L'Afrique n'en finit pas de faire parler d'elle. Il n'est pas une semaine qui passe sans qu'il n'y ait une annonce favorable au continent... sur un plan économique. Fort de perspectives de croissance indéniables et d'une résilience face à la crise économique internationale reconnue par tous, l'Afrique ressurgit à nouveau, dans le domaine cette fois des activités de fusions-acquisitions. Selon les données publiées récemment par Mergermarket, bureau d'intelligence spécialisée en la matière, le premier trimestre 2012 a généré 3,5 MM$ en transactions de fusions-acquisitions. Les mines et l'énergie constitueraient les principales cibles des investisseurs, dont le profil tend à changer quelque peu d'ailleurs. Les investissements en matière de fusions-acquisitions vont bon train sur le continent. L'appétit grandissant pour «le continent pauvre» n'exclut aucune opportunité d'affaires. L'Ethiopie et, dans une moindre mesure, le Nigéria, embourbés depuis quelques années déjà dans des guerres civiles, font l'objet aujourd'hui d'une démarche d'ouverture de leurs économies, qui incitent à l'investissement étranger. Dans le cadre de ces derniers, ce sont bien entendu les projets d'infrastructures qui sont visés. Mais, à l'échelle du continent, note le bureau d'intelligence économique, ce sont l'énergie, les mines, les services publics, services financiers, les télécommunications, le transport et les secteurs de consommation qui présentent les meilleurs potentiels de développement. De fait, «les investisseurs étrangers et les sociétés africaines (...) continuent (aujourd'hui) à parcourir le continent pour l'accès aux marchés», commente le cabinet Mergermarket. Le Maroc dans la ligne de mire Une chasse aux bonnes affaires est définitivement lancée en Afrique, et le Maroc semble être bien placé pour s'en accaparer une part importante, d'autant plus, indique le rapport, que « la diversification géographique des transactions » se fait de plus en plus loin de l'Afrique du Sud, qui faisait figure d'exception sur le continent. « La relative stabilité politique et le soutien du Conseil de coopération du Golfe ont fait du Maroc une destination attrayante pour les investisseurs», constatent les experts de Mergermarket, «du moins sur le cours terme», précisent-ils un peu plus loin. Une autre exception alors, du moins régionale, du fait que, face aux pays du Printemps arabe (Egypte, Tunisie et Libye), «les investisseurs adoptent une approche wait and see, en attendant une plus grande stabilité», constate Mergermarket. Toutefois, le bureau de recherche estime que «l'activité de fusion-acquisition en Afrique du Nord pourrait être au bord d'une reprise». Néanmoins, la mention la plus intéressante pour le Maroc reste cette perspective : « les investisseurs stratégiques cherchent à entrer au moins un marché nord-africain» pour pouvoir «ensuite étendre leur portée à travers la région». Ce qui renvoie, encore une fois, à l'ambition du Maroc de devenir un plaque tournante régionale, sachant que la configuration géoéconomique régionale et continentale s'y prête grandement aujourd'hui.