Un résultat net de 1,7 milliard de dirhams, pour le Crédit populaire du Maroc (CPM), des réalisations qui dépassent de loin les objectifs pour la Banque centrale populaire (BCP). Cela ne prouve qu'une seule chose : le commis de l'Etat, Omary, est plus banquier qu'il n'y paraît. En 2005, le CPM réalise le résultat net le plus important de tout le secteur avec 1,69 milliard de dirhams, soit une progression de 128% par rapport à 2000 et 31% par rapport à 2004. le Crédit populaire confirme qu'il mérite amplement la confiance que des milliers d'actionnaires avaient portée sur elle en 2004. Elle affirme par la même occasion qu'elle est loin d'avoir dit son dernier mot dans la course pour le leadership du secteur qui l'oppose à son concurrent Attijariwafa bank. Selon bien d'autres indicateurs, la banque est en tête de peloton, bien qu'en ce qui concerne les crédits à l'économie et les fonds propres c'est la banque de l'Ona qui passe devant. Nourredine Omary a beau expliquer qu'il s'inscrit plus dans une logique de partenariat plutôt que d'hostilité avec Attijariwafa bank, la presse n'a pas manqué de revenir d'une manière ou d'une autre sur cette opposition. Quoi qu'il en soit, le PNB de la BCP demeure le plus important du secteur avec 5,8 milliards de dirhams en 2005, contre 5,6 en 2004, soit une progression de 3,5%. Les dépôts de la clientèle cumulent un encours de 98,7 milliards de dirhams, en hausse de 11,4% et classent le CPM toujours à la première place. Pour réaliser une telle hausse, notamment au niveau du PNB, il a fallu être très agressif sur le plan commercial en gagnant de nouveaux et octroyant de nouveaux crédits. En effet, comme le souligne le PDG de la Populaire, "les taux sont plutôt inscrits dans une tendance baissière". Pourtant, en le faisant, les banquiers d'une manière générale et le Groupe banques populaires en particulier courent le risque d'avoir un portefeuille malsain. La BCP a cependant échappé à ce danger. La notation de Standard&Poor's au titre de l'exercice 2005 en est une bonne preuve. Cet institut de notation a en effet revu à la hausse son appréciation de la santé financière du groupe la faisant passer de BB/positve/B à BB+/Stable/B. Ce n'est là qu'une preuve parmi d'autres de l'excellence du management de la banque, dans un contexte très concurrentiel. En effet, la BCP a parachevé la réforme du CPM avec la mise en place du comité directeur en janvier 2005. D'ailleurs, c'est ce qui a permis de lancer rapidement d'autres chantiers. De même, les Banques populaires régionales ont gagné en autonomie entretenant désormais des relations cadrées et équilibrées avec la banque centrale. Dans le même ordre d'idées, les synergies ont été renforcées au niveau du groupe, toutes entités confondues, qu'il s'agisse de la BCP, des BPR ou des filiales. Nourredine Omary n'a pas attendu pour mettre en œuvre le plan de développement 2006-2008 de la banque. A travers ce dernier, la Populaire a redéfini la relation avec la clientèle lui permettant d'avoir droit à des produits mieux pensés et correspondant parfaitement à ses besoins. Ceci ne s'est pas fait en laissant de côté le cadre de la législation bancaire. Puisque les chantiers de Bâle II, introduisant de nouvelles normes de prudence et de diffusion de l'information financière ont été lancés. En 2007, la Populaire compte bien être au diapason des standards les plus stricts du secteur. La BCP cotée à la bourse de Casablanca et organe central du groupe, quant à elle, a enregistre un produit net bancaire (PNB) de 778 millions de dirhams, contre 907 millions en 2004. Il s'agit d'un recul de 14%. Cependant, la BCP avait prévenue de cette baisse qui s'explique notamment par des éléments exogènes et le chiffre dépasse les provisions initiales qui étaient de 713 millions de dirhams. De plus, cette baisse n'a pas empêché le résultat net de croître à l'image des autres indicateurs. Ce dernier s'établit ainsi à 419 MDH, soit une hausse de 6% par rapport à 2004 et de 11% par rapport aux objectifs qui étaient d'enregistrer 377 MDH. D'ailleurs, sur la période 2000-2005, le résultat net a été multiplié par 2,26. En fait, la différence entre les deux tendances s'explique par la faiblesse de la hausse des charges d'exploitation qui ne se montent qu'à 889 millions de dirhams. La Banque continue d'avoir d'importantes ambitions qui concernent non seulement sa rentabilité, mais également son engagement en tant qu'acteur majeur pour le développement économique du Maroc. Ainsi, la Banque populaire compte bien consolider son leadership dans le secteur bancaire en améliorant ses parts de marché dans tous les domaines d'activités. Les autres banques de la place sont donc averties. Et il faut rappeler que ces dernières lorgnent depuis toujours sur ce qui était la chasse gardée de la Populaire, en l'occurrence le segment des Marocains résidant à l'étranger. Par ailleurs, la banque compte aussi moderniser son approche à l'égard de l'entreprise, qu'il s'agisse de la très petite, ou encore des moyennes et des grandes. De même, elle envisage de mettre en avant ses atouts concurrentiels pour défricher de nouvelles potentialités de développement. Et Omary contredit aujourd'hui ceux qui pensaient que les possibilités de croissance externes avaient été épuisées pour les banques. Bien entendu, il ne s'agira guère d'acquérir une concurrente. Plus rien n'est à vendre dans le secteur. Il s'agira donc d'aller vers d'autres en prenant des participations et en lançant des fonds d'investissement. Niveau de réalisation des objectifs de la BCP Réalisation 2005 Taux de réalisation Produit Net Bancaire 778 109,00% Charges Générales d'Exploitation 889 98,40% Coefficient d'exploitation 12,10% -8,1 pts Résultat Net 419 111,10% Indicateurs de performance du CPM Dépôts de la clientèle 98 764 + 11.4% Crédits à l'économie 49 890 + 6,6% Produit Net Bancaire 5 430 + 4.2% Résultat Brut d'Exploitation 3 040 + 17.8% Résultat Net 1 527 + 31%