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Self made woman
Publié dans Les ECO le 24 - 09 - 2010

Au Maroc, il y a deux castes de femmes d'affaires. Celles qui sont bien nées, héritières de grosses fortunes ou femmes de richissimes hommes d'affaires, et celles qui se sont construites par leurs propres moyens défiant l'ordre quasi établi, et qui ont sacrifié de leur vie familiale pour se faire un statut... pour arracher leur indépendance. Les premières, incarnées par le trio Saida Lamrani (groupe Safari), Meriem Bensalah (Holmarcom) et Salwa Akhannouch (groupe Aksal) sont les premières à s'être imposées en tant que chefs d'entreprises et figures médiatiques. Des femmes qui figurent tous les ans dans le haut du pavé du classement des femmes les plus actives, voire les plus influentes, dans le monde arabe et en Afrique. La seconde catégorie, pourtant majoritaire, restent les inconnues du bataillon. Elles sont parties de rien. Leur seul leitmotiv : s'imposer en tant que femmes dans un domaine resté depuis toujours une chasse gardée des hommes. Parmi elles, certaines ont réalisé une ascension fulgurante et sont aujourd'hui représentées dans les instances patronales, ou dans des fédérations sectorielles. C'est le cas notamment de Ghalia Sebti, l'une des premières femmes d'affaires à s'intéresser à l'artisanat et à son industrialisation. Une prouesse qui lui a valu d'être élue à la tête de la fédération de son secteur en plus d'un siège de vice présidente du patron des patrons, Mohamed Horani. Autre figure non moins connue, Salwa Kerkri Belkziz. Une véritable self made woman aux talents multiples dont l'ascension dans le business lui a servi de tremplin pour sa une carrière politique a priori prometteuse. Député USFP, Salwa Kerkri Belkziz compte aujourd'hui parmi les femmes d'affaires les plus respectées du Royaume. Outre ces femmes plus ou moins connues du grand public, d'autres femmes, encore plus nombreuses, travaillent dans l'ombre, développent leur business loin des projecteurs des médias... C'est sur cette catégorie de femmes d'affaires, battantes, forcément ambitieuses, mais discrètes, que nous avons choisi de mettre la lumière. Dans l'espoir de leur rendre hommage, mais aussi et surtout pour les présenter en tant que modèle de réussite pour toutes les jeunes femmes marocaines, souhaitant se lancer dans l'aventure du business.
Ilham Dinia
La cost killer
Gérante de Cost management
Ilham Dinia est ce qu'on peut appeler une femme battante. Mariée à 16 ans, pour «fuir l'autorité paternelle», cette jeune fille issue d'une famille conservatrice veut en découdre avec les codes de la société. Pas question de se cantonner au rôle de la ménagère, la jeune Ilham Dinia n'a qu'une seule ambition : «calquer l'homme pour lui prouver que je suis aussi capable que lui». Un esprit rebelle, un peu avant-gardiste, qui s'attendrira avec l'âge et l'expérience. À 20 ans, la jeune mariée décide de «sortir» travailler tout en poursuivant des études en droit. Son premier boulot : assistante juridique dans une fiduciaire... le genre de poste où d'autres femmes peuvent passer toute leur vie. Mais «Madame Dinia» comme l'appellent aujourd'hui ses collaborateurs, en décidera autrement. Elle enchaîne divers jobs et gravit petit à petit les échelons jusqu'au jour où, recrutée pour le poste de commerciale, elle se voit offrir la direction administrative et financière d'une multinationale, appelée Digital (ancêtre de IB Maroc). Ce sera ainsi le début d'une période rose, mais laborieuse, qui la voit enchaîner de hautes responsabilités dans les boîtes les plus prestigieuses (Atento, HP...). Plus ambitieuse que jamais, Ilham Dinia ne s'arrêtera pas là. En 2007, elle décide de quitter le confort du salariat pour lancer son propre business. «Quand on passe plus de six années dans une boîte, il n'y a plus grand-chose à donner. Mais, mon rêve demeurait celui de créer quelque chose et de travailler pour mon propre compte». Son bébé s'appelle «Cost management», un cabinet de consulting en optimisation des coûts. Une toute nouvelle discipline qu'elle essaie de s'installer dans la mentalité des entrepreneurs marocains, avec tout le background qu'elle aura cumulé pendant ses 30 années de service... et de militantisme (membre du CJD et de l'AFEM). Bien garni, son bureau a vu défiler les signatures les plus prestigieuses : Delico, Fadesa, la Bourse de Casablanca... Et le meilleur est à venir.
