils reconnaissent que son départ n'a pas résolu les problèmes".
La judaïsation d'Al-Qods …
Il n'y a aucun doute aussi bien chez les dirigeants palestiniens qu'israéliens que la bataille autour de la ville sainte ainsi que du statut final a déjà commencé. Pis, elle s'approche de sa phase décisive, ce, malgré les déclarations des uns et des autres affirmant que cette étape est laissée jusqu'à la fin de l'application de la "Feuille de route". Si l'élargissement de la colonisation se poursuit sur le même rythme autour d'Al-Qods dans le but de l'isloler de son secteur Est, accompagné de la construction du mur de séparation, dans quatre mois ce dernier séparera ses 250 mille Palestiniens du reste de leur territoire.
Les observateurs étrangers estiment que les Israéliens visent à travers ce découpage en cours, à écarter la partie-Est de la ville sainte qui devra, en principe, être la capitale du futur Etat palestinien, de l'ordre du jour. Ce point qui, symboliquement et politiquement, précède la question du droit au retour. Le cas échéant, il n'y aura donc ni solution ni paix sans la reconnaissance du gouvernement israélien de cette capitale aux Palestiniens.
En marge de ce flou "positif" régnant, les autorités israéliennes ont démarré leur projet d'isolement d'al-Qods- Est de Cisjordanie en interdisant l'arrivée des populations de cette dernière à la ville sainte. La preuve, il n' ya plus aujourd'hui de citoyens d'origine arabe qui ne portent pas un laisser-passer. Pour mieux renforcer l'emprise sur cette partie de la ville arabe, le gouvernement Sharon a confié cette mission à la police et aux gardes frontières. Ainsi, les habitants de Cisjordanie ne peuvent rentrer à Al-Qods- Est sauf pour étudier, se soigner et travailler. Cependant, ces laisser-passer ne sont valables que pour une période de trois mois seulement.
A côté de cette opération d'isolement, des percées juives des quartiers arabes d'Al-Qods se poursuivent depuis des années. La preuve, le scandale qui a éclaté la semaine dernière concernant la vente par le patriarche de la ville sainte des biens de l'église orthodoxe à des commerçants juifs. Une affaire qui prend de l'ampleur avec la spoliation par les étudiants des écoles religieuses juives des maisons des Palestiniens proches du quartier juif , notamment dans l'ancienne ville, dans la rue d'Al-Wad, à Bab al-Sahira et Haret al-Saâdiya et le passage de Youhanna qui juxtapose l'église d'Al-Kiyamat.
Dans le même ordre d'extension et d'isolation, les préparatifs sont actuellement en cours pour construire un quartier juif au cœur de Jabal al-Moukabbar.
Ce, en plus des vastes constructions à Ouelja, située au sud d'Al-Qods. Dans la région vide, séparant la ville sainte et la colonie de Maâli Adomim, le gouvernement a annoncé le démarrage d'un plan de construction de logements. Ce qui a suscité un tollé à tous les niveaux diplomatiques. C'est pour cette raison d'ailleurs que le Conseil international des églises, siégeant à Genève, a appelé, vendredi dernier Israël à arrêter toutes les mesures visant à contrecarrer le projet du partage de la souveraineté de la ville sainte entre les juifs et le futur Etat palestinien. Le Conseil a souligné que pendant que le monde suit de près le retrait israélien de Gaza, le gouvernement du Likoud a multiplié les programmes unilatéraux pour renforcer la mainmise sur Al-Qods et sur d'autres régions occupées.
Les tentatives en cours pour la judaïsation d'Al-Qods ne font que discréditer Mahmoud Abbas aux yeux des Palestiniens. Et, de là, raviver les tensions entre les différentes factions qui commencent à demander des comptes à ce dernier. Celui-ci qui préfère gagner encore un peu de temps pour rencontrer les Américains et par la suite prendre les décisions adéquates.
… et les échéances électorales
Parmi les autres hantises qui perturbent le président de l'Autorité palestinienne, les échéances des élections législatives qui se dérouleront dans quelques mois. Ariel Sharon est conscient de ce fait et agit en conséquence. Il veut même jouer sur les contradictions palestiniennes et sur les craintes du Fath d'un raz-de-marée effectué par le mouvement Hamas, à l'instar des récentes élections municipales. De ce fait, les observateurs israéliens et palestiniens connus pour leur neutralité et leur objectivité, estiment qu'Ariel Sharon ne veut aucunement, dans les circonstances actuelles, négocier avec les Palestiniens le statut final, selon les termes de la “Feuille de route”.
En dépit de ce constat, ces observateurs soulignent qu'une partie du pouvoir palestinien dont entre autres, le Premier ministre, Ahmed Qoreih, ne veulent pas trop se rapprocher des Israéliens, notamment à la veille de ces élections législatives. Ce qui n'est pas de l'avis de Mahmoud Abbas qui considère ce comportement politicien comme une erreur monumentale. Surtout qu'il permettra à Sharon de mieux organiser ses priorités après le bras de fer qui l'a opposé à certains leaders du Likoud au moment du vote sur le retrait de Gaza.
Depuis peu, les Palestiniens remarquent qu'une contre attaque est en train de se mettre en place contre Abou Mazen. Après Ahmed Qoreih et Farouk Kaddoumi, c'est au tour du prisonnier, le leader du Fath, Marwan Barghouti de s'exprimer. Ce dernier a, la semaine dernière, adressé une lettre à ses compagnons à la veille de la réunion du Comité central du Fath selon laquelle il défie l'appel d'Abou Mazen à mettre fin à l'Intifada armée. Barghouti considère dans sa missive qu'un tel acte pourrait briser le Fath sans pour autant apporter du concret.
Autre souci pour Mahmoud Abbas, le rapprochement en cours des Etats- Unis au mouvement Hamas. Le chef de l'Autorité palestinienne n'arrive pas à comprendre les raisons qui sont à l'origine des rencontres qui sortent de l'ordinaire, tenue à Beyrouth il y a deux semaines entre un groupe d'experts américains dont deux des anciens de la CIA et des grands responsables du Hamas et du Hezbollah libanais. La partie américaine a laissé entendre à la fin de ces rencontres que celles-ci ne pourraient se faire sans le consentement de l'administration américaine.
Dans cette foulée, Abou Mazen craint d'être trahi à la fois par les Américains que par les siens. Il n'hésite pas à répéter devant ses proches dont, entre autres, Nabil Amr, qu'il serait peut-être plus raisonnable de réfléchir à une sortie par le haut si les manœuvres et les provocations émanant de son propre camp se poursuivaient d'ici les élections législatives ; ce, alors qu'Ariel Sharon continue à mettre ses différents plans à exécution, l'isolation d'Al-Qods en premier.


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