Le groupe OCP investira 52,5 milliards de dirhams en 2026 pour accroître sa production d'engrais et soutenir l'énergie propre    Royal Air Maroc ouvre une liaison directe Casablanca–Saint-Pétersbourg à partir de janvier 2026    Syensqo et UM6P créent un laboratoire d'IA agentique pour l'industrie durable à Benguérir    Inflation au Maroc : +0,4% sur l'IPC en septembre (HCP)    CAF Awards 2025 : U20s, local stars, and national team, Morocco shines across all levels    Mercato : Hakim Ziyech rejoint le Wydad Casablanca    Anass Salah-Eddine autorisé par la FIFA à représenter le Maroc    Casablanca : Deux morts et deux blessés dans l'effondrement d'une maison menaçant ruine    Casablanca : la police interpelle douze individus pour violences urbaines et dégradations de biens    Mariage de mineurs au Maroc en 2024 : 92 % sont non scolarisées, et 78 % en zones rurales    Nabila Mounib señala una «desviación» homosexual en los programas de alfabetización de las mezquitas    Industrie pharmaceutique : le Maroc exporte son premier médicament à base de cannabis vers l'Afrique du Sud    La Néerlando-marocaine Inez fière de prêter sa voix à l'hymne du Mondial U17 féminin    L'autrice marocaine Hajar Azell primée par la Grande mosquée de Paris    Dagvin Anderson/AFRICOM : « Le Maroc est un partenaire pivot dans la lutte contre le terrorisme et l'instabilité »    Le Roi met le texte de la Fatwa sur la Zakat à disposition du public    Football : Pierre Ménès dresse un constat lucide sur le Maroc    Maamma, Zabiri et Gessime : les nouveaux visages du football africain (ESPN)    Man City : Erling Haaland égale un record de Cristiano Ronaldo    Football : le Maroc accueille pour la première fois la Coupe du monde des entreprises    Conseil de gouvernement : quatre projets de décrets et des nominations à l'ordre du jour    Soutien à l'entrepreneuriat : Rabat-Salé-Kénitra met en avant ses atouts    Recherche scientifique : le moteur de l'innovation bridé par la bureaucratie    Casablanca : Budget, foncier et culture au menu de la session communale    Etude Meta : Instagram met en danger la santé des adolescents    Revue de presse de ce mercredi 22 octobre 2025    Tahla : un nouveau centre pour autonomiser les femmes rurales    Alphabétisation : Plaidoyer parlementaire pour une stratégie nationale intégrée    Cambriolage au Louvre: le préjudice évalué à 88 millions d'euros    Cour des Comptes : 55 affaires passibles de sanctions pénales transmises au Ministère public depuis 2021    Traces de la mémoire marocaine à El-Jadida    Décès du comédien Abdelkader Moutaa, pilier du théâtre et de la télévision marocains    Le coût total du nouveau statut des fonctionnaires de l'Education nationale dépasse 17 milliards de dirhams (ministre)    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    200 millions de dollars partis en fumée : le Liban isole davantage l'Algérie et réaffirme la marocanité du Sahara    Maroc–Mauritanie : pour une fédération de raison et de civilisation    Equipe Nationale U20 championne du monde : SM le Roi recevra les membres de l'équipe nationale U20 ce mercredi    Jeux vidéo et cinéma : Bensaïd prône un mariage stratégique au service de la création marocaine    Ils ont noyé Ben Barka dans la baignoire : extraits d'un livre-enquête inédit sur la disparition de l'opposant marocain    Le Roi ordonne un accueil grandiose pour les champions du monde U20    Sur Instructions de SM le Roi, la sélection nationale de football des moins de 20 ans, Championne du monde, se verra réserver, ce mercredi, un accueil digne des héros de cet exploit sportif historique inédit    +75% de précipitations estivales au Sahara d'ici 2100 (étude)    ONDA : El Mokhtar Dahraoui nouveau directeur de l'aéroport Rabat-Salé    Décès de l'acteur Abdelkader Moutaâ à l'âge de 85 ans    National Geographic : Rabat désignée comme ville incontournable à visiter en 2026    L'UE acte la fin des importations de gaz russe pour 2027    Libye : L'Espagne saisit 10 navires militaires destinés aux forces de Haftar    Doukkala en heritage: Une leçons de mémoire au féminin    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une nouvelle vision institutionnelle s'impose
Publié dans La Vie éco le 14 - 03 - 2011

Ni l'exécutif, ni le législatif, ni les institutions consultatives ne jouent, aujourd'hui, le rôle qui leur revient dans l'édification d'un Etat démocratique.
Le contraste entre la modernité du discours sur la réforme et l'archaisme des pratiques politiques alimente le scepticisme et accentue la défiance envers la classe dirigeante.
