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Scandale de l'Orphelinat de Aïn Chock : Les juges dans l'impasse
Publié dans La Gazette du Maroc le 08 - 05 - 2006

Un énième report dans le procès des dix détenus dans le cadre de l'affaire de «détournement et de la dilapidation de deniers de l'orphelinat d'Ain Chock de Casablanca». C'est ce qu'a décidé le juge Mustapha Farès de la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca. La prochaine date est fixée, cette fois-ci, au 27 juin 2006. En attendant, les accusés crient leur innocence.
L'affaire de l'Orphelinat d'Aïn Chock n'en finit pas de traîner. Et pour cause. Le dossier est complexe. La justice aura du pain sur la planche pour trancher dans ce dossier que la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, présidée par le juge Mustpaha Farès, vient de reporter pour la énième fois, en se réservant deux mois de réflexion, avant de s'attaquer au fond du sujet. Sur un ton calme et avec des mots précis, le juge Farès rappelle les chefs d'inculpations retenus contre les accusés, avant de renvoyer l'examen de l'affaire au 27 juin 2006. Ce jour-là, les dix détenus, accompagnés de leurs avocats, étaient tous présents, assis sur le banc des accusés. Ils ont pour noms : Mohamed Kassi, directeur de l'association, Abdelmounaïm Saber,
son adjoint, Mohamed Noureddine Alaoui, responsable des ressources humaines, Lahcen Ridouane, responsable du service financier, Mohamed Filali Boubrahimi, responsable de l'économat, Tahar Marfouk, ancien comptable, Mohamed Hakim Loulidi, secrétaire général ainsi que Driss Ferah, Mohamed Raghib et Chouhaid Touhami. Les chefs d'accusations retenus contre eux sont : «détournement et dilapidation de biens publics, mauvaise gestion ainsi qu'irrégularités et dysfonctionnements dans les comptes comptables de l'association». Des accusations gravissimes punies sévèrement par la loi, à l'image du procès d'Abdelmoughit Slimani, l'ex-président de la CUC qui semble avoir valeur d'exemple, condamné, tout récemment, à 10 ans de prison ferme, avec saisie de ses biens, dans une affaire similaire. Sauf que dans cette affaire, confie un avocat de la défense, la preuve de la culpabilité des détenus n'est pas encore établie, malgré une année d'instruction confiée au juge d'instruction Jamal Serhane, dont le rapport est similaire aux conclusions de la BNPJ.
Contre rapport d'innocence
À l'unanimité, les prévenus récusent donc tout ce qui a été rapporté par la BNPJ et le juge d'instruction, Jamal Serhane.
Leurs avocats se révoltent quant à la manière avec laquelle s'est déroulée l'enquête judiciaire qui n'apporte rien de concret quant à la culpabilité ou non des prévenus. « À aucun moment le juge chargé de l'affaire n'a conclu, preuves à l'appui, à la culpabilité des accusés. Les deux dossiers se ressemblent pratiquement. On a repris les mêmes reproches et les mêmes conclusions basés sur les dires des témoins, alors que les investigations menées par le juge d'instruction ont duré un an environ», ajoute-t-il. Toute une polémique. La tâche paraît, d'emblée, titanesque et hasardeuse pour le juge, Mustpaha Farès, chargé de ce dossier. Comment prouver la culpabilité des détenus qui se considèrent comme de simples lampistes à qui on veut faire porter le chapeau de la mauvaise gestion de l'orphelinat de Aïn Chock?
C'est pratiquement le nœud gordien du dossier. Déjà, au niveau des familles des détenus, confie une source proche du dossier, un contre-rapport de 300 pages, images à l'appui, a été déposé au Secrétariat particulier du Souverain. Celui-ci montre que le bâtiment délabré qui a causé la colère royale est une annexe détachée de l'Orphelinat et squattée par des délinquants qui agressaient régulièrement les 700 pensionnaires de l'orphelinat qui vivaient, eux, dans des conditions tout à fait correctes. Cette situation, explique un avocat de la défense, avait fait l'objet de nombreuses lettres aux autorités locales, leur demandant de faire évacuer l'annexe. Mais les autorités n'avaient jamais bougé le petit doigt.
Transgression des lois et de la morale
Du côté de l'accusation, une chose est sûre. Les faits sont là. Et les accusés ne peuvent pas y échapper. D'abord, les conclusions
de plusieurs inspections, aussi bien celle de l'Inspection générale des Finances (IGF) que celle de l'entraide nationale, établissent qu'il existe bel et bien des trous dans la comptabilité de l'association de bienfaisance d'Aïn Chock. En gros, ce sont des manipulations financières sur fond de détournements de l'argent d'un orphelinat créé en 1927, grâce à des bienfaiteurs locaux dont Mohamed Sekkat, décédé il y a deux ans. Il n'y avait même pas à faire d'enquête pour partir à la découverte des dysfonctionnements des comptes comptables de cette organisation caritative qui a toujours bénéficié des aides de l'Etat et aussi de quelques donateurs privés. Tous les actes délictueux, transgressant toutes les lois et toutes les morales, se déroulaient à ciel ouvert, au vu et au su de tous les intéressés et de tous les concernés. C'est ce qu'on appelle un complot du silence.
La mauvaise gestion est donc avérée et il appartient aux auteurs des détournements de deniers publics de prouver le contraire.


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