Bouari inaugure le Salon régional de l'olivier    Budget Défense : 73 milliards de dirhams pour 2026, une hausse de 3,3 milliards    Hakimi rassure après sa blessure    La FIFA annonce un renforcement de la sécurité en ligne    Aguerd quitte le rassemblement des Lions de l'Atlas après examens médicaux    Mauritanie: 227 migrants secourus en mer    Une délégation de la Commission de l'Union africaine reçue par la Cour des comptes    Les températures attendues ce dimanche 16 novembre 2025    Le temps qu'il fera ce dimanche 16 novembre 2025    Economie numérique : le Maroc franchit un cap dans la relation client externalisée    Congrès de l'OEC : l'intelligence artificielle, nouveau socle stratégique de la profession comptable    Lekjaa : "Préserver le prix du pain coûte 10 milliards de dirhams"    Cosumar : 3.000 hectares de nouvelles plantations    Cultures résilientes: Al Moutmir booste les rendements d'olives à Fès    Fin du démarchage téléphonique : une mutation inévitable et bénéfique pour l'écosystème marocain    Concentrix. Redouane Mabchour: "Nous ne sommes plus un centre d'appels mais un partenaire de transformation intelligente"    Lutte antiterroriste : La DGSE salue la coopération exemplaire avec le Maroc    Les clés cachées des élections 2025-2026 : une analyse des erreurs de perception des médias européens et des réalités politiques américaines    Boualem Sansal défie les injonctions algériennes et dévoile les ultimes pressions exercées avant sa libération    L'Espagne désire une gouvernance accrue et digitalisée de Schengen, quarante ans après sa mise en œuvre    Tactiques de drones : Les FAR à l'épreuve de la guerre robotisée ! [INTEGRAL]    Tahar Ben Jelloun : "Boualem Sansal me disait que j'avais la chance d'être marocain"    Fouad Abdelmoumni, Aboubakr Jamaï et Hicham Jerando... le crime, décidément, se décline sous bien des formes    Selon l'"Atlantic Council", le Conseil de sécurité inaugure avec son vote sur le Sahara ce que l'on peut qualifier de «Marche verte diplomatique»    RNI : Akhannouch plébiscité à Casablanca    Lions de l'Atlas : Une animation offensive aux abois !    Jeux de la Solidarité Islamique : Le Maroc porte sa récolte à 10 médailles ce samedi matin    CAN Handball Kigali 26: Le Maroc versé dans le groupe D    Botola D2 / J8: Programme du jour    Lions de l'Atlas : Azzedine Ounahi, maître absolu du milieu marocain    Omar Hilale : La diplomatie marocaine repose sur une philosophie de l'action et du concret    Taqa Morocco : Un chiffre d'affaires consolidé de 7,95 MMDH à fin septembre    Accueil aux hôpitaux : le ministère de la Santé sonne le glas des agents de sécurité    L'Humeur : Le retour en farce d'Aminux    Les températures attendues ce samedi 15 novembre 2025    Grande polémique en France à cause de Shein    Le MOGA Festival sacré "Meilleur Événement International" aux Heavent Paris Awards 2025    Bensaid en visite dans plusieurs structures culturelles à Tétouan    Culture & gaming : un nouveau pacte pour moderniser les musées marocains    Les Victoires de la Musique guinéenne reviennent pour célébrer la créativité nationale    Morocco is set to establish its own national women's rugby team    Fútbol: Anass Salah-Eddine disfruta de su primer entrenamiento con los Leones del Atlas    Una primera serie de televisión filipina filmada en Marruecos    Santé : L'OMS déclare le Maroc comme «pays maîtrisant l'hépatite B»    Une première série télévisée philippine tournée au Maroc    Grotte de Bizmoun : Des outils vieux de 150 000 ans et une faune éteinte    Forum international sur le socialisme à la chinoise : regards croisés sur les changements inédits    Le Centre Culturel Chinois de Rabat organise l'événement « TEA FOR HARMONY – Yaji Cultural Salon »...    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Logistique-industrie : une équation à plusieurs inconnues
Publié dans Les ECO le 22 - 05 - 2025

À l'heure où le Maroc cherche à réindustrialiser son économie, la logistique émerge comme un maillon stratégique trop longtemps négligé. Lors du forum Azian tenu à Casablanca, décideurs publics et industriels ont esquissé les contours d'une nouvelle alliance entre zones industrielles et logistiques. Mais derrière les annonces ambitieuses, persistent des verrous structurels, ceux du foncier inabordable, charges fixes écrasantes et lenteurs administratives.
Longtemps reléguée au second plan des priorités économiques, la logistique s'impose désormais comme un levier stratégique du développement industriel national. C'est dans cette optique que la 4e édition du forum Azian (Association de la zone industrielle d'Aïn Sebâa), organisée le 21 mai à Casablanca, a placé cette question au cœur de ses échanges.
