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«J'aime cette nouvelle scène émergente»
Publié dans Les ECO le 31 - 05 - 2013


Rajae El Mouhandiz
Auteur et chanteuse
Dans les coulisses de Mawazine, une chanteuse pas comme les autres rode discrètement. Elle n'est pas là pour le festival et pourtant, elle aurait pu faire une première partie d'artiste sans problème. Elle écrit, compose et mélange du jazz et de la soul à ses racines maghrébines. Une rencontre aux couleurs de la Hollande, du nord du Maroc et de l'Algérie.
Du jazz-soul à la couleur du Maghreb, c'est ce que propose Rajae El Mouhandiz dans ses chansons. Un mélange parfait entre ses racines marocaines et algériennes et son enfance en Hollande. Discrète dans la vie, elle brille de mille feux quand elle est sur scène, telle une révélation. «Je suis née à Larache au Maroc et nous avons déménagé en Hollande quand j'étais encore un bébé. J'ai été élevé en Hollande où j'ai reçu une éducation maroco-algérienne parce que je suis «nous-nouss», révèle la chanteuse avec le sourire. De passage au Maroc, dans les coulisses de Mawazine, l'artiste fait sa promotion et fait découvrir son univers musical au public marocain, au Maroc qu'elle connaît à travers sa famille et à travers ses souvenirs d'enfance. Ayant vécu l'exil jeune, elle décide de choisir la musique comme moyen d'exprimer son dilemme culturel. «Quand j'avais 4 ans, je suis tombée amoureuse de la musique classique et j'ai appris à danser le ballet, et à 7 ans, j'ai commencé la musique.
Ce n'est pas quelque chose qui est dans la famille pourtant je suis tombée amoureuse de la musique classique», avoue Rajae qui justifie son penchant pour la musique comme un exutoire à l'exil et au déchirement culturel. Elle choisit donc de se réfugier dans cet espace et découvre qu'il s'agit d'un champ large, d'un trésor illimité. «À 16 ans, j'ai passé un casting pour le Conservatoire national et j'ai été accepté. Après 4 ans, j'ai décidé de changer parce que j'ai découvert le jazz, la soul, qui me correspondaient plus», confie l'artiste qui s'inspire également de ses racines pour créer et puise dans sa mélancolie intérieure. En effet, l'artiste ne se considère acceptée nulle part, ni en Europe où elle garde l'étiquette de la maghrébine, ni au Maroc où elle demeure l'éternelle immigrante. Une double vie et une double perception qu'elle extériorise dans ses textes et dans ses chansons, tantôt en arabe, tantôt en anglais. «Les chansons sont comme la vie : parfois heureuses, parfois tristes, parfois mélancoliques ou qui racontent l'exil, l'amour de la musique ou l'amour tout court.
Je suis toujours considérée comme étrangère où je me trouve, en Europe ou au Maroc, je n'appartiens pas à un côté de frontière, mais j'en suis fière, je suis fière de ma double culture», confie l'artiste d'apparence fragile, mais qui demeure forte et déterminée. «Mon amour pour la musique grandit de jour en jour. Plus le monde devient fou plus je me retrouve dans la musique où je peux puiser cette douceur et cette paix», confie la chanteuse qui va jusqu'à étudier le business de la musique pour évoluer et ne dépendre de personne. «Je suis perfectionniste et j'adore apprendre toujours et encore. J'ai donc décidé d'étudier le business de la musique pour créer mon propre label en Hollande», explique Rajae El Mouhandiz. Insatiable, elle sillonne le monde à la recherche d'idées nouvelles, de couleurs, de personnages qui vont l'inspirer.
Parce que tout l'inspire. «À 20 ans, je suis partie à Londres où j'ai découvert que je pouvais écrire et composer, avant de m'en rendre compte, j'étais à New York en studio, en train d'enregistrer avec des musiciens plein de talent. En 2006, j'ai voyagé à Londres, New York, Paris et Ibiza, beaucoup de voyages pour sortir mon nouvel album sous mon propre label», révèle l'artiste qui n'hésite pas à s'enfermer dans son home studio afin de créer. Elle prend son temps, se cherche, se trouve et donne naissance à un nouveau-né de la musique. Elle s'inspire du Raï qui l'a bercé, de Sade, son modèle en musique et en tant que femme puisqu'elle la considère comme «sophistiquée et belle tout simplement». D'ailleurs la presse la compare à la diva, on la surnomme la «Sade du Maghreb». Une lourde tâche qu'elle porte à merveille puisqu'elle a cette fragilité dans la voix qui n'a rien de fragile, un côté suave à la frontière du jazz et un côté violent et engagé presque enragé de la soul et du blues.
Rajae El Mouhandiz a un timbre qui rappelle forcément que c'est elle qui chante. On ne peut pas la confondre avec quelqu'un d'autre. Ses textes sont justes, sa musique paraît simple, mais elle est étudiée et brillante. La marocaine de Hollande a tout d'une grande déjà, du haut de ses 34 ans. Elle a déjà à son actif une première partie avec Cheb Khaled, une collaboration avec le groupe Outlandish et plusieurs scènes et festivals dans le monde. Elle souhaite se faire connaître dans son pays puisque sa musique ressemble au Maroc et pourrait toucher les Marocains. «J'aime mon pays et mes racines et je suis en admiration devant cette nouvelle scène émergente, ce club raffiné dont fait partie Oum, Ahmed Soultan ou encore Hindi Zahra et Malika Zahra», confie l'artiste. Ambitieuse et libre, elle a déjà entamé son parcours de combattante pour se faire un nom dans la musique, mais comme elle ne s'arrête jamais, en plus d'un troisième album, elle vient d'achever l'écriture d'un court métrage. Une chose est sûre, Rajae El Mouhandiz a du talent et cela ne peut pas passer inaperçu. Elle construit son image au Maroc pour se faire un nom, cherche des talents pour collaborer dans son pays natal, pour faire de la «Marocaine qui ne parle pas marocain», une marocaine qui parle la langue de la musique aux Marocains. La meilleure façon pour se comprendre !


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