La FAO a été généreuse dans ses prévisions, en fin de semaine dernière. 21%, c'est en effet la croissance que devrait connaître cette année la récolte nationale en blé et en orge, d'après les statistiques communiquées par l'organisation internationale. Pour le détail, la production locale pour le premier type de céréale est attendue à près de 6 millions de tonnes métriques, contre 4,8 millions de tonnes en 2010. Pour l'orge, destiné essentiellement à l'alimentation du bétail, il devrait connaître des récoltes en hausse estimées à un peu plus de 3 millions de tonnes cette année, contre 2,5 tonnes l'année précédente. L'institution justifie cet optimisme sur la base d'une saison hivernale favorablement pluvieuse. Par une logique de relation de cause à effet, la FAO prévoit ainsi une chute des importations du royaume sur ces deux variétés de céréales. Le Maroc ne devrait en effet s'approvisionner sur le marché extérieur qu'à hauteur de 4,4 millions de tonnes sur la campagne 2011-2012, contre un peu plus de 6 millions sur la précédente et bien en deçà de la moyenne annuelle de ces importations, calculée par la FAO à 5,18 millions de tonnes sur les cinq dernières années. Plus que la moyenne Ces indicateurs confirment bien, à quelques différences près, les dernières prévisions positives annoncées récemment par le département de l'Agriculture. De fait, les perspectives de récolte pour la campagne céréalière 2010/11 sont restées globalement favorables, avec un redressement des superficies semées de 3,2%, en variation annuelle. Le département d'Akhannouch s'attend ainsi à des productions des trois principales céréales (bé tendre et dur, orge) qui progresseraient de 14%, par rapport à la campagne précédente, ainsi que de 25,6% par rapport à la moyenne quinquennale. Cette situation découlerait de l'accroissement des rendements à l'héctare, notamment ceux du blé tendre (20,8 qx/ha). Le blé dur s'est également raffermi, atteignant près de 18,5 millions de quintaux, même si pour l'orge ce chiffre ne serait que de 24,1 millions de quintaux, en recul de 6,2% par rapport à la campagne précédente. Un peu «trop»? Mais ces perspectives risquent d'être vite contrariées par les caprices du ciel. La troisième phase de la campagne agricole a connu des conditions climatiques plus volatiles que les précédentes, voire même perturbatrices. Elle est surtout caractérisée par le retour de pluies «hors saison» en début de ce mois, ce qui laisse planer des craintes sur la qualité des récoltes. S'agissant ce dernier aspect, les opérateurs se veulent pour le moment dubitatifs sur les impacts attendus, qu'ils soient bénéfiques ou plutôt défavorables. Pour certains, le premier cas de figure ne serait envisageable que pour «les cultures en phase de maturation», là où d'autres pensent notamment que l'excès d'humidité ne tarderait pas, s'il persiste, à affecter les rendements et à retarder les moissons.