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Marché de l'art : les peintres de l'abstrait rapportent de belles plus-values
Publié dans La Vie éco le 20 - 05 - 2011

Miser sur Jilali Gharbaoui, Miloud Labied, Ahmed Cherkaoui, Farid Belkahia, Mohamed Melehi, Mohamed Chebaa…, comme valeurs sûres. Les collectionneurs débutants peuvent investir sur des signatures montantes comme Mounir Fatmi, Mohamed Elbaz, Safa Erruas…
C'est actuellement le meilleur placement sur le marché de l'art. Les œuvres abstraites, d'artistes marocains, font l'objet d'une demande grandissante. Et suivant de près les goûts du moment, les maisons de vente tendent de plus en plus à faire la part belle à ce type d'œuvres lors de leurs ventes aux enchères. A ce titre, la quasi-totalité des lots proposés par la très active maison de vente, Compagnie marocaine des œuvres et objet d'art (CMOOA), lors de sa dernière vente aux enchères tenue le 14 mai dernier, consistait en tableaux de type abstrait.
En corollaire, les prix de ce type d'œuvres flambent. Les plus concernés par le mouvement haussier sont spécifiquement les pièces d'artistes ayant émergé entre 1955 jusqu'aux années 70, période figurant parmi les plus riches au Maroc sur le plan artistique, selon les critiques d'art. Dans le lot, Jilali Gharbaoui se distingue. L'artiste, qui a ouvert la voie de l'art abstrait marocain, a vu le prix moyen de ses tableaux augmenter en moyenne de 20% sur une année, selon les estimations de Chokri Bentaouit, gérant de la maison de vente Tanger Auction, établie à la ville du détroit. «Un Papier format raisin de Gharbaoui, datant des années 50 (période la plus recherchée) était valorisé entre 200 000 et 250 000 DH il y a un an, et atteint actuellement 350 000 DH», étaye le spécialiste. Mieux encore, en décembre dernier, une huile sur toile (64×98 cm) de 1967 signée par l'artiste, a trouvé preneur à 2,2 millions de dirhams lors d'une vente aux enchères, quand les experts la valorisaient tout au plus à 800 000 dirhams. Mais outre Jilali Gharbaoui, d'autres signatures se démarquent dans l'abstrait et figurent comme des valeurs sûres.
Il y a d'abord Miloud Labied, qui a vu le prix de ses œuvres se renchérir dans l'ensemble de quelque 20% en une année, selon les spécialistes. Une technique mixte de l'artiste adjugée 110 000 DH en 2009, trouve preneur actuellement à 350 000 DH. Plus encore, ce début d'année, une huile sur panneau (122×152 cm), de l'artiste, datée de 1972, a été adjugée 850 000 DH alors qu'elle n'était estimée dans la fourchette haute qu'à 600 000 dirhams. Pour davantage sécuriser tout placement sur cet artiste, les experts recommandent de posséder les œuvres des décennies 70 et 80 avec une mention spéciale pour les reliefs en polyester des années 70, figurant comme œuvres rares.
Ahmed Cherkaoui passe du simple au triple
Jouant dans la même catégorie que Jilali Gharbaoui et Miloud Labied, Ahmed Cherkaoui a vu lui aussi le prix de ses tableaux monter en flèche. Le Talisman Rouge, une œuvre datée de 1967 (année de la mort de l'artiste), pointait à 1,4 million de dirhams lors des dernières ventes aux enchères de la CMMOA, alors que les œuvres comparables de Cherkaoui étaient tout au plus valorisées autour de 400 000 dirhams il y a un an. Viennent ensuite Farid Belkahia, Mohamed Melehi ou encore Mohamed Chebaa, dont une acrylique valorisée 100 000 dirhams début 2010, trouve preneur actuellement pour le double. De manière générale, ces dernières signatures peuvent grimper jusqu'à 800 000 DH à l'instar des cuivres réputés de Belkahia. Et la liste des peintres abstraits qui figurent comme placements sûrs s'allonge encore pour inclure Ahmed Ben Driss El Yacoubi, Hossein Tallal, Mohamed Hamidi, Omar Bouragba, Mohamed Moa Bennani, Saad Ben Cheffaj ou encore Abdelkbir Rabi.
