Jeudi soir, l'Institut du Moyen-Orient, en collaboration avec l'Ambassade du Maroc à Washington, a présenté le documentaire «Mille et Une Nuits Berbères». Ce film rend hommage à feu Hassan Ouakrim, pionnier de la danse et de la musique amazighes aux Etats-Unis dans les années 1970. L'événement mettait en lumière le riche patrimoine culturel marocain et ses liens transatlantiques avec l'Amérique. Réalisé par le professeur et cinéaste américano-marocain Hisham Aidi, le documentaire retrace le parcours de Ouakrim, chorégraphe et directeur artistique devenu une figure incontournable de la scène culturelle new-yorkaise. Né en 1947 à Aday, près de Tafraout, Ouakrim a grandi à Tanger avant de poursuivre ses études à Marrakech, où il a été marqué par les spectacles de rue et le mysticisme soufi. En 1968, il fonde Inossis, un groupe de ballet berbère qui marie le folklore amazigh à la performance moderne. Quatre ans plus tard, il s'installe à New York, invité par Ellen Stewart, fondatrice du théâtre expérimental La MaMa et pionnière de l'Off-Broadway. Il devient alors un directeur artistique de renom, fusionnant danses traditionnelles comme l'Ahwach et la Guedra avec des approches théâtrales avant-gardistes. Ouakrim s'est produit à travers les Etats-Unis et a collaboré avec des musiciens de jazz tels que Ornette Coleman et Randy Weston, s'affirmant comme un précurseur de l'art de la performance berbère en Amérique du Nord. Le documentaire propose des images d'archives et des interviews qui mettent en lumière la contribution des artistes marocains aux mouvements culturels du XXe siècle, tout en explorant les liens transatlantiques entre le Maroc et l'Amérique. L'Ambassadeur du Maroc aux Etats-Unis, Youssef Amrani, a souligné que le travail de Ouakrim a servi de pont entre le Maroc et les Etats-Unis. Kate Seeley, vice-présidente de l'Institut du Moyen-Orient pour les arts et la culture, a insisté sur l'importance de telles initiatives pour encourager le dialogue interculturel et célébrer un patrimoine culturel partagé.