Le consul d'Algérie à Lyon refuse d'émettre des laissez-passer depuis un an selon la préfète du Rhône, tollé en France    Le conseiller spécial américain Massad Boulos salue l'attachement du Maroc à la stabilité régionale avant sa visite à Rabat    Fête du Trône : Trump réaffirme la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara    « 3+3 » Atlantique : Un nouveau format de coopération euro-africaine    Le Maroc... le plus ancien ami de l'Amérique et un pilier des relations historiques    Emploi: Le taux de chômage recule à 12,8%    Ports marocains : prédominance de l'activité de transbordement    Les livraisons de ciment progressent de 17,7 % en juillet au Maroc    Délais de paiement des EEP : une moyenne de 34,8 jours à fin juin    Blé tendre : les importations en recul    Interview avec Nacer Arji : « Le déploiement à grande échelle de l'e-Dirham présente plusieurs défis »    Hiroshima : 80 ans après, et « comme si de rien n'était »    Un avion reliant Barcelone à Essaouira atterrit en urgence à Malaga    CHAN 2024 / Arbitrage : Deux Marocains à la VAR aujourd'hui    Brahim Diaz préfère le Real Madrid aux offres saoudiennes    Abdellah et Zakaria Ouazane vont signer de nouveaux contrats avec l'Ajax    Qualifs. Afro Basket U16 2025 : Les Lioncelles et les Lionceaux visent le Rwanda ce lundi    Football régional - «La Nuit des Stars» : La Ligue Marrakech-Safi célèbre l'excellence    Brahim Diaz turns down Saudi clubs, renews with Real Madrid    Moroccan youth talents Abdellah and Zakaria Ouazane to sign new contracts with Ajax    Education Gloires et déboires d'une réforme à contre-la-montre [INTEGRAL]    Italie : Recherché pour terrorisme, un Marocain arrêté à l'aéroport peu avant son vol    Mauritania: ¿Ejerció Argelia presiones para bloquear el acceso a un medio de comunicación?    L'entreprise chinoise BlueSky High-Tech ouvre une filiale au Maroc pour affermir sa présence dans l'équipement énergétique    Sahara marocain : Trump siffle la fin de la partie    Le Maroc importe 15 000 tonnes de silicates et conserve 13 % des parts d'importation régionales dans la zone MENA    CHAN-2024 : La victoire contre l'Angola, résultat de la maturité tactique des joueurs (Tarik Sektioui)    Le Moussem Moulay Abdallah Amghare se pare de magnifiques sculptures de cheval et de faucon en vue de l'ouverture    CHAN-2024 : Le Maroc bat l'Angola (2-0)    Mauritanie : L'Algérie a-t-elle exercé des pressions pour bloquer l'accès à un média ?    Université de Boumerdès : Le gouvernement algérien évite de paraitre aux côtés du Polisario    Alerte météo : Vague de chaleur et averses orageuses de dimanche à vendredi    Législatives 2026 : Laftit tient deux réunions avec les dirigeants des partis politiques    L'écart salarial entre femmes et hommes au Maroc recule de 41,8 % à 25,4 % en zone rurale et de 8,3 % à 3,4 % en zone urbaine    Russie : un volcan entre en éruption pour la première fois en plus de 450 ans    Dakar : Abdoulaye Fall élu nouveau président de la Fédération Sénégalaise de Football    Températures prévues pour le lundi 4 août 2025    Espagne : un avion biplace abîmé en mer au large de Majorque    Comment les grandes ONG internationales entretiennent une grande conspiration du silence dans le cas Sansal, doublée d'une complaisance envers le régime algérien    Les fertilisants phosphatés animent les échanges économiques entre le Maroc et le Bangladesh, deux alliés indéfectibles    Maroc-Palestine : Aide humanitaire pour Gaza en denrées alimentaires et médicaments    En hommage à l'art et à la fraternité maghrébine : Le Syndicat Professionnels Marocain des Créateurs de la Chanson Marocaine célèbrent la fête du trône en Tunisie    Diaspo #400 : De Paris à Sydney, Jamal Gzem met en image les histoires humaines    Festival des Plages Maroc Télécom : Réussite de l'Edition Spéciale Fête du Trône    MAGAZINE : Ozzy Osbourne, les ténèbres à bras ouverts    Casablanca accueille la 1ère édition du festival AYTA D'BLADI    «Vallée des vaches» : Le Maroc documente des gravures bovines inédites à Tiznit    Disparition : Hassan Ouakrim, doyen de la culture marocaine aux Etats-Unis, n'est plus    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Comme une chanson douce
Publié dans La Vie éco le 30 - 01 - 2012

On sait qu'il y a la journée commémorative de ceci et celle de cela. On peut même dire qu'il y a bien plus de journées à célébrer qu'il n'y a de jours dans un calendrier. Du coup, on entasse les anniversaires et au rythme où vont les choses, on célébrera, par exemple, le même jour, la journée de la terre, de la mer et du ciel.
