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Baraka s'explique
Publié dans Les ECO le 14 - 02 - 2012

Quand la loi de finances 2011 fait son bilan, c'est le spectre des défis de sa suivante pour 2012 qui plane. Le contexte dans lequel la loi de finances de l'année précédente a été exécutée semble, selon les explications du ministre de tutelle Nizar Baraka (hier à Rabat), avoir été «globalement bon». Si l'expression en tant porte en filigrane des messages d'optimisme, les chiffres, plus parlants, semblent démontrer quelques difficultés récurrentes qui pourraient constituer des bâtons dans les roues de la «machine» loi de finances 2012. Il s'agit, en effet, du contexte international qui aurait malgré tout influencé le taux de croissance nationale. Il n'est une surprise pour personne que le contexte économique mondial, avec notamment la crise européenne, a eu une incidence (bien que relativement moindre) sur les indicateurs économiques marocains. C'est à juste titre ce qui a poussé le nouveau gouvernement à revoir ses ambitions de croissance à la baisse pour annoncer dans son programme gouvernemental un taux de croissance à 4,2% (www.lesechos.ma). Au-delà de cette prudence, il conviendrait cependant de mettre l'accent sur les boulets que devra incessamment traîner la nouvelle loi de finances en cours de finalisation.
ça creuse, ça creuse
Le budget esquissé par le RNIste Salaheddine Mezouar et porté aujourd'hui par l'istiqlalien Nizar Baraka devra en effet relever le challenge d'un déficit commercial qui s'est notablement creusé en 2011, passant de 148,4 MMDH à 185,5 MMDH. De plus, les recettes des investissements et des prêts privés étrangers, qui ont reculé de 39,3 MMDH à 28,9 MMDH, ne sera sans doute pas sans conséquences sur les réalisations économiques à venir. Dans cette optique, la dégradation de la balance commerciale en 2011 suite au renchérissement de la facture énergétique et céréalière ne devrait pas être corrigée dans l'immédiat. Dans le détail, la facture énergétique contribue à hauteur de 58% à la dégradation du déficit commercial, avec un attribuable à hauteur de 90% à l'effet prix. D'autre part, la hausse de la facture céréalière (www.lesechos.ma) contribue à hauteur de 11% à la dégradation du déficit commercial. Pour couronner le tout, la hausse des importations à 13% des demi-produits et des biens d'équipement vient peser de tout son poids sur les finances publiques déjà mal-en-point.«Le principal handicap du budget reste les dépenses de compensation», expliquait ainsi, hier à Rabat, Nizar Baraka lors de la présentation de l'exécution du budget 2011. Cette réflexion prend tout son sens, une fois mise en perspective avec les défis sociaux qu'a promis de relever le nouveau gouvernement, notamment pour ce qui est du dossier du dialogue social. Si rééquilibrer les inégalités reste une priorité, la marge de manœuvre sur le plan financier n'en est pas moins réduite.
Compensation, quand tu nous tiens !
Pour la nouvelle loi de finances 2012, il s'agira sans doute de faire face à l'explosion des charges de compensation. Le gouvernement avait jusque-là prévu de maintenir les orientations de la Caisse de compensation comme outil de subvention bénéficiant aux plus démunis. Cependant, cette vision devrait dans l'état actuel des finances publiques être abordée avec plus de prudence. Cette mesure s'avèrerait en effet assez compliquée puisqu'il s'agira de trouver les fonds devant financer ces ambitions. Interpellé sur ce point, et notamment sur le fonds de solidarité que le programme gouvernemental a inscrit dans ses priorités, et qui devrait être opérationnel dès cette année, le ministre délégué au Budget, Idriss Azami Al-Idrissi est pour sa part, resté très vague: «nous nous sommes mis d'accord en Conseil de gouvernement sur le principe de la mise en place de ce fonds mais nous n'avons pas encore décidé des modalités de son financement». Il faudra donc attendre encore avant d'y voir plus clair sur ce point, comme sur d'autres aussi qui étaient inscrits parmi les dossiers prioritaires du gouvernement sortant. C'est le cas du volet relatif au développement des ecportations nationales.
Exporter utile
La diversification de l'offre exportable a jusqu'ici été considéré comme outil de première utilité pour renflouer les caisses de l'Etat et de rééquilibrer la balance commerciale. Si l'OCP réalise déjà une grande partie de ce plan, à en croire les résultats qu'il signe cette année, ce ne serait pas le cas des autres secteurs de l'économie marocaine. D'où la «nécessité d'accélérer les différents plans sectoriels», alerte Nizar Baraka. Dans ce sens, il est utile de signaler que le travail avait déjà été amorcé par le gouvernement El Fassi. La diversification de cette offre exportable avait déjà été mise en route, notamment depuis la mise en place de la stratégie de Maroc Export Plus. La question qui se poserait alors est de savoir jusqu'à quel point ce plan pourrait être viable ? Le fait de miser sur l'export ne serait-il donc pas dangereux dans la conjoncture économique internationale qui sévit ? À cela, le ministre de tutelle répond avec confiance, s'appuyant sur l'exemple OCP dont les exportations ont permis de couvrir 54% des exportations énergétiques. De plus l'usine Renault qui a été fraîchement inaugurée la semaine dernière laisse envisager de bons résultats en termes d'exportations, qui pourraient même dépasser ceux du textile. Dans une plus large mesure, le ministre a également tenu à évoquer la prochaine installation de l'usine Bombardier qui pourrait également avoir de bonnes retombées sur l'économie nationale. Si cette teinte de positivisme pourrait laisser entrevoir des possibilités de rectifier le tir pour garantir de meilleurs auspices à la loi de finances 2012, les défis sociaux, presque à l'échelle individuelle, devront quant à eux contribuer pour une assez large part dans le budget de l'Etat dans le cadre d'une loi de finances déjà très en retard.
