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Inventeur du premier cÅ"ur artificiel marocain, il s'amuse en travaillant
Publié dans La Vie éco le 25 - 02 - 2005

Docteur en médecine et en droit, diplômé en électronique, écrivain par passion, le Pr Maâzouzi a un parcours complètement atypique.
Bourreau de travail, il est convaincu que le manque de moyens peut pousser à réaliser des miracles, comme celui de développer un cœur artificiel pour
800 000 DH seulement.
«Je ne travaille pas, je m'amuse. C'est pour cette bonne raison que je n'arrête pas de le faire, qu'il pleuve ou qu'il vente, au bureau comme à la maison, en faisant du jogging ou en marchant le soir dans une allée ombragée. C'est bien simple, je n'ai pas besoin de décompresser, parce que je n'ai jamais le sentiment d'être sous pression ou en situation de stress». A en croire le professeur Mohamed Wajih Maâzouzi, la notion de travail est aujourd'hui mal appréhendée. Au lieu de définir nos activités professionnelles comme une corvée, il faut y voir surtout un déploiement d'énergie. Résoudre des équations, abattre les obstacles, est normalement un exercice quotidien, qui consiste à chasser le déplaisir, et non pas le contraire. Bref, travailler est fondamentalement différent d'accomplir une «besogne». C'est un déploiement continu de l'inventivité et de l'ingéniosité humaine.
«Le bon chirurgien ? C'est celui qui sait écouter et rassurer le patient»
Ce n'est donc pas un hasard si l'inventeur du premier cœur artificiel marocain a le parfait profil d'un bosseur. Il est opérationnel dès 7 heures et sa journée se prolonge inévitablement jusqu'à 20 heures. Est-ce qu'il se repose, mange ou se relâche en cours de journée ? Oui, bien sûr, mais sans jamais arrêter de cogiter. Ainsi, se sustenter se résume souvent à un léger repas sur le pouce entre deux réunions. Si son rythme de travail est rapide, la cadence n'est jamais enfiévrée car il privilégie l'efficacité.
Le plus étonnant chez cet homme qui déborde d'énergie est qu'à l'origine il ne se destinait pas à la médecine et spécialement la chirurgie cardiovasculaire. Wajih Maâzouzi est né en 1948, à Casablanca. Contrairement à d'autres enfants curieux, il n'a pas été le genre de garçon à disséquer les oiseaux. La passion de la médecine lui est venue de ce qu'il a toujours considéré l'homme comme un sujet digne du plus grand intérêt, et ce n'est pas un hasard s'il est allé, précisément, vers la chirurgie du cœur.
D'abord, parce qu'il se veut avant tout «un homme de cœur». Ensuite, parce qu'il a toujours été passionné par le besoin d'agir sur le cœur des choses et, bien entendu, sur la douleur. Du reste, il confie qu'il a toujours été un bricoleur préfèrant travailler de ses mains.
Ceci étant, il explique que la dextérité d'un chirurgien, pour indispensable qu'elle soit, ne doit pas lui faire oublier qu'«un patient n'est pas une mécanique qu'il faut réparer, mais une personne qu'il faut savoir écouter et rassurer. Cela l'aide à mieux se prendre en charge et peut influer sur le cours d'une opération. Je suis révolté à l'idée de voir des médecins privilégier le dossier d'un malade sur la prise de contact et l'écoute, qui doivent être le nœud de la prise en charge médicale. Mais ce ne sont pas les médecins qui me donnent à réfléchir, c'est plutôt la médecine de l'avenir qui suscite mon inquiétude».
Le parcours du professeur laisse songeur. En effet, il ne s'est pas contenté d'un cheminement académique dans sa discipline, mais s'est également intéressé au droit et à l'économie. Dès le lycée, il ne se contente pas d'un bac en sciences expérimentales mais le double d'un diplôme en électronique d'un institut privé. Cette envie de diversifier ses connaissances, loin d'être une erreur de jeunesse, sera sa vraie devise : toujours savoir plus, mais jamais en dilettante. C'est ainsi qu'après ses études de médecine, il trouve le temps et l'énergie de préparer et obtenir un doctorat d'Etat en droit.
Pour lui, il n'y a pas de séparation entre les disciplines et l'on sent chez lui la nostalgie du temps où le savant, grec ou arabe notamment, était tout à la fois peintre, astronome, médecin, architecte et philosophe. Pour le Pr Maâzouzi, l'absence de frontières entre les compartiments du savoir permet une optimisation de la vitesse de progression. Il regrette qu'en matière de médecine les praticiens se soient inéluctablement éloignés de la notion du hakim, nom originel du médecin.
Mais, au-delà de toutes ces considérations nostalgiques, le Pr Maazouzi est homme à agir sur la réalité au quotidien et cela va du bloc opératoire, où il œuvre toujours avec brio, aux cours qu'il donne à la faculté de médecine ou des sciences humaines où il tient une chaire d'économie de la santé. Il brille aussi dans le domaine des ressources humaines, en dirigeant le CHU de Rabat-Salé. Quand on lui demande si le sous-développement de l'environnement et le manque de moyens n'est pas un frein à la créativité et au dépassement, il répond avec un sourire amusé : «Oui, mais cela peut aussi avoir comme conséquence de pousser encore plus loin notre capacité d'innovation. En effet, une des grandes forces de l'homme est sa capacité d'adaptation. Et puis, faut-il, sous ce prétexte, ériger le défaitisme en valeur ?».
Avec une équipe pluridisciplinaire, il a mis six ans pour fabriquer un cœur artificiel
Le premier cœur artificiel créé au Maroc en est un bel exemple. En effet, le projet, sponsorisé par l'OCP, a été l'aboutissement du travail d'une équipe de chercheurs dans plusieurs disciplines comme l'électronique, la mécanique, la construction mécanique, la physique ou encore l'anesthésie… Avec un budget de 800 000 DH, ils ont travaillé six années durant, en cherchant, non pas à reproduire un cœur à l'identique au niveau de l'aspect mais à fabriquer un appareil capable d'approcher les performances de cet organe vital. Aujourd'hui, cette machine peut maintenir en vie un malade du cœur dont les jours sont menacés, en attendant de trouver un donneur. Le premier prototype est prêt et, grâce au travail effectué par l'équipe du Pr Maâzouzi, le coût de l'unité est ramené entre 20 000 et 30 000 DH.
Et la passion du professeur ne s'arrête pas là puisqu'il est aussi… écrivain. Auteur et coauteur de plusieurs ouvrages, il en promet d'autres, dont il a déjà les titres : Homo Comunicans, Darwin
et l'islam, La bataille d'Anoual… .


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