Les Echos quotidien : Comment décrivez-vous l'univers d'AfroCubism ? Bassekou Kouyaté : C'est un melting-pot entre le Mali et le Cuba, avec de grands noms de la musique cubaine et malienne qui ne font ni de la musique africaine, ni de la musique latine. C'est un brassage musical entre les deux et nous avons réussi à trouver un point d'équilibre entre ces deux cultures. Notre ambition est de faire une musique intemporelle, qui parle à tout le monde. Est-ce que cela a été difficile, justement, de trouver ce point d'équilibre ? Eliades Ochoa : La musique cubaine est multiculturelle. Elle a plusieurs points communs avec la musique africaine et, personnellement, je n'ai jamais eu de mal à fusionner avec d'autres genres de musique. Ce constat nous a permis de communiquer facilement, même si on ne parle pas la même langue. La musique est bel et bien une langue universelle. Comment l'aventure AfroCubism a-t-elle commencé ? Eliades Ochoa : Initialement, AfroCubism, c'est ce que devait être Buena Vista Social Club, mais en raison de problèmes de visa que Bassekou et Djelimadi Tounkara ont rencontrés, le projet ne s'est pas concrétisé. Notre collaboration aujourd'hui vient donc rectifier le tir et donner un nouveau souffle à ce projet. Pourquoi vous avez choisi comme nom AfroCubism ? Eliades Ochoa : Nous n'avons pas choisi ce nom. L'origine d'AfroCubism est liée à la discographie et aux recommandations de la part de professionnels qui, en écoutant notre musique, ont eu une sorte de révélation. L'ironie de l'histoire est que j'ai été le dernier à savoir comment le groupe allait s'appeler ! Comment s'est déroulé l'enregistrement de votre premier disque ? Bassekou Kouyaté : On s'est retrouvé tous ensemble à Madrid et je peux vous assurer que le feeling est passé entre nous d'une manière spontanée, ce qui nous a permis d'avancer très vite. D'ailleurs, nous avons enregistré cet album en un temps record qui n'a pas dépassé six jours. Vous vous êtes déjà produits au Maroc... un commentaire sur votre participation au dernier Festival de Casablanca ? Bassekou Kouyaté : C'est toujours un plaisir renouvelé de jouer au Maroc. J'ai joué notamment avec Mahmoud Guinea au Festival d'Essaouira. J'ai pris énormément du plaisir à collaborer avec lui. Ochoa s'est lui aussi produit plusieurs fois ici. Je trouve que le Maroc est un pays très riche culturellement. La preuve c'est que le public est toujours au rendez-vous.