La Cinémathèque de Rabat a accueilli, lundi soir, la cérémonie de clôture de la résidence panafricaine AYWA (African Young Women in Action). Pendant six semaines, dix jeunes réalisatrices venues des cinq sous-régions d'Afrique ont relevé un pari ambitieux : écrire, tourner et finaliser un court-métrage original en partant d'une page blanche. À la Cinémathèque de Rabat, la résidence AYWA (African Young Women in Action) a clôturé sa deuxième édition en dévoilant dix courts-métrages, fruits de six semaines de travail intensif entre Rabat, Casablanca et Marrakech. Sélectionnées parmi plus de 400 candidatures issues des cinq sous-régions du continent, les participantes ont bénéficié d'un accompagnement complet, mêlant ateliers d'écriture, tournage professionnel et post-production en conditions réelles.
Encadrées par des professionnels de renom, dont le cinéaste Hicham Lasri, mentor principal de la résidence, les dix réalisatrices ont traversé toutes les étapes de la création cinématographique : du développement du scénario au montage final. "AYWA est née d'une volonté de réinventer ce qu'est une résidence, explique Hicham Lasri. Ces jeunes femmes sont parties d'une page blanche pour livrer, en six semaines, des films aboutis, profonds et personnels. C'est la preuve qu'un autre cinéma africain est possible — audacieux, exigeant et profondément humain."
La Fondation Tamayouz Cinéma, initiatrice du programme, entend faire de cette expérience un modèle de formation et de production durable pour le continent. "Avec AYWA, nous avons voulu offrir à ces réalisatrices un accompagnement intégral et leur permettre d'exprimer pleinement leur singularité", souligne Lamia Chraibi, présidente de la fondation et fondatrice du programme. "L'Afrique doit raconter ses propres réalités, avec sa voix, ses regards, ses émotions. AYWA n'est pas seulement une résidence, c'est une plateforme pour faire émerger un cinéma libre, ambitieux et authentique."
La cérémonie de clôture, organisée à la Cinémathèque de Rabat, s'est déroulée en présence des dix réalisatrices, de leurs mentors, de représentants de l'UNESCO, ainsi que de partenaires institutionnels et privés. Dans une salle comble, les dix courts-métrages ont été projetés pour la première fois devant un public de professionnels du cinéma, de diplomates et de médias.
Pour Wissal Jabri, réalisatrice marocaine, "AYWA a été une expérience qui m'a sortie de ma zone de confort et m'a poussée à repenser mon cinéma. Découvrir d'autres cultures africaines, leurs histoires et leurs héritages a changé ma façon de voir l'avenir."
De son côté, Abigail Kelapile, originaire du Botswana, a souligné la dimension transformatrice du processus : "Ici, les mentors ne se contentent pas de corriger. Ils nous obligent à comprendre pourquoi nous racontons une histoire. Travailler avec d'autres réalisatrices africaines a ouvert de nouveaux horizons, notamment pour mes futurs projets documentaires."