En phase de test depuis mars dernier auprès des agents maritimes, le système sera généralisé en juillet à l'ensemble des intervenants. Le port de Casablanca est désormais doté d'une plateforme pour le traitement électronique des opérations d'import et export. Le système national d'échanges de données informatisées (EDI), mis en place depuis mars dernier pour une partie de la procédure en cours, sera généralisé à partir de juillet prochain à tout le processus. Actuellement, plusieurs professions interviennent dans l'opération de traitement des marchandises à l'import comme à l'export. Cela va de la douane aux différents contrôles, sanitaire, industriel, agricole… en passant par les sociétés prestataires de services au sein du port comme l'Agence nationale des ports (ANP), les sociétés de manutention, de stockage… L'opérateur économique est ainsi appelé à procéder au dépôt de liasses de documents à tous ces services éparpillés dans l'infrastructure portuaire. Le processus est d'une telle complexité que le temps de traitement dure plus de 10 h en moyenne. C'est pourquoi les autorités portuaires ont conçu un système qui permet de simplifier la procédure et réduire le délai de dédouanement et de traitement des marchandises. Toutes les procédures liées à l'enlèvement et à l'embarquement seront dématérialisées Ce nouveau système mis en place par l'ANP est un guichet unique qui centralise toutes les procédures liées à l'opération d'import et d'export au sein de l'infrastructure portuaire. Et tout sera réalisé de manière électronique. Par exemple, au lieu d'aller directement chez les différentes parties concernées par l'opération d'import ou export, comme les services de contrôle de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ou ceux du ministère du commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies (MCINT) pour vérifier la conformité avec les normes nationales dans le domaine industriel, l'opérateur économique s'adressera désormais à cette plateforme pour traiter son dossier. Pour gérer le système, il a été décidé de créer une société baptisée Portnet dont le capital sera partagé entre les différents intervenants (voir encadré). Après Casablanca, il est prévu que le système soit généralisé à tous les ports de commerce du pays. Depuis mars dernier, la procédure est suivie par les agents maritimes qui traitent les conteneurs. Ces derniers effectuent, à travers la nouvelle plateforme, le dépôt de documents par voie électronique (documents des navires et manifeste). Le système sera étendu à la phase cruciale qui concerne le déclarant (transitaires et opérateurs économiques). Toutes les procédures liées à l'enlèvement et à l'embarquement seront dématérialisées, explique-t-on auprès de l'ANP. Ce système sera opérationnel à partir de juillet prochain. Pour le moment, il est à l'essai. Plus concrètement, et selon un cadre de la douane, les responsables de ce projet procèdent à des simulations, en partenariat avec des transitaires. Dans le même sens, une série de formations sera programmée pour les techniciens qui veilleront à l'application de la nouvelle procédure. Après cette étape, on passera à la dématérialisation des titres d'importation et d'exportation, de leurs domiciliations bancaires et de leurs procédures connexes. Et pour rendre la plateforme plus efficace, le ministère du commerce extérieur mettra en place un système qui permettra la connexion entre les différents intervenants et les ministères et organismes concernés. Une étude technique et fonctionnelle sera lancée à partir du 29 courant. «L'objectif est d'améliorer l'efficacité commerciale à travers la mise en place physique de la plateforme et sa connexion avec Portnet», explique-t-on auprès du ministère. Une fois la plateforme globale mise en place, il faudra «engager une action de sensibilisation pour inciter les agents maritimes à l'utilisation massive de Portnet». Les opérateurs économiques ont jusqu'au 3 octobre pour adhérer au nouveau système, délai au-delà duquel il ne sera plus possible de traiter des opérations d'import-export autrement. Pour le ministère du commerce extérieur, cette plateforme assurera «la fluidification du mouvement des marchandises dans ces infrastructures». L'Association des transitaires agréés en douane au Maroc (ATADM), acteur majeur de la communauté portuaire, est également optimiste. «Le nouveau système sera bénéfique parce qu'il permettra un traitement rapide, une meilleure traçabilité et un contrôle orienté de manière intelligente», commente son président Noureddine Lahmamssi. Les opérateurs espèrent ainsi que le délai de traitement sera conforme aux standards internationaux qui est de 6 heures en moyenne.