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Le Maroc, pionnier en Afrique, relève les défis de l'IA
Publié dans Hespress le 03 - 02 - 2025

Placé sous le thème « Intelligence artificielle et cloud de confiance : un pilier pour le renforcement de la cybersécurité », le Forum africain de la cybersécurité, organisé par la la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information (DGSSI), relevant de l'Administration de la Défense Nationale en exécution des hautes instructions royales, réunit une pléiade des experts marocains et étrangers, dont de hauts responsables, des dirigeants d'entreprises, des professionnels de la cybersécurité et des chercheurs dans le dessein de discuter des enjeux stratégiques liés à la transformation numérique et à la sécurisation du cyberespace en Afrique.
Le Maroc n'a pas hésité à répondre à l'appel de la modernisation et a fait preuve d'une grande flexibilité. Dès le premier jour, le Royaume a pris le train de l'intelligence artificielle. Deux ans plus tard, il ambitionne de propulser ses connaissances et de faire de l'IA un levier incontournable pour son développement. Cependant, cette aventure est semée de défis. C'est dans cette optique que le Maroc a organisé le Forum africain de la cybersécurité, un événement clé pour aborder les enjeux liés à cette révolution numérique.
S'exprimant à l'ouverture du Forum, organisé du 3 au 5 février à Rabat, le ministre délégué chargé de l'Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi, a souligné que le Royaume poursuit son rôle pionnier dans le raffermissement des relations de coopération avec les pays africains en matière de développement de programmes « riches et concrets« .
« Le Maroc, conformément à la Vision éclairée du Roi Mohammed VI, estime que le décollage de l'Afrique demeure tributaire des valeurs de solidarité et de coopération, avec un accent particulier sur les partenariats Sud-Sud« , a-t-il dit.
©Ayoub Amar
Pour ce faire, le Roi a lancé plusieurs initiatives à l'instar de l'Initiative Atlantique en faveur des pays du Sahel, le Gazoduc Nigeria-Maroc ou encore le nouveau port de Dakhla Atlantique, a-t-il rappelé, notant à cet égard que le Royaume ne cesse d'agir dans ce même esprit en matière de cybersécurité et de promouvoir la coopération avec les pays frères et amis en vue de consolider leurs compétences en termes d'intelligence artificielle et de cloud computing, entre autres.
« Cette coopération panafricaine est de nature à favoriser l'émergence d'un cyberespace résilient et à promouvoir un environnement numérique sûr, ainsi qu'à soutenir les efforts des gouvernements dans le domaine de la transformation numérique« , a-t-il fait observer.
De son côté, Amal El Fallah Seghrouchni, ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, fait un retour en arrière : Il y a plus de quinze ans, lors du sommet extraordinaire de l'Union africaine à Kigali en 2010, le Roi Mohammed VI affirmait avec clairvoyance : « L'Afrique est en phase de devenir un laboratoire du monde humain« . Cette vision, inspirée par la sagesse royale, résonne encore aujourd'hui alors que notre continent se transforme sous l'impulsion du numérique.
L'IA et la cybersécurité sont devenues des piliers essentiels pour bâtir un avenir numérique à la hauteur de nos aspirations, ajoute la responsable gouvernementale, notant que l'Afrique, portée par une jeunesse inventive, audacieuse et créative, est en train de réécrire son histoire numérique.
"En juin dernier, nous avons organisé un forum important pour l'Afrique et le monde arabe sur l'intelligence artificielle. Ce forum a réuni 1.500 chercheurs, experts, diplomates et responsables politiques. Ensemble, nous avons forgé un consensus africain autour de l'IA, nous nous engageons à travailler à l'élaboration d'un cadre commun pour une gouvernance mondiale et inclusive de l'intelligence artificielle. Nous avons mis en avant l'impératif d'utiliser l'IA au service du bien commun, de garantir un développement éthique et de protéger les droits humains à travers l'ensemble de ses applications", rappelle Amal El Fellah.
Portée par la même ambition, la ministre est plus que jamais déterminée à ouvrir les yeux sur les opportunités et les risques inhérents à l'intelligence artificielle. L'IA est désormais présente dans tous les secteurs, des industries à l'administration publique, de l'éducation à la santé. Elle transforme les sociétés, optimise les processus et permet aux utilisateurs d'atteindre des niveaux d'efficience et d'innovation que le monde n'aurait jamais cru possibles.
©Ayoub Amar
Cette révolution s'accompagne également de défis colossaux, notamment en matière de cybersécurité, a-t-elle fait remarquer. Selon la ministre : l'intelligence artificielle, puissante mais vulnérable, peut être manipulée, détournée et utilisée à des fins malveillantes. La cybersécurité est aujourd'hui au cœur des préoccupations mondiales. Selon les chiffres de Kaspersky, 477.000 fichiers malveillants ont été détectés chaque jour au premier semestre 2024. Et il ne s'agit que de ceux détectés, alors imaginez l'ampleur réelle de la menace. Près de la moitié des experts en cybersécurité estiment que les cyberattaques sont désormais alimentées par l'IA. En utilisant des techniques de machine learning, ces menaces se multiplient, se renforcent et deviennent de plus en plus difficiles à contrer.