«Attaché court au piquet de l'instant». En très peu de mots tout est dit. C'est Nietzsche et c'est dans le Gai savoir. Nombre d'intuitions fulgurantes de ce philosophe de l'indépendance et de la libération sont devenues des aphorismes chargés de bon sens. Non pas ce bon sens commun dont on couvre un quotidien que l'on veut simple et anodin, mais celui qui résiste et s'oppose au mauvais et faux sens que produisent les gens qui pensent quand ils s'égarent. Alors ne nous égarons pas et restons attachés «court au piquet de l'instant». On ne se lancera pas dans un exercice du Bac philo en commentant cette citation philosophico-poétique. Quoique la tentation soit grande de retrouver les sensations d'angoisse juvéniles du bachelier au moment du Bac. Une copie gribouillée laborieusement en veillant au fameux plan en trois parties en plus de l'introduction. Je ne sais pas si l'on enseigne encore dans nos lycées appauvris cette règle d'or qui veut que toute réflexion se décline en une argumentation tripartite : thèse, antithèse, synthèse. Et… foutaise, ajouterait-on aujourd'hui.
On peut, si l'on veut s'amuser, lire cet attachement au piquet de l'instant comme le carpe diem d'Horace dans les Odes où il conseille de se contenter de vivre et jouir de l'instant parce que la vie est courte. Tendance hédoniste, diront les uns, vision courte, penseront d'autres. En vérité, nous sommes tous attachés au même piquet de l'instant, mais tout dépend de la longueur de la corde. Nous sommes tous les chèvres de Monsieur Seguin, mais certaines sont attachées par des cordes un peu plus longues et peuvent donc gambader un peu plus loin. Et puis il y a le loup, me dit l'autre qui se remémore aujourd'hui ce conte étrange et étranger et qui se demande maintenant après des années : «Et puis c'est qui déjà ce mec, ce Monsieur Seguin, là.. ?». Qui dira le tort des textes extraits de leur contexte ? C'est vrai que l'on n'a jamais su qui était Monsieur Seguin alors que l'on savait tout sur sa chèvre, laquelle se fera dévorer par le loup. Nous autres avions une autre histoire de désobéissance en arabe dans le texte mais pas le contexte. C'est dans un conte encore plus débile à propos d'une mère de pigeons qui mit ses petits en garde contre les prédateurs et leur déconseilla de quitter leur nid pendant son absence. «Ommo al hamami qalat lahoum la takhroujou/ fadahikou mine qawliha wa lam youbalou bilkhatar…». Bref, ils ont désobéi et ils se sont faits bouffer par… qui déjà ? Si ça se trouve, par le même loup qui avait dévoré la chèvre de Monsieur Seguin. Comme quoi, les bons contes, comme les mauvais, ne font pas toujours de bons avis. Voilà qui nous éloigne de Nietzsche et de son Gai savoir. Mais, ma foi, ça fait du bien de quitter, comme dirait un autre philosophe, les sommets arides de la pensée pour aller brouter et gambader avec la chèvre de Monsieur Seguin dans les vallées verdoyantes de la connerie. Bon, d'accord, le philosophe (Wittgenstein) ne l'a pas dit tout à fait comme ça, mais le sens y est et c'est l'essentiel.
Restons dans le temps et l'instant pour marquer une nouvelle journée dans le calendrier des anniversaires et commémorations. On sait qu'il y a la journée commémorative de ceci et celle de cela. On peut même dire qu'il y a bien plus de journées à célébrer qu'il n'y a de jours dans un calendrier. Du coup, on entasse les anniversaires et au rythme où vont les choses, on célébrera, par exemple, le même jour, la journée de la terre, de la mer et du ciel. (Et des oiseaux ?). Une autre façon, peut-être, de rester «attaché court au piquet de l'instant». Et puis il y a les journées inventées après des études scientifiques et sérieuses comme celle que le journal anglais, Daily Mirror, vient de rapporter. En effet, faisant suite à cette étude, le quotidien précise que la journée du 16 janvier est celle de la mélancolie et des idées noires chez les Britanniques. En clair, si l'on ose dire, à cause d'un ciel bas et lourd, des résolutions à prendre, des déclarations fiscales et autres assurances à contracter, du froid et de bien d'autres vicissitudes, les gens dépriment, se portent pâles pour ne pas aller travailler… Bref, ils ont le moral dans les chaussettes. C'est vrai que contrairement aux journées traditionnelles, il n'y a pas grand-chose à célébrer. Cependant, l'étude en question propose quand même des idées et des activités pour remonter la pente ou se préserver contre la mélancolie ambiante. D'abord, s'approcher au maximum des fenêtres dans les bureaux et chez soi pour capter la lumière du jour ou le peu qui s'en dégage. Aller en vacances dans les régions ensoleillées, pour ceux qui en ont les moyens et le loisir, cela va sans dire. Sur le plan culinaire l'étude conseille, curieusement et uniquement aux Britanniques âgés de 18 à 35 ans, une spécialité de pâtes italiennes: les lasagnes. Cela veut-il dire que les plus vieux et les plus jeunes peuvent broyer du noir ? Melancholy day. ça vous a un petit air d'une chanson des Beatles des années 60, un peu comme si elle avait préfiguré Let it be, cette belle et douce chanson pleine d'espérance qui a bercé tous ceux qui sont restés, malgré tout, attachés court au «piquet de l'instant».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.