La femme en Afrique gagne ses galons et s'impose toujours plus dans les postes à responsabilité. Qu'en est-il du Maroc par rapport à son environnement régional? Le forum Women in Business de l'Africa CEO, organisé à Paris les 17 et 18 juin, était l'occasion de présenter le bilan d'étape de la promotion de la femme sur notre continent. La présence de femmes à grandes responsabilités et la présentation de leur retour sur expérience donne de l'espoir mais un long chemin reste à parcourir. Au Togo, la patronne de la compagnie pétrolière a livré un témoignage qui a laissé la salle admirative. Celle qui a démarré de l'échelle intermédiaire a arraché une phrase révélatrice du big boss de Shell, son premier employeur: «On a de la chance d'avoir parmi nous une femme comme vous». Cela change de cette phrase répétée à chaque femme qui réussit: «vous avez de la chance!», mais il est toujours difficile de parler globalement de la situation de la femme, notamment de la femme leader en Afrique, 9% seulement des postes à responsabilité étant occupés par des femmes. La situation est tellement hétérogène, d'où la dureté du combat. Au Maroc, l'impression qui se dégage est que la femme marocaine a accès à toutes les fonctions. Sur le terrain, la réalité est toute autre. Nos partis politiques continuent d'exercer leur tutelle sur la femme en la reléguant au second rang, à une exception près: celle de Nabila Mounib, élue secrétaire générale du PSU. Les mêmes partis, quand ils accèdent au pouvoir, font valoir leur caractère misogyne en dressant un barrage aux femmes méritant d'être à la tête de ministères de poids, se voyant plutôt confier des secrétariats d'Etat marginaux. Dans le business, les hautes fonctions à responsabilité ne sont généralement attribuées aux femmes qu'à défaut de profils masculins idoines! Pourquoi, alors, n'avons-nous pas de présidentes de banques ou de dirigeantes de grandes entreprises publiques ? Le débat est ouvert.