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Quatre questions à Najat Mjid...
Publié dans La Gazette du Maroc le 01 - 07 - 2002

“Battante”, elle œuvre depuis des années pour la réintégration des enfants en situation précaire. Najat M'jid, Présidente de l'Association “Bayti”, connaît les enfants de la rue et se bat incessamment pour leur offrir le gîte, l'écoute le “Bayte” qui leur manquent tant. La prostitution des mineurs, elle la côtoie ,
la connaît et la combat.
La Gazette du Maroc : que fait “Bayti” pour aider et orienter les “prostituées mineures” et comment procède-t-elle?
Najat Mjid : BAYTI, à travers une analyse holistique de la situation de chaque jeune en situation de rue, propose une approche psycho-sociale personnalisée. Les jeunes vivant en situation de rue sont exposés aux abus et violences sexuels commis par d'autres jeunes ou des adultes. En ce qui concerne la prostitution, il faut distinguer 2 formes :
* Prostitution occasionnelle, liée à la survie de ces jeunes
* Prostitution métier, qui devient une vraie source économique.
Que fait BAYTI avec ces jeunes ?
Ecoute active, résilience (renforcement des compétences), art thérapie, focus group, jeux de rôle, en vue d'amener le jeune progressivement à exprimer tous les non-dits ; respect du jeune et non-jugement; revalorisation et réhabilitation du jeune ; travail sur la ré-appropriation du corps , élaboration d'un projet de vie (réponses innovantes) ; sensibilisation aux MST, aux grossesses précoces ; plainte contre les exploitants ou proxénètes, travail avec les familles : sensibilisation, guidance parentale; mise en œuvre du projet de vie de chaque jeune et suivi consolidant des jeunes très fragilisés par les violences sexuelles, en vue de prévenir la rechute.
Quel est le bilan dressé par “Bayti” concernant la prostitution des mineurs ?
Nous préférons utiliser le terme d'exploitation sexuelle de mineurs et non de prostitution car elle comporte une connotation de consentement et de culpabilisation. Or, tout jeune âgé de moins de 18 ans est considéré comme mineur (Convention des droits de l'enfant, ratifiée par le Maroc en 1993) ayant droit à la protection et non à la sanction. Les mineurs en situation de rue sont plus exposés à l'exploitation sexuelle car livrés à eux-mêmes sans protection ; étant dans la survie et dans la carence affective, ils sont la proie facile de proxénètes, de pédophiles. L'impact sur ces jeunes est très lourd : déni de soi, automutilations, toxicomanie, comportements asociaux, MST, grossesses précoces, marginalisation... En 7 ans de travail dans la rue, nous avons vu croître de façon alarmante le nombre d'enfants victimes de violences ou d'exploitation sexuelle. Une recherche-action ciblant cette problématique est en cours.
Que peuvent apporter la société civile et les autorités publiques pour remédier à cette situation ?
Pour remédier à cette problématique, il est impératif de mettre en œuvre une approche locale intégrée et multidisciplinaire, dans un cadre de partenariat, avec identification des rôles de chaque intervenant :
* Autorités locales :politique de proximité avec médiation sociale
* Familles: responsabilisation, éducation, pouvoir économique
* Espaces jeunes dans les quartiers
* Ecole accessible à tous avec programmes de qualité
* Formation professionnelle innovante et en adéquation avec le marché de l'emploi
* Police, justice : espace pour enfants ; crédit donné à la parole de l'enfant ; assistance médico-psycho-légale gratuite ; sanction lourde de tout exploitant
* ONG : approche professionnelle avec équipe multidisciplinaire dûment formée, considérant le jeune comme partenaire et acteur de son projet de vie.
Propos recueillis par


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