Le Maroc bat des records en en matière d'importation des services commerciaux. Selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Royaume enregistre un accroissement de ses importations de services. Il se présente ainsi comme une exception, à l'instar de la Chine, alors qu'au niveau mondial, la tendance était à la baisse en 2009. Au cours de cette année, le Maroc a importé 6 milliards de dollars de services commerciaux (transport et services financiers notamment), soit une progression de 13%. Les exportations, quant à elles, ont fléchi de 5% et totalisent 12 milliards de dollars. Ce repli des exportations, enregistré également au niveau des échanges de marchandises, est influencé par la tendance mondiale. En effet, le commerce mondial des marchandises, en valeur, a baissé de 23% en 2009 pour s'établir à 12.100 milliards de dollars, contre 16.100 milliards en 2008. Cette baisse est due en partie à la diminution du volume des échanges, le reste s'expliquant principalement par la baisse des prix des produits de base, en particulier le pétrole, en 2009. Les exportations mondiales de services commerciaux ont également chuté de 13% en 2009, passant de 3.800 milliards de dollars à 3.300 milliards de dollars. «Bien qu'elle soit inférieure à celle du commerce des marchandises qui a reculé de 23%, cette baisse a été la plus importante jamais enregistrée pour les services dans les séries de données remontant à 1980», estiment les experts de l'OMC. Parmi les différentes catégories de services, ce sont les services de transports qui ont enregistré la plus forte baisse, suivis par les services relatifs aux voyages et les autres services commerciaux. Du fait notamment, du lien étroit entre les services de transports et le commerce de marchandises. Une récession mondiale Cette situation trouve son explication dans «la crise économique et financière qui a secoué le monde dans les derniers mois de 2008 et a provoqué en 2009 une récession mondiale, entraînant une contraction du commerce sans précédent en plus de 70 ans», lit-on dans le rapport de l'OMC. En fait, la croissance du commerce avait déjà entamé une chute entre 2007 et 2008, passant de 6,4% à 2,1%, en 2009, le volume des échanges a chuté de 12,2%, soit «la plus forte baisse de l'histoire récente», selon les auteurs du rapport. Le repli a été encore plus prononcé en valeurs (-22,6%), qu'en volumes (-12,2%), à cause notamment de la chute des prix du pétrole et d'autres produits primaires. Le PIB mondial a également fléchi de 2,3% en 2009. «Tous ces éléments cumulés ont abouti à la récession économique mondiale la plus grave depuis la grande dépression en 1929», estime l'OMC. Pour expliquer cette récession, les économistes ont pointé du doigt l'application de mesures protectionnistes et la réduction de l'accès aux crédits pour financer les transactions commerciales. La principale cause demeure la forte contraction de la demande mondiale induite par la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats‐Unis. Malgré la reprise de la croissance du commerce et de la production au second semestre de l'année dernière, la reprise au premier trimestre 2010 est insuffisante pour permettre un retour aux niveaux d'avant la crise. Toutefois, l'OMC prévoit la poursuite de la reprise cette année, qui permettra d'inverser, en partie, l'effet de la contraction des échanges.