Dans un environnement régional en ébullition, la société marocaine est en attente d'une vision globale qui dessinerait une représentation de son futur institutionnel. Une vision qui impliquerait les forces vives de la nation dans la définition d'un cadre d'action porteur d'une ambition collective : celle d'un Maroc démocratique. Partons d'un constat : aujourd'hui le Maroc se trouve dans une situation de blocage politique. A cause de la faiblesse d'un pouvoir exécutif insuffisamment associé à la conception et au pilotage des politiques publiques. A cause également de la perte de crédibilité d'un pouvoir législatif, laminé par un abstentionnisme démobilisateur et un absentéisme irresponsable. A cause enfin de l'étendue des pouvoirs de l'institution monarchique.
Mais, en même temps, c'est un sentiment d'inquiétude qui prévaut sourdement dans la société. Parce que la concentration du pouvoir n'est pas synonyme d'Etat fort. Passé l'état de grâce, passé la phase de l'affirmation autoritaire, la monarchie risque de se trouver exposée au meilleur comme au pire. L'Etat, par ailleurs, est affaibli. Pourtant, les mutations des temps modernes nous montrent que nous ne pouvons pas nous passer d'un Etat moderne, démocratique, pour aborder sereinement les enjeux de notre avenir. Il est affaibli par les effets d'une césure entre l'autorité et la responsabilité qui entrave l'émergence d'une nouvelle culture politique où prévaut les valeurs d'efficacité, de transparence et de dignité. Comment en sommes-nous arrivés là ? Par la croyance que l'osmose entre la monarchie et le peuple dispense de la nécessité de corps intermédiaires dans la gouvernance du pays. Par la conviction aussi qu'en raccourcissant les circuits de la décision, la centralité devient une garantie de l'efficacité. Ces penchants ont été aggravés par le renoncement des partis à leur rôle. Les initiatives de reconfiguration de l'espace politique n'y ont ajouté que confusion et déstabilisation. Les partis sont désormais moins l'expression de la mobilisation des citoyens que des structures de conservation ou de relais du pouvoir. L'espoir d'une monarchie arbitre se dissipe devant le risque de dérive vers une monarchie populiste et partisane. Ce schéma, prenons-en conscience, est dangereux. Dangereux parce qu'il exprime une fuite en avant face à la nécessité d'une refonte institutionnelle. Dangereux aussi parce qu'il coupe la société de la classe politique, alimentant le risque d'explosion sociale. Ni l'exécutif, ni le législatif, ni les institutions consultatives ne jouent, aujourd'hui, le rôle qui leur revient dans l'édification d'un Etat démocratique. Le contraste entre la modernité du discours sur la réforme et l'archaïsme des pratiques politiques alimente le scepticisme et accentue la défiance envers la classe dirigeante.
Il y a urgence pour notre pays aujourd'hui à sortir de cette situation à travers une nouvelle démarche politique, celle de l'engagement dans une démocratie de la responsabilité. Affirmer les principes et valeurs démocratiques ne suffit plus. Il nous faut une nouvelle vision des équilibres institutionnels pour construire réellement un Etat de droit, un cadre démocratique de répartition des pouvoirs. C'est-à-dire un gouvernement autonome et aux prérogatives renforcées dans l'élaboration et la conduite de la politique publique, un développement des moyens d'action du Parlement en terme d'investigation, d'interpellation et de contrôle de l'exécutif, enfin l'affirmation d'un pouvoir judiciaire indépendant. C'est la mise en œuvre de dispositifs garantissant la responsabilité, la transparence et l'exercice des contre-pouvoirs, qui nous évitera l'irruption violente d'une jeunesse et d'un peuple qui désertent la scène politique. Nous avons besoin aussi d'une nouvelle vision pour la gouvernance de nos institutions locales. Une vision qui dépasse la conception de collectivités territoriales contrôlées par l'Etat. Une vision plus moderne, dynamique et différenciée, qui ne plaque pas un mode contractuel uniforme sur toutes les régions, mais qui reflète la diversité des situations, des besoins et des capacités. Dès lors, c'est d'un nouveau cadre contractuel entre l'Etat et les collectivités dont nous avons besoin pour une réelle démocratie de proximité, des compétences claires et des moyens adéquats. L'Etat doit, évidemment, demeurer un acteur fort pour assurer la cohésion territoriale et garantir l'égalité d'accès des citoyens aux services publics. En s'engageant dans une vision à la fois globale, équilibrée et cohérente, à l'échelle de la nation comme à l'échelle des régions, nos institutions politiques consacreraient le choix de la modernité institutionnelle comme horizon stratégique. La prospérité du Maroc, dans un environnement en turbulence, dépend de l'engagement politique pour une rénovation institutionnelle et de l'implication des citoyens dans sa détermination et mise en œuvre. Alors n'hésitons pas à nous inscrire dans cette perspective, pour ancrer partout les fondements de la démocratie, mobiliser les potentialités et préparer l'avenir de notre pays, dans une sérénité retrouvée.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.