Les valeurs montantes sont plus intéressantes dans une optique de placement
En somme, dans la configuration actuelle du marché tous les peintres abstraits dont la signature est solidement installée offrent des possibilités de plus-values intéressantes, comme en atteste Rachid Chraïbi, propriétaire de la galerie d'art Marsam à Rabat, qui confie lui-même avoir récemment mis en vente une œuvre de Saâd Ben Cheffaj, évaluée par les experts entre 150 000 et 180 000 DH mais qui ne lui en a pas moins rapporté 430 000 DH.
Mais de cet inventaire, il ressort également que les signatures figurant comme valeurs sûres dans l'abstrait nécessitent un investissement minimal conséquent, d'au moins 200 000 dirhams, ce qui fait d'ailleurs qu'elles demeurent l'apanage des grands collectionneurs, comme le confirme d'ailleurs le gérant de la maison de vente Tanger Auction. «Ces acheteurs issus généralement des grandes familles marocaines développent une connaissance pointue des artistes et se mettent en quête de leurs œuvres les plus rares», explique en outre ce spécialiste.
Est-ce à dire que l'achat dans l'art dans une optique de placement est inenvisageable pour les budgets plus modestes ? Rien n'est moins sûr. Les collectionneurs aux moyens plus limités peuvent en effet se rabattre sur les signatures montantes. «C'est même la seule voie envisageable pour un collectionneur amateur souhaitant constituer un patrimoine d'œuvres dans une optique de placement», selon Fadel Iraki, collectionneur chevronné et passionné. Lui-même assure avoir débuté sa collection d'œuvres marocaines, il y a 30 ans, en achetant exclusivement des tableaux d'artistes contemporains. Ayant eu le bon flair, il se retrouve aujourd'hui à la tête d'un ensemble comptant plusieurs signatures parmi les mieux valorisées sur le marché. Quelles sont donc actuellement les artistes contemporains à suivre de près ? Pour en dresser une liste non exhaustive, les connaisseurs citent, toujours dans la mouvance abstraite, Mounir Fatmi, Mohamed Elbaz, Safa Erruas, Faouzi Laatiriss, Mahi Bine Bine, Yamou, Amina Benbouchta, Younes Rahmoun ou encore Zakaria Ramhani. Ce dernier, né en 1983, s'est fait remarquer il y a quelques mois avec son acrylique sur toile, Visage de ton Autre, adjugé 500 000 dirhams lors d'une vente aux enchères, contre une évaluation haute de 400 000 dirhams. Ce qui prouve, s'il en est, que les signatures montantes peuvent progresser très vite. D'autres spécialistes rajoutent encore à la liste des artistes à suivre de près, Hassan Bourkia, Hassan Chair ou Majida Khattari.
Cela étant, mis à part un engouement de plus en plus marqué pour l'abstrait, le marché semble se désintéresser des œuvres orientalistes. Celles-ci, faut-il le rappeler, battaient tous les records jusqu'à il y a quelques mois encore. A titre d'exemple, en 2009, l'huile sur toile Le Sultan du Maroc et son escorte, de Pierre Emilien Rousseau, a décroché le prix de 4,4 MDH lors d'une vente aux enchères, soit un million de plus que les estimations des experts. La même année, une autre valeur sûre de la catégorie, Majorelle, crevait aussi le plafond. L'huile sur panneau de l'artiste, L'Attente du caïd, kasbah de Taourirt trouvait preneur à plus de trois millions de dirhams quand les experts ne l'estimaient tout au plus qu'à 1,8 million de dirhams. Mais depuis cette vente remarquable, la machine semble être grippée pour les œuvres orientalistes. Certes, celles-ci continuent d'être présentes à profusion dans les ventes aux enchères. Mais les spécialistes s'accordent à dire que cette profusion est justement le signe que ces œuvres se vendent de moins en moins, car si elles trouvaient effectivement preneur leur offre se raréfierait. En effet, «le désintérêt des collectionneurs marocains pour l'orientalisme est une tendance lourde, qui ne pourrait changer qu'avec l'avènement d'une nouvelle génération d'acheteurs», estime Fadel Iraki. En outre, le collectionneur rappelle que même en cas de désaffection du marché pour un type d'œuvres, les pièces exceptionnelles échappent à la tendance dominante. Cette tendance justement, en dehors de toute considération de courant artistique, se caractérise par une propension continue à favoriser les artistes disparus de renom tels Mohamed Ben Ali R'bati, Mohamed Ben Allal, Ahmed Louardiri… Encore faut-il trouver leurs œuvres car elles ont été rapidement écoulées au lendemain de l'annonce de leur décès.


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