Lors d'une séance plénière à la Chambre des Représentants consacrée aux questions sur la politique générale, le chef du gouvernement s'est félicité des performances acquises sur la réforme sanitaire. M. Aziz Akhannouch a brandi des chiffres et leviers sur lesquels le gouvernement s'est, selon sa déclaration, appuyé pour assurer aujourd'hui une performance dans le secteur. Dans le même temps, l'opposition a apporté une réplique fustigeant la politique sanitaire du gouvernement selon laquelle aucune lisibilité ni cohérence n'ont été vues ou senties par les populations. En effet, dans son intervention, M. Akhannouch a mis en avant les grandes lignes du cadre législatif récemment promulgué, présenté comme la base de cette réforme. Il repose sur quatre axes, notamment le renforcement de la gouvernance territorialisée, la valorisation des ressources humaines, l'amélioration de l'offre de soins et la généralisation de la digitalisation. Il a aussi souligné une augmentation significative du budget de la santé, passé de 19,7 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards en 2025, soit une augmentation de plus de 65 %. Cette mobilisation financière, selon lui, vise à soutenir des projets concrets à l'échelle nationale. M. Akhannouch a mis l'accent sur la généralisation effective de la couverture médicale à tous les citoyens, qui constitue selon l'Exécutif une avancée majeure pour garantir une sécurité sanitaire équitable. Lire aussi : Réforme fiscale : La gestion des taxes locales passe à la DGI Cependant, face à ce discours structuré et chiffré, l'opposition a dressé un constat radicalement différent, jugé selon eux plus proche des réalités du terrain. Selon les médias, l'opposition a déclaré que depuis 2021, les promesses répétées n'ont conduit à aucune amélioration tangible de la santé publique. Elle a pointé du doigt une couverture médicale généralisée « de façade », rappelant que de nombreux Marocains restent exclus du système. Elle a également souligné une crise de financement ignorée par le gouvernement, avec seulement 30 % des adhérents contribuant effectivement au financement de la couverture santé. L'opposition a ensuite fustigé une politique de santé « à deux vitesses », profitant au privé au détriment du public. Elle a évoqué les 8,5 millions de citoyens écartés du système de couverture, tout en reprochant au gouvernement son silence à ce sujet. Selon elle, le sort de ces millions de Marocains reste flou et préoccupant.