Homologation des produits phytopharmaceutiques, inspections sur le terrain, analyses en laboratoire, sanctions... Le contrôle de la pastèque au Maroc repose sur un dispositif robuste. Suivez La Vie éco sur Telegram Derrière la pastèque marocaine, une machine sanitaire bien rodée. Le fruit répond aux normes de sécurité et de santé sanitaires fixées par l'ONSSA (Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires), qui, elles-mêmes, sont alignées sur les standards internationaux. L'utilisation des pesticides est donc strictement et rigoureusement encadrée. En effet, avant toute mise sur le marché, chaque pesticide destiné à la pastèque fait l'objet d'une évaluation scientifique qui repose sur des données toxicologiques, écotoxicologiques, analytiques, physico-chimiques et biologiques pour garantir l'efficacité et la sécurité d'utilisation. D'autant que les décisions d'homologation définissent les doses autorisées, les délais avant récolte et le nombre maximal de traitements afin d'assurer le respect des limites maximales de résidus (LMR) réglementaires sur les pastèques. Naturellement, seules les sociétés agréées par l'ONSSA peuvent soumettre des demandes d'homologation. Et pour assurer une transparence, l'Office publie sur son site la liste des pesticides homologués. Les missions de l'ONSSA ne s'arrêtent pas là. Un suivi post-homologation est réalisé. Une veille nationale et internationale est ainsi mise en place, afin d'identifier les substances actives qui ne répondent plus aux critères de sécurité. Depuis 2018, ce suivi a permis le retrait de 63 substances actives, entraînant la suppression de 411 produits commerciaux, ainsi que la restriction d'usage de 13 autres substances (limitation des cultures ou conditions d'emploi). Parallèlement à cela, l'Office veille à la régulation des distributeurs de produits phytopharmaceutiques utilisés sur la pastèque. En ce sens, les inspecteurs de l'ONSSA réalisent des contrôles annuels auprès des distributeurs agréés. Toute infraction constatée entraîne une verbalisation, un retrait du contrevenant de la liste des revendeurs autorisés, ou la suspension d'autorisations et autres sanctions dissuasives. Un contrôle sur le marché local, à l'export et à l'import Il faut savoir que ce contrôle strict des pesticides et de leurs résidus se fait aussi bien sur le plan national qu'international. Sur le marché local, des prélèvements sont réalisés dans les exploitations agricoles, les marchés de gros et les stations de conditionnement, pour ainsi effectuer des analyses dans des laboratoires accrédités, dans l'objectif de vérifier la conformité aux LMR. Sur ce volet, l'ONSSA a renforcé ses moyens de contrôle en faisant passer le nombre d'échantillons analysés sur le marché local de 710 en 2018 à plus de 5.700 en 2024, avec un objectif d'atteindre plus de 6.000 échantillons en 2025. Par ailleurs, chaque année, l'ONSSA élabore et met en œuvre des plans de surveillance, couvrant fruits, légumes, herbes aromatiques, y compris la pastèque. En cas de non-conformité, l'ONSSA procède au retrait immédiat des lots du marché et à la destruction des récoltes. Il adresse également des avertissements et des sanctions aux producteurs ainsi que des notifications aux distributeurs pour retrait du circuit commercial. Depuis le début de l'année 2025, ce sont pas moins de 106 procès-verbaux qui ont été dressés et plus de 3.300 kg de récoltes de fruits et légumes qui ont été détruits. À l'importation, tous les produits agricoles importés, fruits et légumes frais compris, font l'objet d'un contrôle systématique des résidus de pesticides. Si les lots sont jugés non conformes, ils sont refoulés vers le pays d'origine systématiquement. L'ONSSA a donc refoulé, depuis le début de cette année, 414 tonnes de produits agricoles. Le contrôle se fait également à l'export. Les pastèques marocaines destinées aux marchés étrangers sont soumises à des normes sanitaires rigoureuses. En 2025, aucune notification sur la pastèque marocaine destinée à l'export n'a été émise. Sur 503 notifications émises par le système européen RASFF sur l'ensemble des fruits et légumes importés, seules 6 concernaient le Maroc, soit moins de 1% du total. Ce faible taux de notifications atteste du haut niveau de conformité sanitaire des pastèques et autres fruits et légumes marocains.