Si l'année en cours ne s'annonce pas sous de bons auspices, 2015 s'est achevée en beauté avec plusieurs indicateurs au vert. La banque centrale analyse ces performances. La radioscopie de la conjoncture économique, que vient de rendre publique Bank Al-Maghrib, renseigne sur les facteurs qui ont fait de 2015 une (assez) bonne année. Ainsi, les données des comptes extérieurs à fin 2015 indiquent une atténuation de 18,6% du déficit commercial, résultat d'un fléchissement de 28,1% de la facture énergétique, et dans une moindre mesure, de la poursuite de l'augmentation des exportations du secteur de l'automobile avec une hausse de 20,7%. S'agissant des autres rubriques du compte courant, les transferts des MRE ont progressé de 3% à 61,8 MMDH et les recettes de voyages ont reculé de 1,3% à 58,6 MDH. Pour ce qui est des opérations financières, le flux net d'investissements directs étrangers s'est accru de 2,7% à 30,7 MMDH. Au total, les réserves internationales nettes se sont renforcées de 23,5%, en glissement annuel, à 224,6 MMDH, soit l'équivalent de 6 mois et 22 jours de mois d'importations de biens et services. S'agissant de la croissance économique nationale, elle s'est établie au troisième trimestre à 4,6% contre 2,2% un an auparavant, traduisant une hausse de 15,9% de la valeur ajoutée agricole et de 1,6% de celle non agricole. Du côté de la demande, la consommation finale des ménages a augmenté de 3,3% au lieu de 3,6%, alors que celle des administrations publiques s'est inscrite en baisse de 2,1% contre une hausse de 1,5% un an auparavant. Quant à l'investissement, il s'est accru de 3,8%, après avoir reculé de 6,7% au même trimestre de l'année précédente. Du côté de l'offre, la campagne agricole continue de se dérouler dans des conditions défavorables avec un cumul pluviométrique au 20 janvier en recul de 73% par rapport à l'année précédente et de 68% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. S'agissant du secteur secondaire, les résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib, relatifs au mois de décembre, indiquent une diminution de la production industrielle, avec un recul du taux d'utilisation des capacités de production de deux points de pourcentage. De même, la production marchande de phosphate brut a accusé une baisse de 4,1% à fin décembre, contre une hausse de 3,6% pendant la même période de l'année précédente. En revanche, la production nette d'électricité s'est accrue de 7% à fin décembre, tandis que la demande a augmenté de 2%, engendrant ainsi une diminution de 17,2% des importations. De même, l'activité se serait améliorée pour le bâtiment et travaux publics, comme en témoignent les ventes de ciment qui ont augmenté de 12,1% à fin janvier après 5,6% une année auparavant. Côté finances publiques, l'exécution budgétaire au titre de l'année 2015 s'est soldée par un déficit budgétaire, hors privatisation, de 42,7 milliards en allègement de 2,9 milliards comparativement à 2014. Rapporté au PIB, le déficit est revenu de 4,9% en 2014 à 4,3%, en ligne avec l'objectif de la loi de finance 2015. Cette amélioration a pour origine un recul plus marqué des dépenses comparativement à celui des recettes.