La mise en place d'un écosystème national performant dans ce domaine nécessite un cadre législatif clair, une gouvernance rigoureuse des données et des investissements soutenus dans la formation des jeunes aux compétences. Suivez-nous sur WhatsApp Suivez-nous sur Telegram Le Maroc a fait de la souveraineté technologique une priorité stratégique pour accompagner l'essor mondial de l'intelligence artificielle (IA) et soutenir la dynamique de son modèle de développement, a affirmé, mercredi à Tanger, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Amal El Fallah Seghrouchni. S'exprimant lors d'un panel tenu en prélude à l'ouverture officielle de la 17e édition du Forum international MEDays, la ministre a souligné que le Maroc, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, a engagé une vision digitale ambitieuse à travers la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui vise notamment le développement d'un cloud souverain, le renforcement de la cybersécurité et la généralisation de services publics numériques fiables, transparents et accessibles. Mme Seghrouchni a noté que les profondes transformations engendrées par les technologies intelligentes et la croissance massive des flux de données imposent une vigilance accrue, notamment en matière de sécurisation des infrastructures numériques, de protection des données et de maîtrise des chaînes de valeur technologiques, autant de leviers indispensables pour construire une véritable souveraineté numérique nationale. À cet égard, elle a affirmé que l'intelligence artificielle constitue aujourd'hui le cœur de la transformation numérique, en raison de ses capacités avancées à optimiser les services publics, soutenir la prise de décision et concevoir des politiques publiques plus efficaces. La mise en place d'un écosystème national performant dans ce domaine nécessite un cadre législatif clair, une gouvernance rigoureuse des données et des investissements soutenus dans la formation des jeunes aux compétences numériques émergentes, a-t-elle précisé. La ministre a également mis en avant la nécessité de déployer une administration publique X.0, reposant sur des services multicanaux, des systèmes interopérables, une infrastructure cloud souveraine et des solutions de cybersécurité assurant qualité, continuité et protection des données personnelles, afin de renforcer la confiance des citoyens et de stimuler l'innovation au sein des services publics. Selon elle, le Maroc avance résolument vers la consolidation de sa position en tant que hub numérique en Afrique et en Méditerranée, grâce à des projets structurants dans les domaines du big data, de l'intelligence artificielle, et des solutions innovantes, ainsi qu'au renforcement des partenariats internationaux dans les technologies avancées. « La souveraineté numérique constitue le socle d'un modèle économique compétitif et d'une société numérique sécurisée et innovante », a-t-elle ajouté, appelant les acteurs publics et privés à renforcer la coordination, afin d'accélérer la transition digitale et de soutenir le développement durable du Royaume. Pour sa part, l'ancien premier ministre de la République de Haïti, Laurent Lamothe, a souligné l'importance d'investir dans le secteur numérique, mettant l'accent sur la nécessité de développer une politique digitale capable de préserver la souveraineté technologique des pays africains. Il a, par ailleurs, estimé que l'Afrique commence à prendre conscience de l'importance de cette souveraineté technologique, soulignant que l'investissement dans les secteurs de la cybersécurité et de l'IA n'est plus une simple « réflexion après-coup », mais une obligation nécessitant un cadre politique approprié. Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, à l'initiative de l'Institut Amadeus, le Forum MEDays est l'un des principaux rendez-vous stratégiques du continent africain, réunissant chaque année des chefs d'Etat, responsables politiques, experts et acteurs internationaux. Cette édition du Forum, qui se tient du 26 au 29 novembre, sous le thème « Fractures et polarisation: réinventer l'équation globale », propose une cinquantaine de sessions couvrant un large éventail de thématiques géostratégiques majeures, avec un accent particulier sur les enjeux, défis et opportunités auxquels l'Afrique et les pays du Sud sont confrontés.