Dans une atmosphère studieuse mais animée, où se mêlaient poignées de main appuyées, apartés entre chefs d'entreprise et échanges nourris entre experts du secteur, la thématique retenue ,«Zones logistiques et industrielles, une synergie stratégique au service du développement économique et de l'emploi», traduisait une volonté croissante de mieux articuler les outils de production aux infrastructures de transport et de distribution.
Face à un parterre d'industriels, de décideurs publics et de logisticiens, le président de l'Azian, Mohammed Fikrat, a souligné l'importance de ce forum comme espace de concertation et de propositions.
«Depuis sa création, ce forum s'est affirmé comme une plateforme de dialogue, d'échange et d'action. Il traduit l'ambition de notre association de contribuer au progrès industriel, à l'échelle régionale comme nationale», a-t-il déclaré.
Certes, la ligne de mire reste le renforcement de la compétitivité des zones industrielles, mais le cadre légal qui régit les entreprises devrait, lui aussi, évoluer en phase avec les mutations du tissu productif. À cet égard, le ministre de l'Inclusion économique, Younès Sekkouri, a rappelé les avancées réalisées en matière de dialogue social et annoncé des réformes à venir du Code du travail. Objectif : corriger les dysfonctionnements structurels qui freinent encore l'investissement et la flexibilité du marché du travail.
Une dynamique territoriale en marche
Toutefois, les témoignages et interventions ont mis en lumière la nécessité d'ancrer la politique industrielle dans une logique territoriale renforcée, reposant sur l'interconnexion entre zones logistiques et zones industrielles.
Ryad Mezzour, ministre de l'Industrie et du Commerce, a rappelé que cette synergie représente un facteur décisif de compétitivité. «Elle permet d'optimiser les flux logistiques, de réduire les coûts et de favoriser l'investissement productif».
À l'appui de ses propos, il cite le projet de Zenata, future plateforme aménagée sur 380 hectares, qui illustre cette complémentarité attendue entre les deux types de zones. Dans ce sens, plusieurs initiatives territoriales sont en cours.
Selon Abdellatif Maâzouz, président du Conseil régional de Casablanca-Settat, 750 hectares seront mobilisés pour accueillir de nouveaux investissements industriels, dont 150 hectares dédiés à la logistique. Des projets similaires émergent à Bernoussi (zone de proximité en cours d'aménagement), à Settat (54 ha à des conditions préférentielles), ou encore à travers un programme de grande envergure déployé avec l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), visant la création de pôles logistiques dans 6 provinces pour un investissement de 12,5 milliards de dirhams avec la création de près de 989.000 emplois.
Entre ambitions et contraintes structurelles
Mais si les perspectives sont prometteuses, les obstacles structurels restent nombreux. Le coût du foncier, notamment, fait figure de barrière majeure pour les industriels. Moncef Belkhayat, président de H&S Invest Holding, estime que le prix idéal pour un foncier logistique compétitif devrait tourner autour de 350 dirhams le m2. Or, dans certaines zones comme Aïn Sebâa, les tarifs peuvent atteindre jusqu'à 3.500 dirhams.
«L'entreposage est une autre paire de manches. Aujourd'hui, aucune norme n'est exigée en matière de stockage, encore moins pour les produits alimentaires, dans le circuit traditionnel qui représente la majorité écrasante de la distribution. Seules les multinationales sauvent la mise. D'où la nécessité de mener une réflexion pour structurer toute la chaîne de valeur», recommande Belkhayat.
À ces contraintes s'ajoutent les normes croissantes imposées par les donneurs d'ordre internationaux en matière de sécurité et d'environnement, ainsi que des charges fixes particulièrement lourdes, comme le coût de l'électricité, représentant à lui seul 30% de certains postes budgétaires selon la CGEM.
Ghita Lahlou, vice-présidente de la Confédération patronale, alerte aussi sur le paradoxe d'un foncier abondant mais inoccupé. «40 % des zones industrielles disponibles restent vides, faute de prix accessibles».
Dans ce contexte, la réussite des ambitions logistiques repose sur une approche intégrée, combinant réformes structurelles, ajustement du cadre légal et politiques incitatives. Le ministère de l'Inclusion économique a d'ailleurs promis une mise à jour du Code du travail pour corriger certaines distorsions freinant la dynamique d'investissement.
L'ensemble des parties prenantes s'accorde sur la nécessité de rationaliser les coûts, d'adapter l'offre foncière et de favoriser la massification du transport pour améliorer les performances logistiques. La logistique ne peut plus être un maillon négligé, elle constitue désormais une clé de voûte de la compétitivité industrielle et de l'attractivité économique du Royaume.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ECO


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.