Déjà présent depuis plus d'une décennie au Maroc, le groupe Qair franchit une nouvelle étape stratégique en obtenant les autorisations pour deux projets d'envergure dans les énergies renouvelables. En misant sur un mix solaire et éolien au service de l'industrie locale, l'entreprise renforce son rôle dans la transition énergétique du Royaume, tout en consolidant sa position de leader émergent sur le continent africain. Dans la compétition mondiale pour la décarbonation et la souveraineté énergétique, le Maroc avance ses pions avec méthode. En s'adossant à un cadre réglementaire de plus en plus clair et à une stratégie nationale affirmée, le Royaume confirme son ambition de devenir une plateforme industrielle verte. La dernière annonce de la société indépendante Qair, qui vient d'obtenir les autorisations nécessaires pour deux projets d'envergure à Tétouan et à Tiznit, en est une belle illustration. Une énergie verte au service de l'industrie Avec un total de 178 MW de puissance installée, répartie entre un parc éolien à Tétouan et une centrale solaire à Tiznit, Qair vise une production annuelle de 505 GWh. Une électricité propre qui viendra alimenter directement les industriels nationaux, dans un contexte où la compétitivité énergétique devient un déterminant central de l'attractivité des territoires. La mise en service du site solaire est prévue dès fin 2027, tandis que celle du parc éolien interviendra en 2029. Ensemble, ces infrastructures permettront d'éviter l'émission de plus de 334.000 tonnes de CO2 par an. Au-delà des chiffres, c'est la traduction concrète d'un tournant stratégique : le Maroc entend lier sa croissance industrielle à une énergie renouvelable, accessible et stable, en rupture avec la dépendance historique aux énergies fossiles importées. Loi 13-09, une ouverture maîtrisée à l'investissement privé Si ces projets voient le jour, c'est aussi grâce au cadre juridique porté par la loi 13-09, qui facilite l'accès au marché pour les producteurs d'électricité indépendants (IPP). Dernier jalon en date, l'introduction d'un cadre tarifaire spécifique pour l'accès au réseau moyenne tension. Une réforme attendue, qui crée de la visibilité pour les acteurs industriels souhaitant consommer directement de l'énergie renouvelable. Pour Qair, implanté dans le Royaume depuis 2011, ces avancées réglementaires sont déterminantes. «La clarté réglementaire du Maroc et sa vision énergétique ambitieuse ouvrent de réelles opportunités aux producteurs d'électricité indépendants», souligne Wahba Zniber, directrice générale de Qair Maroc. Elle y voit l'aboutissement d'un virage stratégique : «Nous nous appuyons sur une décennie d'expérience en autoconsommation et nous adaptons désormais nos activités pour répondre à des besoins industriels plus larges.» Retombées locales, vision continentale Au-delà des considérations climatiques et industrielles, les projets de Tétouan et Tiznit se veulent aussi vecteurs de développement local. Création d'emplois, appel à des sous-traitants régionaux, modernisation d'infrastructures, dynamisation de l'offre énergétique pour les industriels : la transition bas carbone se conjugue ici avec inclusion territoriale. Cette dynamique s'inscrit dans un agenda plus large. D'ici 2030, le Maroc vise 52% d'énergie renouvelable dans son mix électrique. Une cible ambitieuse, mais cohérente avec l'évolution du marché. Avec la flambée des prix du gaz et les exigences des marchés export (notamment européens) en matière de décarbonation, la transition énergétique devient un levier stratégique de compétitivité. Les projets portés par Qair viennent renforcer cet écosystème en construction. Le Maroc, tremplin africain de Qair Si le Maroc occupe une place centrale dans la stratégie africaine de Qair, il n'en est pas l'unique terrain d'expansion. Le groupe, basé à Paris, déploie activement son portefeuille sur plusieurs marchés du continent. En Tunisie, il développe deux projets solaires, totalisant 298 MW, qui devraient générer à eux seuls environ 5% de la production électrique du pays. À l'île Maurice, Qair entamera bientôt la construction d'un site solaire de 100 MWc couplé à un système de stockage de 256 MWh. Quant au Tchad, il bénéficiera de deux parcs solaires accompagnés de batteries de 8 MWh, visant à combler un déficit énergétique structurel. Dans chacun de ces pays, Qair adapte sa stratégie aux spécificités locales tout en poursuivant un objectif commun, celui de rendre accessible une énergie propre, fiable et compétitive. À l'échelle du continent, le groupe affiche un portefeuille de plus de 2 GW de projets renouvelables, y affirmant ainsi son positionnement de leader émergent de la transition énergétique. Une décennie charnière pour l'énergie en Afrique Le mouvement en cours ne se limite pas à l'annonce de projets ou à la pose de panneaux solaires. Il s'agit d'une transformation profonde, tant économique que géopolitique. En permettant à des pays comme le Maroc, la Tunisie ou encore le Tchad de couvrir localement une partie croissante de leurs besoins, les énergies renouvelables deviennent un vecteur de souveraineté. Et dans un contexte global marqué par la fragmentation des chaînes d'approvisionnement et les tensions géo-énergétiques, cette souveraineté énergétique prend une dimension nouvelle. Le cas du Royaume est à ce titre emblématique. Avec une croissance industrielle soutenue, une proximité logistique avec l'Europe, une stratégie climatique ambitieuse et un cadre réglementaire en maturation, le pays s'impose comme une tête de pont idéale pour les investisseurs et développeurs d'énergies propres. Qair, en se positionnant dès maintenant sur des projets structurants, mise sur une équation gagnante d'accompagner l'industrialisation du Maroc tout en capitalisant sur une expertise renouvelable qui s'exporte désormais à l'échelle continentale. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO
