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Taxe de séjour : un levier stratégique à l'heure du boom touristique
Publié dans Les ECO le 29 - 05 - 2025

Alors que le Maroc enregistre une fréquentation touristique record, la taxe de séjour s'impose comme un pilier financier pour les communes. Entre encadrement légal renforcé et enjeux économiques, zoom sur un instrument clé pour équilibrer croissance touristique et développement local.
Avec 5,7 millions de visiteurs à fin avril, le Maroc transforme l'afflux touristique en levier économique grâce à une fiscalité ciblée. La version 2025 du recueil de la fiscalité des collectivités territoriales vient d'être publiée. Un recueil qui présente les règles d'assiette, de recouvrement et de sanctions des principales taxes locales.
L'une d'entre elles nous intéresse particulièrement, en cette période de bon temps et de préparation active à la saison estivale : la Taxe de séjour aux établissements touristiques et autres formes d'hébergement touristique.
Alors que le Maroc enregistre des records historiques de fréquentation touristique en 2025 – 5,7 millions de visiteurs entre janvier et avril, soit +23% sur un an –, cette taxe s'impose comme un outil fiscal clé pour les communes. Instituée par la loi n°47-06 (modifiée par la loi n°07-20) et encadrée par l'instruction ministérielle F/1600 de 2021, cette taxe, souvent méconnue du grand public, cristallise des enjeux économiques, juridiques et stratégiques majeurs. Décryptage.
Une fiscalité ciblée
La Taxe de séjour aux établissements touristiques et autres formes d'hébergement touristique, rebaptisée en 2021 pour refléter son extension à des structures diversifiées (Article 70), couvre un large panel allant des hôtels classiques aux riads, maisons d'hôtes, villages de vacances et résidences touristiques.
Cette extension législative répond à l'évolution des comportements touristiques, marquée par l'essor des locations saisonnières et des hébergements alternatifs. L'assiette de la taxe, calculée par personne et par nuitée, intègre une exonération pour les enfants de moins de 12 ans (Article 71), tout en s'appuyant sur des fourchettes tarifaires progressives fixées par les communes (Article 73).
Ces dernières varient de 2 DH pour un hôtel 1 étoile à 30 DH pour un palace, un mécanisme conçu pour concilier rentabilité communale et attractivité territoriale.
Les exploitants, quant à eux, doivent respecter des obligations strictes : déclaration annuelle du nombre de clients et de nuitées avant le 1er avril (Article 74), versement trimestriel de la taxe aux régies communales (Article 76) et transmission des déclarations sous 45 jours en cas de cession, décès ou transformation de l'activité (Article 75). Ces délais stricts reflètent la volonté de l'Etat de sécuriser les recettes locales dans un secteur en forte croissance.
Une manne financière à ne pas négliger
Avec 1,7 million de touristes accueillis en avril 2025, le potentiel de recettes lié à la taxe de séjour est considérable. Prenons l'exemple d'un hôtel 4 étoiles (tarif variant de 5 à 10 DH/nuitée) disposant de 100 chambres : avec un taux d'occupation de 80% sur une année, il générerait des centaines de milliers de dirhams pour la commune.
À l'échelle nationale, l'addition des 8.000 lits supplémentaires prévus en 2025 amplifierait mécaniquement ces recettes, offrant aux communes un levier essentiel pour financer des infrastructures locales (transports, assainissement, etc.) ou améliorer les services publics. Une manne qui s'avère d'autant plus stratégique que le secteur touristique marocain bénéficie de 8 milliards de dirhams d'investissements en 2025, visant à renforcer l'offre d'hébergement et d'animation.
Pour les communes, ces recettes constituent une ressource directe et prévisible. Pour les hôteliers, si la taxe est répercutée sur le client, sa gestion administrative représente une charge, particulièrement pour les petites structures devant intégrer cette contrainte dans leur modèle économique face à une concurrence accrue.
Enfin, pour les touristes, l'impact financier reste marginal (moins de 1% du coût moyen d'une nuitée), mais sa visibilité sur les factures pourrait influencer leur perception de la destination, entre transparence fiscale et sentiment de contribution au développement local.
Contexte stratégique
Il y a lieu de souligner que la Taxe de séjour s'intègre pleinement dans la stratégie nationale de montée en gamme du tourisme marocain, chaque dirham collecté servant à financer des projets structurants ou la réhabilitation de sites emblématiques.
En orientant ces fonds vers des infrastructures durables et des expériences touristiques diversifiées (écotourisme, tourisme sportif), le Maroc consolide son positionnement comme première destination du continent africain, capable d'accueillir des événements d'envergure tels que la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030.
Parallèlement, l'afflux record de visiteurs – 17,4 millions sur l'année 2024, 5,7 millions de touristes à fin avril 2025 (+23% vs 2024), soit un million de touristes supplémentaires en seulement 4 mois – impose une pression accrue sur les ressources locales (transports, eau, déchets). La taxe offre aux communes un outil de financement ciblé, permettant de répondre à ces défis sans grever le budget des résidents, tout en évitant un alourdissement généralisé de la fiscalité. Ce mécanisme incarne ainsi une approche équilibrée où développement touristique rime avec responsabilité fiscale et préservation des équilibres territoriaux.
Un équilibre entre performance et durabilité
Soulignons également que la Taxe de séjour transcende son statut de simple outil fiscal pour incarner les ambitions d'un Maroc en mutation : financer localement sans étouffer la compétitivité, croître sans épuiser les ressources.
Dans un contexte où le secteur touristique génère 24,63 milliards de dirhams de recettes au premier trimestre 2025, chaque dirham prélevé doit servir une croissance inclusive – en finançant des infrastructures accessibles – et durable, en préservant le patrimoine naturel et culturel. Ne dit-on pas que dans l'économie touristique du XXIe siècle, la fiscalité locale n'est plus une question de contrainte, mais de co-construction ?
Cette vision implique une collaboration renforcée entre communes, hôteliers et investisseurs, où la taxe n'est pas perçue comme un coût, mais comme un investissement partagé dans l'attractivité future du territoire. L'enjeu réside désormais dans sa capacité à évoluer : digitalisation des processus, harmonisation tarifaire et communication transparente envers les touristes, pour transformer une obligation administrative en levier de valorisation collective.
Exonérations et implications
L'article 71 du Chapitre IX du recueil de la fiscalité des collectivités territoriales prévoit une exonération exclusive pour les enfants de moins de 12 ans, réduisant le coût des séjours familiaux. La taxe, calculée «par personne et par nuitée» (Art. 72), implique que seuls les adultes et enfants de 12 ans ou plus sont redevables. Les établissements doivent facturer distinctement la taxe (Art. 76), garantissant une transparence tarifaire.
Dans un contexte de hausse touristique record (+23% en 2025), cette mesure favorise le tourisme familial, segment clé pour les communes. Toutefois, elle impose aux hébergeurs une rigueur déclaratoire (Art. 74) et un contrôle strict des exonérations. En période estivale, son respect conditionne à la fois l'équité fiscale et la compétitivité des destinations.
Bilal Cherraji / Les Inspirations ECO


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