Zahera Fellah
The Moroccan dream
DG associée de PLV Concept
Elle a débuté en tant que secrétaire dans une boîte dont elle deviendra, en moins de cinq ans, directrice générale associée. Zahera Fellah incarne, à elle seule, ce que beaucoup hésitent encore à appeler «le rêve marocain». Son ascension fulgurante, elle la doit à sa rage de vivre, de réussir, mais aussi à son patron et mentor Henri : «Mon patron m'a vite adoptée. Il m'a tout appris et me suivait du matin au soir... Il avait aussi le don de pousser ses collaborateurs à donner le maximum d'eux-mêmes, et leur donner l'opportunité d'évoluer en interne». Véritable bête du travail, la secrétaire, qui recevait les appels et organisait les rendez-vous des commerciaux, se mêle petit à petit de tout. Le patron de l'entreprise décèle en elle des aptitudes commerciales qu'il mettra vite en relief. Elle quitte son standard pour le poste de commerciale avant d'être promue, en moins d'un an, directrice commerciale du pôle PLV. «C'est allé tellement vite que je me suis retrouvée DG associée sans que je m'en aperçoive. Je travaillais 17 heures par jour. Je n'ai même pas eu le temps pour me marier», raconte-t-elle, pas peu fière. L'entreprise qui employait cinq personnes en 1998, date de son recrutement, en compte aujourd'hui plus d'une cinquantaine, et son capital est passé sur la même période de 100.000 DH à près de 2 millions de DH. Installée sur un terrain de 1.500 m2 sur la route d'Azemmour, la firme compte un portefeuille client bien garni : des multinationales comme Coca-Cola, L'Oréal ou encore Altadis lui font confiance pour leur publicité sur lieu de vente. Arrivée au sommet de l'échelle, Zahera ne souhaite aujourd'hui qu'une chose : «développer son business et peut-être se marier un jour pour faire des enfants».
Malika Lehyen
Profession, promoteur immobilier,
PDG de Marghouba Promotion
Une femme peut-elle réussir dans la promotion immobilière ? Décidément, oui. Et Malika Lehyen en est la preuve vivante. Cette fille d'immigré est, peut-être même, la seule femme marocaine qui ait osé s'incruster dans ce domaine resté toujours une chasse gardée des hommes. Mieux encore, elle croit que ce métier est fait pour les femmes : «Les femmes peuvent apporter beaucoup dans la promotion immobilière. Car ce sont elles qui gèrent l'espace de vie du ménage et connaissent mieux que quiconque les problèmes pratiques du foyer». Née à Tanger en 1957, Malika Lehyen quitte le Maroc à l'âge de sept ans pour s'installer en Belgique avec sa famille. Après des études en architecture, elle décide de voler de ses propres ailes en lançant son business. Un choix qui lui a attiré beaucoup d'inimités, même des gens les plus proches. «Ma vie sentimentale a été un véritable fiasco. J'ai consommé deux époux, qui visiblement ont été jaloux de ma réussite. Heureusement qu'il y a mes deux enfants qui n'ont jamais cessé de me soutenir», raconte-t-elle. Suivant de près l'évolution de sa région natale, elle décide de rentrer au bercail en 2005 pour lancer les Jardins d'Asilah, son premier projet résidentiel de luxe. Un bébé, toujours en cours de gestation, qu'elle entend ériger en tant que modèle en termes de construction durable. Financé en grande partie par voie de crédit bancaire, le projet dont le coût global avoisine les 260 millions de DH est piloté par son entreprise «Maghrouba Promotion». Un nom à retenir.
