Amani Abou-Zeid, Représentante résidente de la BAD au Maroc. Les Echos quotidien : Quel est l'intérêt de cet évènement dans le contexte national et international actuel ? Amani Abou-Zeid : C'est un événement important au regard de l'environnement international des affaires et surtout, de l'engagement du nouveau gouvernement à parvenir à une croissance durable en profitant de tous les instruments de financement disponibles, notamment les IDE, les transferts des migrants, entre autres. Le continent africain dans son ensemble est en pleine expansion et constitue un marché important pour les investisseurs internationaux. Ce sont des perspectives favorables qui doivent servir d'opportunité pour les autorités dans le cadre de la prise en compte des défis liés à l'emploi des jeunes et à l'amélioration des conditions de vie des citoyens, surtout les couches les plus vulnérables. La BAD est l'un des plus grands partenaires du Maroc, quel pourrait être votre apport dans la promotion de l'image du Maroc ? Effectivement nous sommes un des plus gros bailleurs et partenaires du Maroc et à ce titre, notre rôle est de promouvoir la compétitivité de l'économie marocaine à travers nos différentes interventions afin d'encourager les investissements. C'est pour cette raison que des événements comme ce Sommet nous servent d'opportunités pour appuyer les efforts locaux en la matière. La BAD opère, également, dans le financement des grands projets. Notre objectif est de rendre plus attractive la destination Maroc auprès des investisseurs, ce qui constitue, d'ailleurs, une préoccupation majeure pour tous les pays. Le fait que les principaux pays fournisseurs du Maroc en IDE soient en récession, ne constitue-t-il pas un handicap surtout avec les récents événements politiques dans la région ? En fait, ceci n'est pas au cœur de nos soucis, parce qu'en dépit d'un contexte international assez difficile, le Maroc affiche un taux de croissance très encourageant. Ce qui démontre que le pays continue à garder son attractivité auprès des investisseurs, à l'image de la région et du continent. L'intégration régionale, notamment, celle du Maghreb à travers l'UMA est considérée comme l'une des seules alternatives permettant de renforcer la compétitivité des pays de la région. Quel est votre point de vue par rapport à cette question ? L'une des lignes directrices de la BAD, c'est, justement, l'intégration du continent africain, au delà de l'UMA. Nous intervenons, dans ce cadre, à différents niveau, que ce soit sur le volet institutionnel mais aussi, le soutien financier pour permettre l'intégration régionale et parvenir, in fine à celle du continent. Avec l'UMA nous avons commencé à travailler sur des programmes communs, notamment, l'harmonisation de la réglementation informatique entre les pays du Maghreb. L'un des enjeux de la quête des IDE pour tous les pays, c'est de servir de levier de croissance comme l'a annoncé le nouveau gouvernement. Dans quelle mesure les IDE peuvent-ils servir de véritable moteur de croissance durable et sociale ? Les IDE constituent un véritable relais de croissance, mais pas eux seuls. Un pays a besoin de plusieurs leviers pour se développer et ce n'est pas la quantité qui compte mais plutôt la stratégie adoptée par les autorités publiques qui permettra à ces IDE, de se greffer aux efforts de croissance. Il s'agit d'abord d'un rôle qui incombe à l'Etat, qui doit définir des stratégies claires auxquelles viendront s'inscrire tous les financements. C'est à ce niveau, d'ailleurs, que le Maroc a réalisé une avancée très significative à travers un diagnostic succinct de sa situation et à traduire son objectif de développement par des stratégies sectorielles bien définies et qui offrent une réelle visibilité aux investisseurs.