C'est connu depuis longtemps, la filière poterie du secteur de l'artisanat connaît des insuffisances au niveau des matières premières, notamment de l'argile. Aussi, pour pallier ces insuffisances, l'Etat et les professionnels doivent avoir plus de visibilité. «En effet l'argile, qui est le constituant le plus important de la filière poterie se trouve en abondance sur le territoire marocain et avec différentes caractéristiques. Toutefois, sa disponibilité et sa qualité ne répondent pas suffisamment aux exigences des artisans potiers», note-t-on au secrétariat d'Etat chargé de l'Artisanat. Selon ce département, «des problèmes récurrents commencent à se poser dans certaines régions, ce qui parfois cause des dommages aux niveaux de la production de la filière». En plus clair, il faudra bien maîtriser la gestion des réserves d'argile pour anticiper les risques liés à l'approvisionnement des artisans potiers. Ainsi, le département de l'Artisanat a décidé de lancer une étude qui devra définir les mesures à prendre dans ce sens. Objectif: arriver à créer des exploitations efficaces, rationnelles et durables des argiles et de leur disponibilité en qualités et quantités suffisantes pour la filière poterie du secteur de l'artisanat. L'étude devra faire le diagnostic de l'état des réserves des différentes argiles. «Elle montrera le rapport entre ces réserves et la demande croissante de la filière poterie, tout en dressant l'état des méthodes de gestion actuelles et en montrant leurs limites et leurs insuffisances», souligne-t-on auprès du département de l'Artisanat. Bien évidemment, ce diagnostic doit porter aussi bien sur le volet géologique (qualité et réserves), que sur les volets légaux, administratifs, de gouvernance, techniques, logistiques, d'exploitation, commerciaux... L'étude devra en outre réaliser un benchmark avec d'autres pays qui seront choisis sur le plan des meilleures pratiques ou bien présentant des situations comparables à la situation de l'artisanat au Maroc. Le département de Birou entend bien déboucher sur une démarche de développement durable de ces réserves d'argile, en tant que richesse devant être maîtrisée, exploitée rationnellement et valorisée. Après la définition de cette démarche, des scenarii de développement seront établis avec leurs points forts et faibles. Ensuite, un plan d'action détaillé avec des business plans sommaires pour les différents projets (carrières, unités de traitement, mise en vente et circuits de distribution des argiles) sera arrêté. «Ce dernier déclinera les actions à court, à moyen et à long termes, qui peuvent être mises en place avec des conditions de faisabilité présentant une complexité relativement faible. Les actions proposées seront priorisées, planifiées et budgétisées», précise le département de l'Artisanat. Poterie et céramique honorées à Marrakech Les visiteurs du Salon national de la poterie, qui a ouvert ses portes vendredi dernier à Marrakech dans le cadre de la Semaine nationale de l'artisanat qui se poursuit jusqu'au 18 septembre courant ont été émerveillés. Ce Salon étalé sur 4.800 m2, regroupe plus d'une cinquantaine d'exposants issus des villes de Marrakech, Ouarzazate, Tétouan, Al Hoceima, Larache, Al Haouz, Safi, Fès, Meknès, Rabat, Salé et Agadir. Dans un souci de le rendre plus attractif, les organisateurs l'ont aménagé en trois espaces principaux : un espace commercial, un espace pédagogique et culturel et un espace conférences et échanges. Des espaces d'apprentissage et de partage ont aussi été aménagés, outre un espace aménagé en musée. C'est dire si les produits des six principales régions de la céramique y sont bien présentés, avec, en sus, un pavillon dédié aux équipements. D'après les organisateurs, ce Salon constitue l'un des temps forts de la Semaine nationale de l'artisanat et devra permettre, à travers une série d'expositions et de conférences, de promouvoir le secteur de la céramique. Autant dire que cette exposition permettra aux artisans du secteur de faire connaître leurs créations, s'informer de près sur les nouvelles tendances et, surtout, tisser des partenariats fructueux. Le secrétaire d'Etat chargé de l'Artisanat, Anis Birou, qui a visité le Salon, s'est dit fier de l'excellence de l'organisation, faisant observer que ce genre d'événement est à même d'offrir une chance aux visiteurs d'apprécier de près l'authenticité et la créativité de l'artisanat marocain.