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Retrouver le cap
Publié dans La Vie éco le 15 - 09 - 2006


Le ras-le-bol face aux défaillances de la loi
devient si grand qu'on donnerait sa voix au diable
si cela pouvait permettre une remise à flot
de la justice et un retour de l'honnêteté dans
les rapports sociaux.
L'été s'est achevé mais, la canicule persistant, la plage de Aïn Diab ne désemplit pas. Après une marche en bord de mer, un couple remonte vers la corniche. Arrivée en haut de la dune, la femme s'arrête pour remettre ses baskets. Ses pieds étant remplis de sable, elle tente avec les moyens du bord de les essuyer. Au loin, un cafetier s'affaire à la mise en place de sa terrasse. Ayant aperçu le couple, il lui fait de grands signes. Un moment surpris, ce dernier comprend qu'il lui propose de l'eau. De l'eau pour que la femme puisse se laver les pieds avant de se rechausser. L'époux va vers l'homme qui lui tend une bouteille dûment remplie du précieux liquide. Le tout avec un large sourire et des vœux pour la journée.
Voilà un acte totalement désintéressé, mû par le seul désir de rendre service. Quels sont les pays au monde où il est encore loisible de croiser de tels comportements ? Sans trop s'aventurer, on peut répondre avec assurance qu'ils ne sont pas foule. Quand les étrangers viennent en visite au Maroc, la première des qualités que la plupart s'accordent à reconnaître aux Marocains, c'est leur gentillesse. Et c'est vrai. Quoi que nous puissions dire de nous-mêmes – et Dieu sait si nous excellons en matière d'auto-flagellation -, les gens, dans ce pays, sont, en règle générale, gentils. Ils sont culturellement portés à être aimables et serviables. Cet homme qui, spontanément et gratuitement, vous propose de l'eau alors que vous ne lui avez rien demandé, reproduit des us inscrits depuis la nuit des temps dans la mémoire collective. Son comportement relève de la même générosité que celle, par exemple, rencontrée à la campagne auprès des paysans les plus démunis. Pour l'inconnu qui passe et que l'on ne reverra peut-être plus jamais, on tuera l'unique poule que l'on possède.
Pourtant, ce même Marocain sera aussi ce chauffard invétéré à qui l'on doit des hécatombes épouvantables sur les routes, ce fonctionnaire morose qui ne vous accordera pas un regard si vous ne lui glissez pas le billet, ce margoulin qui vous gruge à la première occasion. De plus, aujourd'hui, l'actualité nous apprend régulièrement que l'enfant du pays s'est trouvé une nouvelle vocation, celle d'œuvrer activement à l'envoi des mécréants en enfer. De cet homme au large sourire qui vous offrirait sa chemise à l'individu au regard sombre qui ne pense qu'à vous expédier dans l'au-delà, quel rapport ? Que s'est-il passé ? Quelle méchante sorcière, d'un coup de baguette maudite, s'est-elle, à notre corps consentant, employée à opérer cette métamorphose ? Le désarroi saisit devant l'étendue des dégâts subis par cette société au point de faire du désir de la quitter le rêve le plus largement partagé par les plus jeunes de ses membres. Où que l'on tourne la tête, on enregistre dérives sur dérives. Devant ce corps gangrené, les donneurs de leçons invétérés n'osent même plus leurs habituels «il n'y a qu'à…» ou «il suffirait de…». Parce que, malheureusement, devant la profondeur du mal et la complexité des problèmes, un «il n'y a qu'à» ne saurait suffire. A part un, le sésame par lequel l'impossible pourrait se muer en possible. Deux verbes le déclinent : vouloir et y croire. La volonté de ceux qui dirigent, associée à la foi de ceux qui sont dirigés. Dans un sursaut national, on verrait ainsi gouvernants et gouvernés s'engager côte à côte dans la construction d'une nouvelle route de l'espoir.
Mais ce sursaut salutaire, d'où pourrait-il venir? Qui serait en mesure de l'insuffler ? A l'horizon, les nuages demeurent lourds et, telle sœur Anne à sa fenêtre, on ne voit âme qui approche. Alors, en désespoir de cause, même dans les milieux peu enclins à céder à ces sirènes-là, les regards commencent à se tourner vers la seule force politique à garder le vent en poupe, celle de Saâdeddine El Othmani et de ses compagnons. L'idée que eux pourraient réussir à endiguer les maux dont souffre le pays fait son chemin. Le ras-le-bol face aux défaillances de la loi devient si grand qu'on donnerait sa voix au diable si cela pouvait permettre une remise à flot de la justice et un retour de l'honnêteté dans les rapports sociaux. Pourtant pas plus le PJD que les autres ne dispose de baguette magique pour résoudre la masse infinie des problèmes posés. Mais lui, à la différence des autres, sait créer l'illusion du possible. Il a l'utopie de l'heure avec lui. Et ses militants y croient, d'où leur force. En face, on avance en rangs dispersés et le regard brouillé. Perdu dans le brouillard, le cap échappe à la vue. Pourtant, il est là.
Il faut le retrouver.


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