Les Echos quotidien : Vous avez choisi cette année d'aborder le sujet de la polygamie à travers votre série «Machi l'khatri». Pourquoi le choix de cette thématique ? Mohamed Achaour : Je ne suis pas un défenseur de la polygamie. Au contraire, je suis pour son abolition. Je voulais montrer à travers cette série comment un jeune homme moderne pourrait réagir devant une situation de polygamie, le tout dans un cadre à la fois dramatique et humoristique. Jaâfar, qui est le personnage principal de la série s'est retrouvé, malgré lui, marié à plusieurs femmes. C'est une thématique qui a été déjà traitée notamment par les Egyptiens, mais j'ai essayé de présenter quelque chose de frais et de différent. Pensez-vous que vous avez réussi à atteindre votre objectif ? Je ne pourrai jamais déclarer que je suis satisfait de mon travail à 100%. Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'aime ce que je fais et que tous les moyens ont été mis en œuvre pour présenter une production qui se respecte. Toutes les équipes technique, artistique et de production ont donné le meilleur d'elles-mêmes durant les quatre mois de tournage et la phase de post-production. Concrètement, quel est le budget de cette série ? Je ne suis pas habilité à vous communiquer le budget. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a une fourchette entre 150.000 et 200.000 dirhams par épisode, qui varie selon la nature de la production (sitcom, feuilleton...). Quel regard portez-vous sur les productions diffusées sur nos chaînes depuis le début du mois sacré ? Il y a une question qui me taraude l'esprit depuis toujours : comment peut-on toujours accepter les projets de ces personnes qui ont toujours fait preuve de médiocrité ? Je pense qu'il est temps d'arrêter d'insulter l'intelligence des téléspectateurs marocains. Vous faites souvent appel aux mêmes acteurs dans vos travaux. Pourquoi ? Au fil des tournages, il y a une relation étroite qui se tisse avec les comédiens, ce qui contribue à rendre le travail plus agréable. J'ai déjà travaillé avec Fahd Benchemsi, Fatym Lyachi et Omar Lotfi. Sinon, il y a d'autres comédiens avec lesquels je collabore pour la première fois. L'essentiel, c'est que le comédien puisse donner vie au personnage que j'ai conçu. Travailler avec des comédiens intelligents facilite énormément la tâche aux cinéastes. Votre premier long métrage «Un film...» a été présenté en avant- première au festival du film national à Tanger. À quand sa sortie dans les salles ? Sa sortie est prévue avant la fin de l'année. Sinon, je vais commencer le tournage de mon deuxième film, qui a reçu l'avance sur recettes du CCM, au titre de la session de juin dernier. C'est l'histoire d'une jeune femme qui découvrira que son père biologique n'est autre qu'Oussama Ben Laden.