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Textile : le secteur menacé par la taxe carbone
Publié dans Les ECO le 02 - 09 - 2025

Une étude menée par un cabinet allemand montre qu'en dépit d'un coût de main-d'œuvre avantageux, le Maroc pâtit d'une empreinte carbone plus lourde que celle de ses principaux benchmarks, comme la Turquie, la Tunisie ou encore la Roumanie. L'instauration de la taxe carbone aux frontières de l'Europe menace d'enrayer cet avantage.
L'industrie textile, longtemps fondée sur l'avantage d'une main-d'œuvre à bas coût dans le calcul du prix de revient, se trouve désormais confrontée à l'instauration d'un prix du carbone aux frontières de l'Europe, qui redéfinit les règles de la compétitivité. La mise en œuvre progressive du mécanisme d'ajustement carbone rendra inévitable la taxation des importations à forte intensité d'émissions.
Pour le Maroc, le coût du travail ne suffit plus à garantir la compétitivité. C'est ce que rappelle une étude publiée en juillet 2025 par le cabinet Gherzi Germany, selon laquelle l'Allemagne atteint un coût horaire net de 12,3 €, contre 2,4 € au Maroc — soit cinq fois moins que la moyenne européenne et un niveau plus compétitif que la Turquie (4,1 €) ou la Roumanie (4,2 €).
Sur le papier, l'écart salarial paraît décisif. Mais il s'atténue dès lors que l'on intègre l'empreinte carbone du transport. Un camion reliant Tanger à Berlin génère environ 3 208 kg de CO2, pour un surcoût estimé à 320 €. La Turquie, bien que deux fois plus chère en termes de main-d'œuvre, limite ses émissions à 2 922 kg de CO2, soit 292 € de facture carbone. La Roumanie, enfin, profite de sa proximité géographique : 1 496 kg de CO2 seulement, convertis en 150 €. Dans un univers où chaque tonne émise se chiffre désormais en euros, cette différence devient déterminante.
«Le but de l'étude est d'alerter sur le fait que l'empreinte carbone devient un facteur clé de compétitivité», souligne Redouane Lachgar.
Compétitivité relative
«Au Maroc, 85% des matières premières sont importées. Ce poids logistique accroît mécaniquement notre empreinte carbone», observe un consultant. En effet, la dépendance aux intrants étrangers limite toute marge d'adaptation et réduit l'avantage compétitif apparent.
Le Maroc se distingue par ailleurs par un salaire minimum relativement élevé au regard de ses concurrents directs : environ 320 dollars par mois, soit près de 50% de plus qu'en Tunisie. Ce qui, longtemps présenté comme un atout social, devient un handicap dès lors que le carbone entre dans le calcul du prix de revient. «Le Maroc cesse d'être compétitif avec l'entrée en jeu du calcul des émissions», poursuit l'expert.
Muter ou périr
Aux yeux des investisseurs et des donneurs d'ordres, le Maroc occupe une position ambivalente : compétitif sur le papier, mais fragilisé par une dépendance énergétique et matérielle qui brouille sa performance. L'avenir du secteur dépendra de sa capacité à dépasser la logique du bas coût pour s'orienter vers des segments à plus forte valeur ajoutée.
L'économie circulaire, encore marginale, pourrait devenir un atout si les industriels investissaient davantage dans le tri et le recyclage des déchets textiles. De même, l'intégration d'énergies renouvelables dans les usines permettrait de réduire une facture carbone appelée à peser davantage que la seule composante salariale.
Ces ajustements exigent des efforts d'innovation et de financement, mais offrent une perspective crédible pour préserver l'ancrage du Maroc dans les chaînes de valeur européennes. Car, au-delà des coûts immédiats, ce sont désormais les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui guident les choix des grandes marques.
La taxe carbone aux frontières de l'Europe trace une ligne de partage entre ceux qui anticipent la transition et ceux qui restent enfermés dans un modèle fondé sur les bas salaires et les importations.
Pour le Maroc, le risque est de voir s'éroder un avantage compétitif acquis de longue date. Mais cette contrainte peut aussi devenir un levier, si le secteur parvient à conjuguer savoir-faire industriel, proximité géographique et réduction de son empreinte carbone.


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