La concurrence a le vent en poupe et Abdelali Benamour, président du Conseil de la concurrence depuis 2008, aura fort à faire. Une semaine après la rencontre qui se tiendra ce mardi à Casablanca, Benamour sera en effet à Tanger où auront lieu les 3e assises de la Concurrence, du 14 au 17 décembre prochains. Quelque 25 experts marocains et étrangers sont invités à prendre la parole pendant trois jours pour se pencher sur la thématique «Le plaidoyer dans la politique de la concurrence et la lutte contre les rentes». Organisée par le Conseil de la concurrence, cette 3e édition a fait le pari de dépasser les objectifs habituels des autorités de la Concurrence, à savoir la lutte contre les pratiques anti-concurrentielles et le contrôle des concentrations, et de traiter de la lutte contre toutes les formes de rente injustifiée. Etant donné que les autorités de la concurrence n'ont pas la capacité de sanctionner les comportements anti-concurrentiels, il leur reste la possibilité d'inciter ou de conseiller les pouvoirs publics à mener des politiques favorables à la concurrence en dehors de toute émergence d'aides indues. Il s'agit encore une fois de «défendre le consommateur, de renforcer l'efficience et la compétitivité du tissu économique et de promouvoir l'éthique dans les affaires par la méritocratie». Autant dire que les intervenants auront du pain sur la planche. Afin de faciliter l'échange d'expériences, de nombreux présidents d'autorités étrangères de la concurrence seront présents. Il s'agit notamment des institutions kenyane, française, indienne, tunisienne, mexicaine, sénégalaise, pakistanaise, brésilienne ou encore sud-africaine. Cinq sessions permettront de cadrer le débat. La première d'entre elles tentera de faire la distinction entre «rente justifiée ou productive et rente injustifiée ou improductive». La deuxième session se consacrera à la question même de la «lutte par le plaidoyer contre les rentes indues découlant de certains comportements entrepreneuriaux». Suivra une session qui traitera de la question de la régulation concurrentielle et de l'émergence des rentes indues par le comportement de l'Etat, un phénomène dont l'ampleur prend de l'importance, en particulier dans les pays en développement. Une quatrième session traitera cette fois de la régulation concurrentielle face à la «rente sociale». Il s'agira dans cette session d'apporter les moyens permettant de différencier une aide sociale d'un assistanat non conditionnel. Ces 3e assises se clôtureront sur les perspectives d'avenir de la question du plaidoyer et de la régulation des rentes indues.