Et d'ajouter : L'intelligence artificielle ne se limite pas à une simple opportunité, elle redéfinit aussi les rapports de force à l'échelle mondiale. Ceux qui maîtrisent ces technologies et ceux qui tentent de les exploiter à des fins malveillantes s'affrontent sur un terrain numérique de plus en plus incertain. Si nous voulons réellement tirer parti de l'IA tout en assurant la sécurité de nos infrastructures critiques et de nos données, il nous faut impérativement repenser la manière dont nous sécurisons ces systèmes tout au long de leur cycle de vie.
Consciente de l'importance de la cybersécurité, la ministre confirme que "nous devons dès aujourd'hui intégrer la cybersécurité dans le développement de l'IA, depuis la conception des modèles jusqu'à leur déploiement opérationnel. Nous devons sécuriser les algorithmes contre les manipulations adversaires et protéger les données qu'ils utilisent". L'IA, si elle n'est pas correctement surveillée, peut devenir une faille critique exposée aux détournements et aux biais. La mise en place de mécanismes de surveillance continue et de protocoles de sécurité renforcés est essentielle. L'objectif est de garantir un contrôle en temps réel, afin d'assurer que l'IA demeure un levier fiable pour notre avenir numérique, et non un vecteur de vulnérabilité.
Dans cette vision, le Maroc Digital 2030 joue un rôle clé. Avec deux axes stratégiques : la digitalisation des services publics et le renforcement de l'économie numérique, notre pays s'engage à mettre en place un écosystème robuste, qui repose sur des infrastructures flexibles et des talents de haut niveau. La sécurité, notamment en matière de cybersécurité et d'IA, sera l'un des catalyseurs de cette transformation.
Par la même occasion, Lacina Koné, directeur général de Smart Africa met en avant que "le Maroc a toujours été un modèle en matière de transformation numérique et de cybersécurité, prouvant avec force le lien indispensable entre un environnement numérique sécurisé et un développement durable".
Pour lui, la transformation numérique a permis aux pays les plus avancés de se renforcer, tandis que d'autres, souvent appelés pays en développement, marchés émergents ou pays sous-développés, ont été laissés pour compte. C'est désormais à l'Afrique de saisir cette opportunité historique. Le moment est venu pour nous de prendre notre destin en main. Et au cœur de cette prise en main se trouve la notion de souveraineté.
L'Afrique doit non seulement être indépendante sur le plan politique et économique, mais elle doit également prendre son envol sur le plan numérique. "L'IA est avant tout une évolution. Mais elle s'inscrit dans un cadre beaucoup plus large : celui de la transformation numérique globale, qui est le véritable moteur de notre progrès. Nous devons être clairs : tout n'est pas « IAisable ». L'IA ne résout pas tout et ne peut pas tout faire. Elle doit être vue comme un élément d'un écosystème numérique plus large, dont les bases reposent sur des infrastructures solides, une éducation de qualité, des investissements dans la recherche et, bien sûr, sur la cybersécurité", réitère le DG se Smart Africa
Optimiste pour l'avenir africain, Lacina Koné admet que "l'Afrique est une terre d'opportunités. Nous avons un atout majeur : une population jeune et dynamique, avec plus de 65 à 70 % des Africains âgés de moins de 30 ans". Cette jeunesse constitue un capital humain inestimable pour relever les défis numériques. Mais il ne suffit pas de compter sur notre jeunesse ; nous devons aussi bâtir des infrastructures adéquates et faire en sorte que notre continent devienne un acteur de la transformation numérique mondiale. En matière de puissance de calcul, le Maroc figure déjà parmi les 500 meilleurs centres de supercalcul au monde, et l'Afrique du Sud, avec son pôle technologique, est également un acteur majeur.
©Ayoub Amar
« Nous avons ce qu'il faut : la puissance de calcul, l'état d'esprit, et le capital humain pour devenir un leader mondial de l'intelligence artificielle. Les algorithmes que nous développerons dépendront de notre capacité à exploiter notre dividende démographique, à savoir la richesse que représente notre jeunesse. Ce potentiel est une chance unique pour le continent », a-t-il dit.
Offrant un aperçu technique aux intéressés, le DG de Smart Africa indique qu'Il "est essentiel de parler de cloud sécurisé. Lorsque nous parlons de cloud pour l'intelligence artificielle, nous ne pouvons pas ignorer la question des centres de données. Le cloud n'est pas simplement un espace de stockage ; il représente un terrain stratégique pour la souveraineté numérique. Et pour garantir cette souveraineté, l'Afrique doit disposer de ses propres centres de données, capables de répondre aux besoins croissants de puissance de calcul. Un centre de données conventionnel nécessite entre 5 et 10 mégawatts, mais un cloud pour l'IA, par exemple, nécessite environ 100 mégawatts, ce qui est suffisant pour alimenter des villes comme Casablanca, Rabat, et Agadir".
Pour conclure, Lacina Koné espère que les récentes évolutions géopolitiques et technologiques démontrent que l'intelligence artificielle est à notre portée. "Nous avons toutes les cartes en main pour être non seulement des consommateurs de technologies, mais des leaders dans le domaine de l'IA. Ce n'est plus une question de « si », mais de « quand » nous deviendrons des acteurs incontournables dans ce secteur. Les éléments fondamentaux nécessaires à la domination de ce domaine sont déjà présents sur notre continent : la puissance de calcul, le capital humain, et l'ambition".


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