Nizar Baraka,
Ministre de l'Economie et des finances
«Le gouvernement veut mettre fin à l'impunité fiscale»
Les Echos quotidien : Où en est le projet de loi de finances 2012 ?
Nizar Baraka : Nous avons entamé, en Conseil des ministres, de nombreux travaux. Dans un premier temps, nous nous attellerons à un travail d'adaptation par rapport au nouvel organigramme de la nouvelle composition gouvernementale. De l'autre, et dans une approche plus économique, nous évaluerons les mesures qui visent essentiellement à éviter toute crise, notamment liée aux indicateurs économiques et aux retombées du retard de la campagne agricole. Enfin, dans un troisième temps, cette nouvelle loi de finances devra être actualisée à l'aune des résultats de 2011. C'est à juste titre à cette étape que se trouve le circuit de la loi de finance 2012.
Dans ce souci d'adaptation, comment envisagez-vous l'application de la nouvelle loi de finances dans le cadre de la régionalisation avancée ? Pour ce qui est de la régionalisation, nous estimons que celle-ci devra présenter un préalable, en ce qui concerne le pan financier. Aussi, travaillons-nous sur la possibilité de donner plus de clarté et de transparence aux Caisses de développement régional.
Le mot transparence a souvent été évoqué dans les propos du chef de gouvernement, quant à l'impunité fiscale.
Comment votre département compte-t-il procéder dans ce contexte ?
Le travail dans ce cadre sera définitivement axé sur les domaines de compétence et les marges de manœuvre des percepteurs d'impôt et donc du Trésor. À l'instar des assises de la fiscalité, qui avaient été organisées en 1999, le département des Finances envisage sérieusement la possibilité d'une rencontre dédiée avec le secteur privé, afin d'examiner, en concertation avec le patronat, des mesures et règles effectives pour mettre fin à ce dysfonctionnement, qui influe notablement sur les recette fiscales du pays.
La confiance internationale, un atout
«L'économie marocaine peut compter sur les bailleurs de fonds internationaux». C'est en ces termes que le ministre de tutelle a tenté de rassurer la présence. Le Maroc continue en effet de jouir de la confiance des fonds internationaux, notamment de la Banque européenne d'investissement (BERD). Preuve à l'appui, le dernier joli coup de l'OCP qui vient de contracter un prêt sans garantie de plus de 2,2 milliards de DH. À cela, il faudrait aussi ajouter la coopération naissante mais accélérée avec les pays du golf qui n'hésitent pas à injecter des sommes importantes dans de nombreux domaines au Maroc. De plus, il est également à noter le dernier investissement de la Banque islamique de développement et la Banque européenne d'investissement en date du 9 février dernier. Celui-ci s'est en effet décliné en un mémorandum d'accord prévoyant de coopérer à différents projets marocains. Dans ce sens, la BEI et ISDB se consulteront sur les domaines prioritaires et les modalités de la coopération pour travailler ensemble et contribuer au progrès social entamé dans le Royaume. Tous ces éléments permettent en effet d'appuyer l'optimisme du gouvernement sur ce plan, reste à espérer que la crise internationale ne fasse pas des siennes en impactant sur la marge de manœuvre des fonds internationaux.
On ne touche pas au dirham !
Face aux différentes «spéculations» relatives à une éventuelle dévaluation du dirham, le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, a mis un point d'honneur à couper court à la rumeur. Il a de ce fait assuré que le gouvernement n'avait, à aucun, moment envisagé cette option. Le taux de changes du dirham restera le même, et ce pour différentes raisons. Tout d'abord, le taux de change effectif de la monnaie nationale est resté stable, il n'y a donc pas eu de dégradation particulière ou d'appréciation particulière. Deuxièmement, il y aurait selon le ministre de tutelle, lieu de noter le niveau incompressible d'importations, concernant essentiellement le pétrole et les céréales. Ce qui ne pourra être traduit que par le renchérissement de ces importations et non par une baisse de ce niveau des importations. Dans l'état actuel des choses, une dévaluation du dirham ne fera qu'aggraver la situation de nos comptes extérieurs d'autant plus dans un contexte de crise internationale qui contribuera à une récession européenne. Ce sont tous ces éléments qui font qu'une telle mesure est inutile.


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