Après la politique, place au divertissement. C'est un peu la transition que s'apprête à connaître d'ici quelques jours la chaîne tunisienne privée Nessma TV. Celle, qui «en l'espace de trois heures» avait dû totalement changer de ligne éditoriale – révolution oblige – revient à ses premières amours pour animer les soirées ramadanesques des téléspectateurs maghrébins. Comme le déclare Nabil Karaoui lui-même, président directeur général de la chaîne, «il s'agit de se mettre au diapason des désirs de notre audimat et de tenter de ratisser large dans un paysage médiatique maghrébin dominé par les grandes chaînes de TV internationales». Du coup, la chaîne habituée aux strass et aux paillettes, aux soirées tapis rouge et aux plateaux colorés, rallumera les projecteurs de certaines de ces émissions phares pour ne pas rater le coche de l'audimat. Est-il nécessaire de rappeler que le mois de ramadan est depuis toujours «le» mois des télévisions ? Une grille diversifiée Fictions dramatiques et historiques, sitcoms, émissions d'humour, gags et caméras cachées... si la chaîne maghrébine basée à Tunis compte revêtir sa tenue de fête, elle n'en n'oublie pas pour autant son nouveau positionnement de chaîne généraliste, d'autant que le nouveau look de Nessma semble avoir fait ses preuves auprès des téléspectateurs de la région, particulièrement auprès des Algériens. En effet, selon les derniers chiffres récemment présentés par Karaoui, «10 à 15 millions de Maghrébins suivent les programmes de la chaîne Nessma, dont 7 à 8 millions de téléspectateurs algériens». Ces résultats d'audience classent Nessma TV dans le peloton de tête des télévisions arabes et maghrébines, «juste derrière l'ENTV et la chaîne MBC», précise le patron de la chaîne. Concrètement, les adeptes nationaux de la chaîne internationale auront l'occasion de retrouver – s'ils l'ont appréciée en 2010 – la deuxième saison de «Nsibti Laaziza» (Ma belle mère adorée). En dépit des «perturbations révolutionnaires» connues lors du tournage, la sitcom tunisienne semble avoir réussi le pari de réaliser la deuxième partie, en réduisant toutefois le scénario au plus simple, et le nombre d'épisodes à 15 au total. Pour ceux qui préfèrent les fictions plus réalistes, le feuilleton historique «Talaa Al Fodha» est également prévu au menu ramadanesque de la chaîne tunisienne. Se rapprochant plus du documentaire que de la fiction, cette série relate les aventures des habitants du quartier Talaa El Fodha avant la chute de l'Empire Ottoman suite à un complot occidental. Entre temps, les jeunes et moins jeunes pourront toujours se réunir autour des capsules humoristiques ou informatives. Côté émissions, Nessma TV ne perd pas les nouvelles habitudes de talk show et maintiendra ses rendez-vous politico-sociaux, en l'occurrence «Ness Nessma» et «Mamnouâ 3arjal». Toujours aussi moderne, tendance, glamour et authentique, Fawez Ben Tmessek animera tous les jours du mois sacré une Ness Nessma qui se veut à la fois divertissante et engagée. Tous les soirs, l'équipe invitera une personnalité de la scène artistique, politique, culturelle ou sociale.