Plusieurs caciques de l'Istiqlal affichent de plus en plus leur mécontentement sur l'orientation que prennent les préparatifs au sein du parti de la balance pour le prochain rendez-vous de septembre. Plusieurs membres du bureau exécutif haussent le ton pour critiquer le statu quo qui perdure depuis l'échec du congrès récent du parti à trouver un nouveau chef. «Il n'y a pas eu un vrai débat pour le choix du SG du parti et plusieurs questions restent toujours en suspens», note Mohamed Taha, membre du bureau exécutif, qui se revendique de la tendance qui cherche une «3e personne qui pourra faire le lien entre les deux visions qui se sont exprimées jusqu'à présent et dont aucune ne reflète les convictions de la majorité des istiqlaliens». Les demandes de la majorité silencieuse au sein du parti tentent aussi de concilier les vues des partisans de Hamid Chabat et de Abdelawahed El fassi durant ce laps de temps très court, durant lequel d'autres noms pourraient prétendre à entrer en course. Le nom de Moulay Mhamed El Khalifa est le plus murmuré actuellement au sein des mécontents du parti, après que les nouvelles procédures de désignation ont écarté d'office Mohamed El Wafa de la course et ont précipité son retrait. La place des jeunes du parti qui ont formé l'ossature du gouvernement de Abbas El Fassi ou celui de Benkirane a été également prise en compte par ceux qui proposent actuellement de tourner la page du bras de fer qui a éclaté au grand jour en juin dernier. «Aucun nom ne ferait l'unanimité autour de lui d'ici 2 mois», notent plusieurs membres du conseil national, et cela même si la course restera ouverte entre les jeunes et les femmes qui occuperont pour la 1re fois la moitié du comité exécutif. La recette miracle pour le succès du prochain rendez-vous est à trouver également dans le fonctionnement des congrès régionaux du parti, qui n'ont pas donné pour leur part de signes rassurants quant à un minimum d'accord sur l'identité du prochain N°1 du parti. L'abaissement de l'âge minimum pour faire partie des cadres dirigeants du parti à 35 ans au lieu de 40, ainsi que le renforcement de la présence des militantes du parti pour répondre cette fois aux impératifs de la parité pourront faire lé différence lors du prochain vote, notamment via les nouveaux quotas de 30% des sièges au sein du comité exécutif qui seront réservés aux femmes et 20% aux jeunes. La restructuration des 14 commissions, essentiellement celles dédiées aux règlements intérieurs, à l'intégrité territoriale, la décentralisation, ainsi qu'à la régionalisation et la commission relative à la concrétisation de la Constitution n'ont pas encore réussi à bien fonctionner, vu que c'est la commission juridique qui a été au centre de la réforme décidée lors du prochain congrès.