Contrairement aux apparences, je ne vais pas encore vous parler de cinéma. D'ailleurs je trouve que je n'en parle pas assez, alors que, entre nous, il y en aurait à dire... Mais, je le ferai en temps opportun. Quand ? Suspense... suspense... Cela dit, même si je n'avais pas prévu d'en parler dans ce billet, j'aimerais vous dire un mot ou deux sur Le Festival international du film d'auteur qui vient de s'achever ce week-end à Rabat. En marge de ce festival, les organisateurs ont eu la généreuse idée de rendre hommage à un des derniers grands pionniers du cinéma marocain et arabe : Si Abdallah Masbahi. Une belle cérémonie a été organisée vendredi dernier en présence de personnalités venues de plusieurs pays, de très nombreux amis du cinéaste à la carrière cinquantenaire, de sa sympathique famille, et d'un très nombreux public. Il faut préciser que Si Abdallah a été consacré plusieurs fois dans d'autres pays, notamment arabes, mais c'est la première fois que ses compères lui rendent un hommage au Maroc. Il en était ému presque aux larmes. Si je vous relate cet événement, c'est bien sûr pour vous en informer, mais aussi pour vous raconter la triste anecdote qui m'y est arrivée. Si Abdallah m'avait choisi - quel honneur ! - pour le présenter lors de cette cérémonie. Quand le présentateur m'a appelé pour monter sur scène, j'étais si ému que j'ai failli en perdre mon latin. Justement, dès que j'ai démarré mon speech, en français, j'ai été accueilli par une salve bruyante de la salle, protestant et exigeant que je m'exprime en arabe. Je vous avoue que j'ai été surpris et dérouté, même si j'avais déjà eu l'occasion de subir de tels rappels «à l'ordre» linguistique. Mais, je n'avais jamais pensé que même dans ces moments d'amitié, de solidarité et de partage, il y aurait -excusez-moi d'être aussi grossier- des idiots incultes et complexés qui oseraient gâcher ces instants de fête et d'émotion. Heureusement que le reste de la salle, la majorité, m'a soutenu et a tenu à ce que je présente mon témoignage écrit, certes, en français, mais surtout, dans la langue du cœur qui, d'ailleurs, a battu ce soir-là très fort. Tout ça a fini par une belle migraine calmée aussitôt après, grâce à un bon comprimé de paracétamol offert par une charmante festivalière. Je cherchais une transition pour mon sujet du jour et elle est toute trouvée : qui dit médicament, dit générique. Eh oui ! C'est de ça que je devais normalement vous entretenir aujourd'hui, mais je pense que l'espace qui m'est imparti sera bientôt épuisé. Par conséquent, je vais me limiter à vous apprendre qu'à l'échéance 2013, c'est-à-dire après-demain, la part des médicaments génériques va être portée de 25% à 70% ! C'est inouï ! Cela dit, quand on lit entre les lignes, on apprend que le gros de la consommation de ce type de médicaments dégriffés est prescrit pour le petit peuple. Autrement dit les autres, c'est-à-dire vous et moi, les gens bien quoi, nous allons continuer de prendre des médicaments signés. Elle n'est pas belle, la vie ?