Plus connu pour être un fumigant utilisé pour lutter contre les insectes, le bromure de méthyle est plus que cela. Une fois pulvérisé, il rejoint l'atmosphère, où il contribue à appauvrir la couche d'ozone. Le problème n'est certes pas nouveau. Classé par le Protocole de Montréal parmi les produits nocifs à bannir des usages agricoles pour sauver la couche d'ozone, le Maroc a mis en place un projet d'élimination, la date butoir pour l'abolition de ce pesticide ayant été fixée à l'horizon 2015. Aujourd'hui, avec l'achèvement du projet d'élimination dans les haricots verts et les cucurbitacées, le Maroc vient de finaliser son programme d'élimination. C'est grâce au Centre de transfert de technologie (CTT), mis en place par l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI) et l'Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (APEFEL) sise à Aït Amira (province de Chtouka Aït Baha) que le Maroc a trouvé des alternatives à l'utilisation du bromure. Depuis son ouverture, plusieurs campagnes culturales ont été effectuées au CTT et jusqu'ici, l'ONUDI a aidé le Maroc dans ses tentatives d'éliminer ce fumigant, à travers 10 projets et tranches de projets. La valeur totale est de 7,7 millions dollars, tandis que 674,8 tonnes de substances appauvrissant la couche d'ozone, couvrant la production de fraises, bananes, tomates, haricots verts et cucurbitacées ont été éliminées depuis le lancement du projet. Actuellement, il existe quatre alternatives au bromure de méthyle. Il s'agit entre autres du greffage-bouture, qui est utilisé pour les tomates, les cucurbitacées et une part plus importante de melons et de pastèques, tandis que la technique du compost est principalement utilisée comme engrais pour différents produits agricoles. Toutefois, une alternative chimique (métham-sodium) est appliquée dans le secteur de la fraise. Par ailleurs, si les objectifs du projet ont été atteints, notamment par rapport à la quantité, censée être éliminée, le secteur fait face à de nouveaux problèmes, notamment l'arrivée de nouvelles maladies (nématode, mildiou et botrytis...) et l'interdiction par voix législative d'autres produits chimiques. C'est pourquoi il faut trouver des solutions intermédiaires, par rapport aux autres pays développés disposant de chercheurs, de moyens financiers et humains.