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Augmentation du SMIG au Maroc: les textiliens en colère
Publié dans Les ECO le 30 - 06 - 2020

Honorer l'engagement d'augmenter le SMIG, programmé pour le 1er juillet, revient à fermer boutique pour les entreprises du textile. Le président de l'Amith appelle au report de cette décision.
Il est hors de question de consentir l'augmentation du SMIG programmée pour le 1er juillet chez les entreprises opérant dans le secteur du textile ! C'est le mot d'ordre de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH). «Cette augmentation programmée ne fera qu'empirer la situation déjà morose de nos entreprises», martelle d'emblée Mohamed Boubouh, président de l'AMITH. Ainsi, l'association et ses membres adhèrent «à l'unanimité» à la proposition faite au gouvernement par la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM), de reporter jusqu'en 2021 la deuxième revalorisation du SMIG actée dans l'accord du dialogue social d'avril 2019.
Manque de visibilité
Considérant que le secteur va mal et que cette action ne fera qu'empirer les choses, le président de l'AMITH avance plusieurs arguments qui étayent cette prise de position. Déjà, avant la déclaration de la pandémie au Maroc, les unités de textile étaient loin de tourner à plein régime. «Les entreprises vivaient déjà une situation délicate due au changement de saison. A peine commençaient-elles à redémarrer leurs activités que la pandémie est survenue», explique Mohamed Boubouh. Une fois l'état d'urgence sanitaire déclaré, la majorité des entreprises ont procédé à l'arrêt total de leur activité. Boubouh soutient mordicus que ces entreprises «ont dû gérer simultanément plusieurs situations inédites lors de la période du confinement. Non seulement elles ont supporté des des charges très élevées, des assurances, des frais bancaires, des charges locatives... mais lorsqu'elles ont voulu reprendre leurs activités suite au déconfinement, ces entreprises se sont retrouvées devant une situation compliquée: elle ne peuvent travailler avec la même capacité puisqu'il faut absolument suivre à la lettre les mesures sanitaires pour le bien de leurs employés». Cela est d'autant plus compliqué que les acteurs du secteur ne disposent d'aucune visibilité claire, que ce soit pour le marché national ou international, alerte Boubouh. Au niveau local, le président de l'AMITH explique que la reprise des entreprises est plombée par le faible pouvoir d'achat des citoyens, lesquels sont eux-mêmes dans une situation précaire. «Le marché local est livré à son sort...», déplore le représentant des textiliens.
Pour ce qui est du marché à l'export, «beaucoup de nos clients étrangers ont déclaré faillite tels que Naf Naf, La Halle ou encore Camaïeu... Nous n'avons donc aucune visibilité sur la reprise des commandes étrangères», regrette le président de l'AMITH. Pis encore, cette défaillance va jusqu'à grever les finances des opérateurs locaux, les clients étrangers ayant déclaré faillite laissant de lourdes ardoises derrière elles. L'équation posée aujourd'hui devant les textiliens est claire mais ardue: Maintenir les emplois du secteur et réduire au maximum les licenciements ou honorer l'engagement pris dans l'accord tripartie et procéder à l'augmentation du SMIG, quitte à asphyxier des entreprises déjà en crise? Le président de l'AMITH ne manque pas de rappeler que son association adhère pleinement à la proposition faite par la CGEM. «Nous avons adressé une lettre à la CGEM, en mai dernier, en insistant sur la nécessité de réagir rapidement aux effets néfastes du Covid-19 et ne pas aller dans le sens de l'augmentation du SMIG. Cette revalorisation est injustifiée en cette période corsée et inédite. Nos entreprises ne sont pas capables de supporter les effets de cette augmentation!», insiste-t-il. Des prémices de reprise ? Le président de l'AMITH ne cache pas son pessimisme à propos d'une relance à court terme, encore moins pour ce qui serait d'une vague de nouvelles commandes depuis l'étranger.
Boubouh explique que les conditions sanitaires actuelles ne permettent pas aux opérateurs nationaux de se déplacer pour confirmer de nouvelles commandes ou encore pour prospecter de nouveaux clients. Comment s'en sortir ? La formule magique s'articule autour de l'agilité, l'innovation et la réputation. «Notre stratégie est claire et l'objectif est d'arriver à des résultats probants. Nous nous sommes concentrés sur deux axes prioritaires. En premier lieu, il faut regagner le marché local et redonner de la valeur à la Marque Maroc», détaille Boubouh. L'AMITH a en effet réalisé une étude sur le développement de la «Marque Maroc» dont les résultats ont été présentés au ministère de l'Industrie, lequel a soutenu ce segment industriel à fort potentiel en cette période atypique. Boubouh annonce que le ministre de tutelle a déjà donné son aval pour la création de la «Marque Maroc» et que les professionnels travaillent actuellement sur le volet de l'amont industriel qui assurera la verticalité et l'indépendance du secteur. Il est à noter que l'AMITH a réalisé une étude très pointue pour développer l'amont de l'industrie textile au Maroc.
«Nos pronostics montrent que nous pouvons y arriver, à condition d'être accompagnés. D'ailleurs, nous sommes sur la même longueur d'ondes avec la tutelle et nous avons déjà l'accord du ministère», affirme Boubouh. Le potentiel n'est plus à démontrer, même si la conjoncture n'est pas favorable. Les donneurs d'ordre européens ont compris qu'il fallait re-localiser la production et non la délocaliser. Ils ont également compris que travailler dans le bassin méditerranéen est une assurance pour eux. C'est cela qui nourrit le brin d'espoir encore présent chez les opérateurs de ce secteur qui représente le premier employeur de main-d'œuvre au Maroc. «Nous croyons en l'avenir. Il y a vraiment des opportunités à saisir, mais seulement pour les opérateurs qui arriveront à survivre et à dépasser le cap actuel», assure le président de l'AMITH.
Sanae Raqui


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