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De la violence des hommes et des machines
Publié dans Les ECO le 13 - 03 - 2017

Courant février dernier, j'ai assisté à une conférence avec comme thème : «Que peut la philosophie face à la violence ?». Tenue à la Faculté Hassan II des lettres et sciences sociales à Ain Chock et co-organisée avec la Fondation HEM et l'Institut Français du Maroc, elle avait invité le philosophe français Jean Luc Nancy. Ça c'est pour le contexte. On comprend qu'en arrière plan d'une telle initiative et d'un tel choix transparaît la montée de la violence dans le monde. Une montée qui est loin d'être le produit de la seule propagande géopolitique. Et il suffira de regarder n'importe lequel des JT pour s'en convaincre, mais depuis que les JT existent, ils n'ont jamais cessé de nous servir les conflits armés à toutes les sauces, aux quatre coins du monde mais surtout dans le monde arabe. Qu'est-ce qui change aujourd'hui ? Il y un effet nouveau : la violence comme programme électoral gagnant ! En effet, la violence n'est plus le monopole des groupes armés : armées régulières, milices révolutionnaires, mercenaires ou terroristes. Elle est aujourd'hui portée par les politiques du monde libre, ce monde jadis fait d'idéalismes tels que : universalisme, tolérance, humanisme... Plus aucun complexe aujourd'hui à paraître violent. Au contraire, ça rend populaire.
Quelle explication à ce phénomène nouveau ? Est-il réellement nouveau ?
Lorsqu'on parcourt l'histoire de l'humanité et de l'Occident en particulier, l'on se rend compte que les hommes ont passé la majorité de leur existence à se faire la guerre et à être violents.
Du côté des philosophes, la violence n'est pas nécessairement chose répugnante ou rejetée. C'est parfois même tout le contraire. Ainsi, pour Nietzche, la volonté de puissance est la raison d'être de l'homme sur terre. Il aurait même inspiré le nazisme hitlérien en professant le sur-homme. Pour Max Weber, l'usage de la violence doit être canalisé en passant par la voie légale, celle de la force publique. Karl Max voit en la lutte des classes et en la révolution une phase sine qua none pour passer d'un modèle de société à un autre et obtenir une société meilleure et plus juste. Pour les linguistes, la langue est la forme première de violence : parler n'est autre qu'une violence faite à la pensée qui l'altère pour la rendre compréhensible et exprimable dans des mots compris par son interlocuteur. Et l'éducation ? N'est-t-elle pas aussi une forme de violence par excellence ? Ne consiste-t-elle pas à contraindre l'enfant à avoir des comportements conformes à ceux prônés en société ? In fine, et tout compte fait, nous baignons dans la violence au quotidien. Elle serait même la chose la plus humaine en nous, celle qui nous rassemble le plus !
Pourquoi alors chercher à condamner la violence par des effets de discours savants et chics ? Ne sont-ce pas là des restes d'idéalisme platonicien qui nous font violence en voulant faire de nous autre chose que la bête féroce que nous sommes ? En nous obligeant à se travestir pour afficher un visage gai, poli, lisse, propre, voire pur mais qui ne serait finalement que l'ombre de quelque chose de complètement mythologique ? Le problème, si problème il y a, ne réside-t-il finalement pas dans notre «mal d'acceptation» de la violence ? Une telle piste est pour le moins dangereuse car elle donnerait carte blanche aux tyrans de tous bords pour avoir les mains libres et blanchies. Au XVIe siècle, Spinoza évoquait déjà ce penchant de l'homme à être naturellement violent, poussé par cette énergie que l'auteur de l'Ethique appelle la passion. Lui non plus ne condamne pas la passion mais la subordonne à la raison.
La passion doit être réglée par la raison mais pas n'importe laquelle : une raison au service de l'humain et de l'augmentation de son bonheur. La raison au service du sacré tout autant que celle qui voit du plaisir dans le désastre sont alors à proscrire. C'est en effet cette forme de raison humaniste que l'on a perdue en cours de route, dans la foulée d'une modernité dématérialisée, digitalisée, c'est-à-dire déshumanisée. L'être humain et son bonheur ne sont plus le centre de notre démarche. La béatitude n'est plus cet idéal tant recherché, que promettaient raison et science. Il ne sert plus à rien de philosopher, penser, théoriser... Un sentiment d'urgence permanente nous accule à être constamment en train d'agir... les raisons et autres explications suivront... L'instinct de survie n'a jamais été aussi maître de notre destin que depuis que nous sommes devenus esclaves de nos propres machines. Pire que la violence des hommes, celle des machines ?
Nabil Taoufik, Journaliste, Economiste, Fondateur et CEO de «consonews.ma»
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