Rajae Benkirane
Madame Propre
Administrateur d'Ecofertil
C'est en 1991 que Rajae Benkirane décide de troquer son tailleur de cadre supérieur contre le jean de l'entrepreneur. Après quinze années passées dans une compagnie d'assurance, elle réalise qu'elle ne pourra plus gravir les échelons, justement parce qu'elle est une femme. Elle décide alors de se lancer pour son propre compte dans un domaine jusque-là inexistant au Maroc : le traitement de déchets. Exit le confort du cadre supérieur, depuis le lancement de son entreprise, Ecofertil, Rajae Benkirane patauge toute la journée dans la gadoue qu'elle transforme en compost, un fumier biologique utilisé dans la fertilisation des sols agricoles. Une idée avant-gardiste qu'elle a dû pêcher lors d'un voyage en suède. Mêlant son intérêt pour la nature, hérité de son enfance passée dans une ferme près de Fès, et son audace, elle se lance dans une aventure à laquelle personne ne croyait dans le temps, à part son mari : «Mon mari est très sensibilisé sur l'environnement, il a vécu près de16 ans dans les pays scandinaves. C'était aussi une idée qui lui trottait dans l'esprit. Ce fut la fusion», confie-t-elle. Pour financer son projet, elle décroche un crédit jeune promoteur grâce à une étude de marché confiée à un universitaire et s'envole au Canada pour parfaire ses connaissances en la matière. Reste le plus difficile: convaincre les agriculteurs des bienfaits du compost. Commence alors un véritable parcours du combattant : «C'était très difficile au début. Les agriculteurs ne comprenaient pas très bien la portée de notre produit. Mais aujourd'hui les choses ont changé. Je ne cherche plus les clients, c'est eux qui viennent vers moi». Chapeau bas !
Bassamat Fassi Fihri
La star du barreau
Gérante de Bassamat & Associée
Qui ne connaît pas Bassamat Fassi Fihri ? «Un génie du droit des affaires», «une stratège»... Voilà comment ses confrères la définissent. En moins de 20 ans, cette native de Marrakech a pu s'imposer en tant qu'acteur incontournable du droit des affaires au Maroc. Spécialiste du contentieux des affaires, son cabinet figure tous les ans dans le haut du pavé du célèbre palmarès The Legal 500 (annuaire de référence du secteur)... aux côtés de prestigieux cabinets tels que GLN-Naciri (dirigé par le fils du ministre de la Justice) ou encore le fameux Kettani Law Firm. Le secret de ce succès, la star marocaine du barreau le résume en deux mots : «l'amour de la profession et la détermination». Après un stage de cinq ans au sein du cabinet Kettani, entre 1984 et 1989 - date de création de son cabinet en association avec sa sœur d'armes Asmaa Laraqui- , Bassamat Fassi Fihri est vite devenue l'interlocuteur préféré des banques et des grandes institutions financières du pays. Presque tous les établissements de crédit lui confient leurs opérations de recouvrement. Une réputation qu'elle a bâtie autour de la rapidité et la célérité dans le traitement des dossiers, mais aussi grâce à une parfaite connaissance des rouages du droit marocain et des usages du métier. Et son cabinet, qui emploie aujourd'hui quelque 130 collaborateurs, dont une trentaine de juristes spécialisés, ne compte pas s'arrêter là. Dernière trouvaille : le lancement récent d'un portail juridique gratuit, projet chapeauté par sa fille, et dauphin tout désigné, Zineb Laraqui. Quand le droit devient une affaire de femmes...


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