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Logistique-industrie : une équation à plusieurs inconnues
Publié dans Les ECO le 22 - 05 - 2025

À l'heure où le Maroc cherche à réindustrialiser son économie, la logistique émerge comme un maillon stratégique trop longtemps négligé. Lors du forum Azian tenu à Casablanca, décideurs publics et industriels ont esquissé les contours d'une nouvelle alliance entre zones industrielles et logistiques. Mais derrière les annonces ambitieuses, persistent des verrous structurels, ceux du foncier inabordable, charges fixes écrasantes et lenteurs administratives.
Longtemps reléguée au second plan des priorités économiques, la logistique s'impose désormais comme un levier stratégique du développement industriel national. C'est dans cette optique que la 4e édition du forum Azian (Association de la zone industrielle d'Aïn Sebâa), organisée le 21 mai à Casablanca, a placé cette question au cœur de ses échanges.
Dans une atmosphère studieuse mais animée, où se mêlaient poignées de main appuyées, apartés entre chefs d'entreprise et échanges nourris entre experts du secteur, la thématique retenue ,«Zones logistiques et industrielles, une synergie stratégique au service du développement économique et de l'emploi», traduisait une volonté croissante de mieux articuler les outils de production aux infrastructures de transport et de distribution.
Face à un parterre d'industriels, de décideurs publics et de logisticiens, le président de l'Azian, Mohammed Fikrat, a souligné l'importance de ce forum comme espace de concertation et de propositions.
«Depuis sa création, ce forum s'est affirmé comme une plateforme de dialogue, d'échange et d'action. Il traduit l'ambition de notre association de contribuer au progrès industriel, à l'échelle régionale comme nationale», a-t-il déclaré.
Certes, la ligne de mire reste le renforcement de la compétitivité des zones industrielles, mais le cadre légal qui régit les entreprises devrait, lui aussi, évoluer en phase avec les mutations du tissu productif. À cet égard, le ministre de l'Inclusion économique, Younès Sekkouri, a rappelé les avancées réalisées en matière de dialogue social et annoncé des réformes à venir du Code du travail. Objectif : corriger les dysfonctionnements structurels qui freinent encore l'investissement et la flexibilité du marché du travail.
Une dynamique territoriale en marche
Toutefois, les témoignages et interventions ont mis en lumière la nécessité d'ancrer la politique industrielle dans une logique territoriale renforcée, reposant sur l'interconnexion entre zones logistiques et zones industrielles.
Ryad Mezzour, ministre de l'Industrie et du Commerce, a rappelé que cette synergie représente un facteur décisif de compétitivité. «Elle permet d'optimiser les flux logistiques, de réduire les coûts et de favoriser l'investissement productif».
À l'appui de ses propos, il cite le projet de Zenata, future plateforme aménagée sur 380 hectares, qui illustre cette complémentarité attendue entre les deux types de zones. Dans ce sens, plusieurs initiatives territoriales sont en cours.
Selon Abdellatif Maâzouz, président du Conseil régional de Casablanca-Settat, 750 hectares seront mobilisés pour accueillir de nouveaux investissements industriels, dont 150 hectares dédiés à la logistique. Des projets similaires émergent à Bernoussi (zone de proximité en cours d'aménagement), à Settat (54 ha à des conditions préférentielles), ou encore à travers un programme de grande envergure déployé avec l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), visant la création de pôles logistiques dans 6 provinces pour un investissement de 12,5 milliards de dirhams avec la création de près de 989.000 emplois.
Entre ambitions et contraintes structurelles
Mais si les perspectives sont prometteuses, les obstacles structurels restent nombreux. Le coût du foncier, notamment, fait figure de barrière majeure pour les industriels. Moncef Belkhayat, président de H&S Invest Holding, estime que le prix idéal pour un foncier logistique compétitif devrait tourner autour de 350 dirhams le m2. Or, dans certaines zones comme Aïn Sebâa, les tarifs peuvent atteindre jusqu'à 3.500 dirhams.
«L'entreposage est une autre paire de manches. Aujourd'hui, aucune norme n'est exigée en matière de stockage, encore moins pour les produits alimentaires, dans le circuit traditionnel qui représente la majorité écrasante de la distribution. Seules les multinationales sauvent la mise. D'où la nécessité de mener une réflexion pour structurer toute la chaîne de valeur», recommande Belkhayat.
À ces contraintes s'ajoutent les normes croissantes imposées par les donneurs d'ordre internationaux en matière de sécurité et d'environnement, ainsi que des charges fixes particulièrement lourdes, comme le coût de l'électricité, représentant à lui seul 30% de certains postes budgétaires selon la CGEM.
Ghita Lahlou, vice-présidente de la Confédération patronale, alerte aussi sur le paradoxe d'un foncier abondant mais inoccupé. «40 % des zones industrielles disponibles restent vides, faute de prix accessibles».
Dans ce contexte, la réussite des ambitions logistiques repose sur une approche intégrée, combinant réformes structurelles, ajustement du cadre légal et politiques incitatives. Le ministère de l'Inclusion économique a d'ailleurs promis une mise à jour du Code du travail pour corriger certaines distorsions freinant la dynamique d'investissement.
L'ensemble des parties prenantes s'accorde sur la nécessité de rationaliser les coûts, d'adapter l'offre foncière et de favoriser la massification du transport pour améliorer les performances logistiques. La logistique ne peut plus être un maillon négligé, elle constitue désormais une clé de voûte de la compétitivité industrielle et de l'attractivité économique du Royaume.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO


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