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Le manque d'argent, c'est l'argument des paresseux !
Publié dans La Vie éco le 22 - 02 - 2010

Un budget de 340 MDH destiné à deux rubriques : le fonctionnement et l'investissement
Les besoins d'équipement de lecture publique toujours insatisfaits.
Des ateliers d'écriture durant toute l'année pour être en contact avec le livre.
Ecrivain, professeur de philosophie, auteur bilingue de notoriété internationale, Bensalem Himmich a été nommé ministre de la culture en juillet 2009 succédant ainsi à Touria Jabrane. Il est aussi détenteur de plusieurs prix littéraires dont le prix Najib Mahfouz en 2002 et le Prix Sharjah-UNESCO en 2003 pour l'ensemble de son œuvre. Parmi ses œuvres majeures, «Le savant» qui retrace la vie d'Ibn Khaldoun, «Le calife de l'épouvante» et «Au pays de nos crises»… Sept mois après sa nomination à la tête du ministère, M. Himmich répond aux questions de La Vie éco.
Parlons d'abord actualité et donc Salon international de l'édition et du livre. Pourquoi avez-vous supprimé le commissariat général du SIEL ?
Je pense que lorsqu'on veut déresponsabiliser les gens, on crée plusieurs champs de décisions. Si j'ai supprimé le commissariat, c'est pour avoir un seul interlocuteur, en l'occurrence l'Office des foires et expositions de Casablanca, (OFEC) représenté par Aziz Alami. C'est lui qui se charge de tout et qui sous-traite pour nous. Tous les problèmes qui se sont posés par le passé venaient de là, c'est à dire des responsabilités diffuses. Ce salon a été organisé en partenariat avec le ministère des marocains résidant à l'étranger et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
Ensemble nous avons activé des groupes de travail autour de la logistique, la communication, les tables rondes… Nous avons accordé nos violons. Ça va être la marque significative de ce salon dont la surface a été augmentée de 25% par rapport à l'année dernière.
25 000 m2, chapiteaux compris, avec une surface couverte de 11 000 m2.
Quel sera le coût du SIEL ?
Jusqu'à présent, et s'il faut faire une estimation, je dirai que le coût global s'élève à 9,5 millions de DH. Ceci dit, nous sommes trois partenaires. Nous avons presque divisé ce montant par trois. Mais nous ne sommes pas au bout de nos comptes, il y a toujours des imprévus et ça peut augmenter. Nous avons aussi une dizaine de sponsors et de mécènes qui ont répondu à notre appel.
Le ministère de la culture n'a pas beaucoup de ressources financières. Moins de 1% du Budget d'Etat, dont la moitié est engloutie par les dépenses de fonctionnement. Comment promouvoir la culture avec un tel budget ? Il était prévu une augmentation de 10% pour l'année 2010. Mais ça ne s'est pas fait..
Pour arrondir je dirai que nous disposons de 340 MDH, destinés à deux rubriques, à savoir le fonctionnement et l'investissement. Pour les investissements nous pouvons demander des rallonges lorsqu'on estime que le budget n'est pas suffisant. Il y a aussi moyen de faire appel aux sponsors et aux mécènes. Il ne faut pas se cacher derrière l'argument de manque d'argent pour ne rien faire. Ce n'est ni dans mon tempérament ni dans ma politique culturelle. C'est l'argument des paresseux. J'irai chercher la croissance, j'irai chercher l'argent chez les gens qui en ont. Rien que pour le Salon du livre nous avons eu une dizaine de sponsors. Il n'y a pas de problèmes d'argent…

Mais avec cela le secteur du livre va mal, les librairies ont du mal à tenir la tête hors de l'eau, que compte faire le ministère de la culture pour promouvoir le livre ?
Le ministère de la culture compatit, bien sûr, mais il n'y a pas que ce ministère à interpeller, il y a le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique. Nous essayons de comprendre d'abord les raisons de cet état de fait qu'on ne peut pas nier. Une fois l'état des lieux établi de façon très objective, scientifique, nous pourrons adapter les mesures nécessaires.
Cette réflexion a-t-elle été entamée ?
Oui, bien sûr, nous essayons de dégager quelques astuces, quelques procédés pour faire aimer le livre. J'ai lancé l'idée des Olympiades de la récitation. Je me suis adressé à M. Akhchichine et nous avons organisé un concours au niveau de toutes les académies. Apprendre les textes par cœur permet d'apprendre à la fois, la grammaire, la syntaxe, le vocabulaire…, les jeunes sont ainsi en contact avec le livre. Par ailleurs, j'essaye de voir les possibilités d'adapter le prix des livres provenant de France au lecteur marocain. Avec la bonne volonté on peut surmonter ces difficultés.
La lecture publique est le moyen le plus sûr pour accéder à la culture. Nous avons plutôt besoin de bibliothèques…
Dans toutes les villes il y a des bibliothèques, des librairies…, il n'y en a pas assez mais on ne peut pas dire que ça n'existe pas.
Même si la structure existe parfois…, l'offre ne suit pas. Les bibliothèques sont quasiment vides.
Nous avons toute une direction dont la vocation est le livre et l'édition. Elle encourage la publication des premiers livres, en les publiant et en les distribuant. Nous avons instauré le grand prix du livre. Les lauréats seront connus à l'occasion de l'ouverture du salon.
Pensez-vous à des ateliers d'écriture ?
Mis à part le volet de l'édition, nous avons en effet prévu de créer des ateliers d'écriture. On ne peut pas écrire si on n'a pas lu. A l'occasion du Salon du livre, il y aura une auteure libanaise qui va piloter cette idée avec les lauréats des Olympiades et réveiller ce qui sommeille en eux.
Allez-vous poursuivre cette démarche ?
Nous allons continuer et nous allons installer cette démarche dans la durée. Je n'aime pas faire les choses occasionnellement. Il y a une commission au niveau du ministère qui va s'occuper du suivi.

Les conservatoires sont dans un état de délabrement avancé. Avez-vous prévu de les réhabiliter ?
Le conservatoire de Rabat est en piteux état. Alors qu'allons-nous faire ? Nous allons interpeller le ministère de l'habitat, le ministère du commerce et des finances… Nous avons besoin d'un bon conservatoire avec des mélomanes, des musicologues et créer l'envie, le désir de musique et ça va se faire au courant de cette année.
Mis à part l'état de délabrement, les programmes ont besoin d'être revus dans les conservatoires. On y apprend de la musique occidentale, orientale, andalouse mais tout ce qui est musique ethnique, maghrébine, on n'y trouve aucune trace. Pour apprendre par exemple du rabab, on est obligé d'aller à Agadir chercher un maâlem…
A part le rabab que vous citez, on apprend à jouer au luth, au violon. Il y a des troupes de musiques andalouses, il y a même des troupes féminines. Mais effectivement il y a ce souci d'identité mais dans le sens ouvert du terme. Il faut revaloriser cette musique. Mais vous savez, les bons professeurs de musique, ça ne court pas les rues…

Ils sont surtout très mal payés…
Il y a là une grande injustice et je ferai tout pour la réparer. On trouve des professeurs de musique qui sont en fin de carrière et qui touchent à peine 2 100 DH par mois.
Allez-vous revoir leurs salaires. Est-ce une promesse ?
Tout à fait. On ne peut pas demander aux gens d'être créatifs sans leur en donner les moyens.
Quelle politique comptez-vous mettre en place pour développer le théâtre au Maroc ?
Nous octroyons des aides aux associations de théâtre mais nous avons nos critères. Il faut d'abord qu'elles fassent leurs preuves, il nous faut des garanties… Une association n'est appuyée que lorsqu'elle a bouclé sa deuxième année d'existence. Certaines troupes ont bénéficié de subventions et ont disparu par la suite sans rien apporter… Et puis, on ne peut pas satisfaire les demandes de tout le monde.

La difficulté justement c'est de prendre ancrage. Pourquoi ne pas octroyer des aides sur la base d'un projet ? Et si c'est possible à qui faut-il s'adresser ?
Oui, on peut faire ça exceptionnellement. Il faut s'adresser à la direction des arts. Il y a des comités de lecture formés à cet effet.
Pourquoi le septième art ne relève-t-il pas du ministère de la culture mais plutôt de celui de la communication ?
Je ne peux pas empiéter sur le terrain des autres. Les choses étant ce qu'elles sont, je peux faire des clins d'œil au septième art, c'est tout. C'est vrai que beaucoup de personnes me posent la question et sont complètement étonnées par cela. Mais cette situation remonte à loin, avant il n'y avait pas de cinéma (fiction), on allait dans les salles obscures pour regarder des documentaires, les infos…, ce qui relevait du domaine de la communication. En amont c'est ça et c'est resté ainsi…
Certains festivals bénéficient d'aide de la part du ministère, d'autres non. Quels sont vos critères de sélection ?
Pour organiser un festival, il faut s'adresser d'abord à la ville, c'est le Conseil de la ville, c'est la wilaya qui met la main dans la poche…, mais on peut bien sûr solliciter le ministère de la culture. A la direction des arts, nous avons des «festivalistes» qui ne s'occupent que de ça. Ce sont d'ailleurs deux femmes qui étudient les dossiers au cas par cas et si le dossier est solide, les aides sont octroyées.
Quel est votre souhait le plus cher en tant que ministre de la culture ?
J'en ai beaucoup. Le premier c'est que la culture soit dans tout. Ça doit devenir une sorte de levier au niveau des consciences, des prises de conscience, pour créer des désirs…, et donner sens à sa vie par la culture.


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